Les 5 promesses de notre société de communication

Quels sont les 5 concepts clés qui guident notre société de communication ?

Beaucoup, mais la préhistoire, et la sédimentation de notre monde moderne d’outils numériques se posent sur 5 piliers.

L’internet se pose beaucoup de questions, de réponses, d’analyse, de data-journalisme autour de cette problématique qu’est la communication, via les nouveaux usages web notamment.

Le champs de la communication et des sciences de l’information est vaste.

Il n’a pas fourni de science exacte, et pour cause, la communication est partout, touche tous les domaines ( techniques, psychologie, épistémologie, histoire, sciences, … ).

Pour autant, les années 80 ont vu souder quelques principes de bases, aujourd’hui vérifiés, concernant les couches de sédimentation de notre société de communication.

1. Promesse d’abondance

Bien avant l’infobésité qui envahit le web, l’abondance de la communication a démarré par les canaux habituels ou classiques de la communication.

Au niveau des médias classiques : aux 3 chaînes historiques se sont succédées les chaines privées, et aujourd’hui une mozaique de centaines de chaines.

Au niveau de la presse écrite,  autant la presse journalière, comme Le Monde, le Parisien, Libération voient leur tirage fondre, face aux manques de vente, la presse hebdomadaire a explosé. Par des thématiques autour de la famille, la cuisine, l’habitat, etc…

Penser la fin de la presse n’est pas exact ; la presse hebdomadaire et mensuelle se porte bien.

La partie visible de l’abondance aujourd’hui se pose sur internet.

La traçabilité de nos usages numériques provoque une déferlante production de données numériques.

En 2010, les quantités d’informations créées sont estimées à 1,2 «zettaoctet». Un «zettaoctet» est 10 à la puissance 21, soit 10 suivi de 20 zéros.

On lira l’article ici : sur l’obésité numérique.

Qui dit explosion de la « data », de la donnée, ne dit pas information. L’information au contraire est pertinente quand elle aléatoire, statistiquement improblable. C’est la définition même de l’information, telle que définie par Claude Shannon.

Mais le fait est là. La tour de Babel trouve son expression dans notre monde d’aujourd’hui. Devant tant d’informations, dont l’infobésité résume le malaise : l’abondance est là. Et à distinguer l’encyclopédie universelle qu’est Wikikepedia des données exponentielles, qui mourront de leur stérilité.

On notera que l’abondance a une fin. Comme la crise pétrolière dans les années 1970 a eu retentissement sur nos usages, certes limités, de consommation d’énergie, l’énergie « numérique » , stockée sur des datacenters ( super ordinateurs ) a également une limite. La « green attitude » a sa carte à jouer.

2. Promesse de démocratie, culturelle et politique

  • Démocratie culturelle

La démocratie culturelle est en corollaire avec l’abondance. La société de consommation, et de la communication a réduit les coûts de possession de l’usage culturel.

Le livre de poche a permis de diffuser à moindre coût la lecture de grands auteurs.

La diffusion, dès l’époque de l’ORTF, de pièces de théatre à la télévision a permis de permettre au plus grand nombre de profiter de l’aura culturelle : une diffusion en hertzien d’une pièce de Marivaux, en une soirée, rassemble autant de spectateurs qu’en un siècle de spectateurs au théatre.

A noter d’ailleurs que même les émissions télévisuelles, considérées comme confidentielles, par peu d’audience, ont un large public. Plus qu’au temps où ces représentations étaient diffusées.

Cette démocratisation « bon marché » a permis une démocratisation de l’accès à la culture.

Pouvoir écouter une symphonie de Beethoven chez soi, par un CD plutôt que d’aller dans un opéra, où la classe supérieure, bourgeoise nous relèguerait d’un mauvais oeil. Se rappeler des « boétiens », qui applaudissent entre les morceaux d’une symphonie. Ecouter une symphonie chez soi nous soulage des usages que l’on ne comprend pas forcément. Et le résultat est le même. La jouissance d’oeuvres d’exception.

  • La démocratie politique

la démocratie de la consommation a un volet, politique. Celle d’une démocratie participative, directe. Avec une confiscation du pouvoir par les politiques. Bien avant Ségolène Royal, qui en France, lors de sa présentation aux élections présidentielles amorçait ces mots :  » la démocratie participative » a ses fondements.

Les sondages d’opinion en sont une première composante. Longtemps les sondages d’opinion ont permis de mesurer les effets sur la population. Notamment pendant les guerres mondiales, à des fins de propagande, et de leur impact. Aujourd’hui, les sondages, apparus en France, dans les années 1960 se sont retournés de l’usage de contrôle. Ce sont les sondages qui dictent nos politiques. La France en est championne, et aujourd’hui, chaque mesure du gouvernement se traduit par des sondages. Le citoyen décideur ?

Michel Rocard, alors ministre en exercice affirmait, en  1990 :  » Dans une démocratie moderne, les partis ne sont ni légitimes, ni fondés à vouloir autre chose que ce que veulent les Français ».

Mais peu importe les sondages, diront les français, « puisqu’on ne nous écoute jamais ».

La démocratie politique n’est donc pas venue du pouvoir. Les moyens numériques de l’Etat ont certes progressé ( via service-public.fr ) , permettant de rapprocher le citoyen de ses politiques.

Mais heureusement, le numérique n’a pas permis le vote par informatique.

La démocratie politique se fonde donc plutôt sur les sites citoyens, tels qu’Acrimed. Des observatoires pertinents de l’actualité politique. Ou par des décryptages de nos politiques, tels LibeDesintox, qui décryptent les mensonges de nos politiques.

3. Promesse d’autonomie

L’autonomie est une constante de notre société de communication.

Avec les outils dont nous disposons, nous sommes tous à égalité [ au delta près de la fracture dite « numérique » ].

Dans le monde de l’entreprise, le mot est maître.

Historiquement, nous vivons encore les stigmates des années 1968, la « révolution de nos parents », qui aujourd’hui nous a légué ce monde disparate et complexe.

Face à un schéma partriarcal et hériarchique, le « patronnat » ( sans vouloir utiliser un mot connotatif ), a compris que pour pouvoir rassembler les salariés, c’est leur donner l’autonomie. De décider. De critiquer. Et surtout, vertueux, de donner à l’entreprise.

D’une structuration pyramidale et hiérarchique, le monde de l’entreprise et étatique est devenue décentralisée. En réseaux.

En France, la décentralisation a une connotation particulière, celle de décentralisée du centre de Paris, historiquement centre du capital économique, géographique, culturel.

Mais dans son fondement, l’entreprise a responsabilisé. L’ouvrier est devenu « collaborateur ». Chacun participe à la réussite de l’entreprise.

Pour soi ? aujourd’hui, le Droit Individuel à la Formation ( DIF ) est la possibilité de rester autonome. Face aux désindustrialisations massives, ce droit reste virtuel. Mais la formation, dans le fondement théorique du DIF rejoint l’acquisition de savoirs, prônée par Bill Gates.

Dans les années 1990, Bill Gates annonce l’objet numérique comme l’espérance de l’apprentissage, chez soi, en continu. Société de consommation doit rimer avec « société basée sur la  connaissance ».

Pouvoir s’informer, communiquer en toute autonomie a été largement possible par ce qu’on a appelé techniquement le « web 2.0 » : des outils numériques permettant facilement à chacun de produire, seul, du contenu : par les blogs, par les sites internets, etc… Le besoin d’intermédiaire n’est plus nécessaire pour pouvoir « exister » et maitriser l’information, et la communication.

L’autonomie prévaut également dans le monde de la consommation.

Aujourd’hui, en magasin, on compare le prix, en surfant sur son outil mobile téléphonique pour comparer les prix. Les comparateurs de prix sont devenues une mine d’information, pour le consommateur lamba.

Plus pointus sont les sites d’achats groupés. Plutôt que de passer par une chaîne de distribution classique, le consommateur s’inscrit à une liste d’achats groupés, afin de bénéficier de prix intéressants. Autonome, il se comporte comme un acheteur de centrale d’achat.

Dans le domaine politique, l’archaisme des syndicats est remplacé par des mouvements populaires, de solidarités. Tels le mouvement des indignés par exemple, échappant à toute instutionnalisation syndicaliste. Ou tous les mouvements sur les réseaux sociaux ( twitter, facebook ) agrégeant des mécontentements, revendications.

4. Promesse de transparence

Revenons au politique.

Face aux sondages d’opinion, auxquels il doit se plier, le politique ne peut ( presque ) plus mentir.

Un voyage douteux pour ses vacances en pleine crise arabe ? Démission.

Les auvergnats ? Hortefeux s’en mord les doigts.

Aujourd’hui, les médias, et pire, les videos des amateurs sont présents, et décèlent les fausse notes de nos politiques.

Même dans les pays, comme la Russie, la transparence envahit l’espace communicationnel ; Poutine en Russie, dans un reportage construit, ramenait une amphore historique dans l’océan. Personne ne fut dupe. Et de montrer que c’était montage truqué.

Il reste encore ce qu’on pourrait appeler la « majesté du roi », en France, où les interviews des ministres ou du président sont feutrés, et jamais contradictoires. La vertu des journalistes américains passeront peut être l’océan atlantique ( c’est  à dire 10 ans ).

La tranparence oblige aussi les grandes marques, les grandes industries.

Chaque donnée sensible, postée sur les réseaux sociaux aujourd’hui a une portée.

Un seul exemple : celui d’une hotesse de caisse licenciée par Cora pour avoir utiliser un bon de réduction d’une cliente. Le buzz, en transparence, a fait plié la société.

La transparence, dans son ultime objet, est celle des secrets qui gouvernent notre monde, via Wikileaks, site qui  a dévoilé les secrets de notre monde diplomatique, « en toute transparence ».

Le monde de communication d’aujourd’hui est bien cette transparence : avant d’acheter, les forums nous alertent ; la publicité devient « controlée ». Chacun peut en toute « transparence » se positionner.

5. Promesse de mondialisation

L’une des dernières promesses de notre société de communication est la Mondialisation , ou la « globalisation ».

Chacun la comprend, car elle fait référence aux délocalisations d’entreprise.

la mondialisation est  l’interconnexion de systèmes économiques, culturels.

Dans sa vertu positive, elle permet de détenir des objets à moindre coût. La télévision, l’Ipad, toutes les nouvelles technologiques, construites à moindre coût en Asie. Et en Chine, avec les travers éthiques que cela comporte.

D’un point de vue numérique, la mondialisation est subtile, et transparente. Le français utilise Facebook, en Français dans le texte. Sans se douter, que tout est américain ; mais la mondialisation  ne sépare pas les langues. La mondialisation est souvent transparente, comme la promesse développée plus haut. Mon blog, ici, est hébergé au Texas.

C’est l’effet positif. Le rêve de Wiener, en 1950, était de pouvoir à distance, pour un architecte de construire , par ses gestes un édifice . Aujourd’hui cela est possible. Et la chirurgie à distance, est un exemple encore plus louable.

5 promesses, à nuancer, à réfléchir, et à résumer. Car notre monde numérique n’est souvent qu’une illustration de ces 5 points essentiels. Il faut aller plus loin !

[ crédit photographique, avec l’aimable autorisation de bebopix, tous droits réservés ]

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