Archives du mot-clé sciences de l’information

Les 5 promesses de notre société de communication

Quels sont les 5 concepts clés qui guident notre société de communication ?

Beaucoup, mais la préhistoire, et la sédimentation de notre monde moderne d’outils numériques se posent sur 5 piliers. Lire la suite

De l’intérêt des sciences de l’information. Aux 50 000 visiteurs, Merci !

Amis blogueurs,

écrire sur le web, c’est se dévoiler.

C’est partager.

Les réseaux sociaux sont un monde où le temps réel est de mise.

Cliquer. Forwarder. Twitter. Lire la suite

Google et l’après google ou trouver son information

Communiquer, c’est entrer dans l’orchestre. Communiquer avec la société, c’est accepter ses codes, ses usages. Même si la nouvelle génération ( dite Génération Y ) intègre de nouveaux usages, entrer en communication, c’est d’abord apprendre le langage, les codes, les conventions. Avant de pouvoir les bousculer. Lire la suite

Défis de la génération Y

Défis de la génération Y

Génération Y demain

Aujourd’hui, vivre dans son époque, c’est vivre avec les signes.

Les jeunes, labelisés sous «la Génération Y », savent manipuler à merveille ces signes.

Pour un puriste des sciences de l’information, il faut nuancer : les signes manipulables par les nouvelles technologies. I phone, internet, réseaux sociaux.

Autant dans le passé, c’étaient les « anciens » qui apprenaient aux jeunes, aujourd’hui ce sont les jeunes qui apprennent aux anciens à se servir d’internet, de la souris, de l’email.

Mais il s’agit généralement d’expliquer comment se servir de l’outil. Peu savent comment sont construits ces outils. Et surtout, on ne réfléchit pas au sens de ces outils. Ou au sens des signes qui virtualisent notre monde.

Les grands défis de la Génération Y et de nous tous ( ma mère utilise Facebook, Skype et Msn à 62 ans ! ) sont donc :

–          Mettre du sens dans son présent : la technologie est un moyen, mais pas une finalité. Que faire de ces usages ? les forums, les innovations humaines ( lobbying , manifestations organisées via les réseaux sociaux ) sont une réponse : utiliser l’outil pour une solidarité , un combat. Aux apocalyptiques dénonçant la modernité, on peut répondre que l’homme sait en permanence « recycler » par de nouveaux usages une technologie. Souvent, l’usage dépasse le créateur. Twitter en est un exemple, lors de la révolte iranienne. Un support de communication qui a dépassé l’origine du « dire ce qu’on fait maintenant ».

L’information est le nouveau pouvoir, mais le prochain sera plutôt de comprendre le sens, et de le maîtriser. [ Vague du savoir ]. Sans remettre du sens , le risque des idéologies ( racisme, religions extrémistes ) est fort. Et déjà latent.

–          Faire coexister l’exponentielle montée des données ( coûteuses en infrastructure ) et l’ environnement durable.  Le challenge des générations futures sera de conjuguer hyper sophistication de la société tertiaire ( manipuler les signes, l’information ) , avec une crise du « bit ». Que deviendront les usines internet de millions d’ordinateur, sans énergie, ou à un coût exhorbitant. Le data mining ( l’explosion des millions de  données  produites à chaque minute ) mourra de son coût. Une société tertiaire en faillite ? L’homo sapiens sans son I-Phone, comment l’imaginer ? C’est la réalité des prochaines décennies.

–          La transmission du savoir et la pensée : La société a largement décloisonné les hiérarchies, conventions sociales, et le modèle patriarcal. Avec bonheur, et interrogations. Le tutoiement par exemple ;  la crise des institutions ( l’école, la justice, la culture ). Les institutions sont perçues comme « castratrices » pour un jeune : entrer au théâtre  et devoir couper son portable, écouter un cours fastidieux alors qu’habituellement on zappe avec la télécommande. C’est un non sens.  L’institution demande de l’effort, et de la durée. Ivresse de ce décloisonnement ! Seulement, il implique aujourd’hui le cloisonnement au présent, à l’oubli , à l’information caduque en permanence.

Les sciences de l’information permettent de soulever ces problématiques, et de nuancer ce qu’on nomme dans cette science les « apocalyptiques » et les néo-modernistes-enthousiastes.

La seule réponse, elle est formulée plus haut.

On lira l’article qui reprend les moments clés de ce nouveau concept : entre les « pour » et les « contre » : https://zeboute.wordpress.com/2010/11/11/le-defi-et-lapologie-des-medias/

A lire : Penser et twitter en 140 caractères

Austin, Quand dire c’est faire

Points de repère

Plus loin


Source : J.L Austin, « Quand dire c’est faire », 1962.

« Je te prends pour épouse » , cette phrase est plus qu’une description de la réalité, c’est une action. Les mots ont une action. Voilà le sujet de J.L. Austin.

Le langage décrit la chose, l’énonce. Il est extérieur au réel, et a une valeur énonciatrice. La découverte d’Austin, philosophe anglais, est ce qu’on appelle « les énonciations performatives ». Lorsque je dis « oui, je te prends pour épouse », il ne s’agit pas de décrire une chose, ou faire un reportage sur le mariage, mais il s’agit d’un acte. On ne décrit pas l’état des choses, mais on modifie l’état des choses et du monde. S’unir à jamais avec l’être aimé.

Austin découvre la distinction entre les 2 jeux de langage : le constatif et le performatif.

En ce sens, il ouvre une nouvelle réflexion sur la communication qui  n’est pas qu’échange des messages, des informations, mais produire le monde.

Sa première conférence part de l’histoire des philosophes qui se limitaient à définir si une chose est vraie ou fausse ; qu’il n’y a qu’affirmation [ statement ] qui ne pouvait que « décrire » un état des choses. Austin découvre que parler, c’est agir.

Pour les philosophes, certaines affirmations, douteuses, étaient reléguées au « non sens ». Il s’agit des affirmations, avec les auxiliaires « pouvoir » ou « devoir », souvent des phrases à la 1ere personne du singulier de l’indicatif présent. Austin considère qu’à force de les mettre de côté, ces affirmations douteuses doivent être analysées…

Catégorisation des énoncés performatifs.

« on peut trouver des énonciations qui satisfont ces conditions et qui pourtant :

A)     Ne décrivent, ne rapportent, ne constatent absolument rien, ne sont pas vraies ou fausses ; et sont telle que

B)      L’énonciation de la phrase est l’exécution d’une action ( ou une partie de son exécution ) qu’on ne saurait décrire tout bonnement comme étant l’acte de dire quelque chose.

Exemples :

E, a ) : Oui [ je le veux ] ( c’est-à-dire je prends cette femme comme épouse légitime ) ; ce « oui » étant prononcé au cours de la cérémonie de mariage.

E, b) : « je baptise ce bateau le « Queen Elizabeth », comme on dit lorsqu’on brise la bouteille contre la coque.

E, c) : «  je donne et lègue ma montre à mon frère », comme on peut lire dans un testament .

E,d) : «  je donne et lègue six pence parce qu’il pleuvra demain ».

Pour ces exemples, il semble clair qu’énoncer la phrase ( dans les circonstances appropriées, évidemment ) , ce n’est ni décrire ce qu’il faut bien reconnaître que je suis en train de faire en parlant ainsi, ni affirmer que je le fais : c’est le faire. »

Les énonciations ne sont ni vraies ni fausses. Austin appelle ces énonciations comme phrase performative , dérivé de l’anglais « perform », action.

D’autres termes sont possibles : énonciations « contractuelles » ( « je parie »), ou déclaratoires ( « je déclare la guerre »). Voire l’impératif.

Prononcer ces mots peut être capital ( comme le message ou la déclaration de guerre ).

Austin insiste que les circonstances doivent être appropriées. Pour se marier, il faut que je ne sois pas déjà marié ( au sens chrétien ). Pour déclarer la guerre, il faut que je sois bien la personne appropriée ( un chef d’état ). Pour un pari, il faut qu’il y ait un partenaire qui l’accepte ( je dis « d’accord » par exemple ). Austin précise encore que ces mots doivent être prononcés « sérieusement », et qu’il s’agit d’un acte intérieur, voire spirituel. «  Notre parole, c’est notre engagement ».

Austin parle des conditions de « malheurs » ( infelicities ) que rencontrent les propositions performatives. Lorsque les conditions ou contexte ne sont pas réunis, ces propositions sont « malheureuses » car déplacées, sans action. Par exemple, si la phrase « la scéance est ouverte » est prononcée par le président autorisé de l’assemblée, un nouvel état au monde apparaît ( la réunion débute ). Par contre si c’est le pompier de service qui l’annonce, la proposition performative est nulle.

L’énonciation vraie ou fausse de ces affirmations n’a pas lieu d’être. « en aucun cas nous ne disons que l’énonciation était fausse », mais plutôt que l’énonciation ou mieux l’acte ( la promesse par exemple ) était nulle et non avenue [void], ou non exécutée.

La découverte des énonciations ( et non des énoncés ) performatives a eu un grand retentissement, à l’époque, et une grande influence de John L. Austin ; bien que ce philosophe anglais soit mort à 48 ans.

Le pouvoir des mots, ou l’insulte comme agression.

L’insulte est une expression, un comportement dégradant, offensif vers celui à laquelle on l’adresse.

L’insulte est en ce sens un acte performatoire : celui qui veut insulter veut déstabiliser, anéantir celui à qui l’insulte est adressée. Et c’est le cas, souvent. A « Sale Pédé », ou « Sale noir », ou « salope », l’insulté intègre ces mots, et le change même physiquement : peur ,  suée, colère.

Les mots ont ainsi une valeur d’action réelle, ici évidemment nuisible.

On lira le texte associé à l’insulte comme acte dégradant et productif d’une réalité soumise : L’insulte ? réagir.