Aujourd’hui, vivre dans son époque, c’est vivre avec les signes.
Les jeunes, labelisés sous «la Génération Y », savent manipuler à merveille ces signes.
Pour un puriste des sciences de l’information, il faut nuancer : les signes manipulables par les nouvelles technologies. I phone, internet, réseaux sociaux.
Autant dans le passé, c’étaient les « anciens » qui apprenaient aux jeunes, aujourd’hui ce sont les jeunes qui apprennent aux anciens à se servir d’internet, de la souris, de l’email.
Mais il s’agit généralement d’expliquer comment se servir de l’outil. Peu savent comment sont construits ces outils. Et surtout, on ne réfléchit pas au sens de ces outils. Ou au sens des signes qui virtualisent notre monde.
Les grands défis de la Génération Y et de nous tous ( ma mère utilise Facebook, Skype et Msn à 62 ans ! ) sont donc :
– Mettre du sens dans son présent : la technologie est un moyen, mais pas une finalité. Que faire de ces usages ? les forums, les innovations humaines ( lobbying , manifestations organisées via les réseaux sociaux ) sont une réponse : utiliser l’outil pour une solidarité , un combat. Aux apocalyptiques dénonçant la modernité, on peut répondre que l’homme sait en permanence « recycler » par de nouveaux usages une technologie. Souvent, l’usage dépasse le créateur. Twitter en est un exemple, lors de la révolte iranienne. Un support de communication qui a dépassé l’origine du « dire ce qu’on fait maintenant ».
L’information est le nouveau pouvoir, mais le prochain sera plutôt de comprendre le sens, et de le maîtriser. [ Vague du savoir ]. Sans remettre du sens , le risque des idéologies ( racisme, religions extrémistes ) est fort. Et déjà latent.
– Faire coexister l’exponentielle montée des données ( coûteuses en infrastructure ) et l’ environnement durable. Le challenge des générations futures sera de conjuguer hyper sophistication de la société tertiaire ( manipuler les signes, l’information ) , avec une crise du « bit ». Que deviendront les usines internet de millions d’ordinateur, sans énergie, ou à un coût exhorbitant. Le data mining ( l’explosion des millions de données produites à chaque minute ) mourra de son coût. Une société tertiaire en faillite ? L’homo sapiens sans son I-Phone, comment l’imaginer ? C’est la réalité des prochaines décennies.
– La transmission du savoir et la pensée : La société a largement décloisonné les hiérarchies, conventions sociales, et le modèle patriarcal. Avec bonheur, et interrogations. Le tutoiement par exemple ; la crise des institutions ( l’école, la justice, la culture ). Les institutions sont perçues comme « castratrices » pour un jeune : entrer au théâtre et devoir couper son portable, écouter un cours fastidieux alors qu’habituellement on zappe avec la télécommande. C’est un non sens. L’institution demande de l’effort, et de la durée. Ivresse de ce décloisonnement ! Seulement, il implique aujourd’hui le cloisonnement au présent, à l’oubli , à l’information caduque en permanence.
Les sciences de l’information permettent de soulever ces problématiques, et de nuancer ce qu’on nomme dans cette science les « apocalyptiques » et les néo-modernistes-enthousiastes.
La seule réponse, elle est formulée plus haut.
On lira l’article qui reprend les moments clés de ce nouveau concept : entre les « pour » et les « contre » : https://zeboute.wordpress.com/2010/11/11/le-defi-et-lapologie-des-medias/
A lire : Penser et twitter en 140 caractères