Nous avons tous 2 façons de communiquer, A la lecture de ce billet, vous trouverez cela évident.
Mais en avoir conscience, c’est mieux communiquer, et utiliser les 2 modes de communication au bon moment !

Nous utilisons tous séparément, ou en même temps les 2 procédés de communication : la communication digitale et analogique.
Kesako ?

Commençons par la communication digitale.

La communication digitale.

C’est celle qui est la plus simple à appréhender, car c’est cette forme de communication qu’on apprend depuis tout petit, à l’école, et toute notre vie.
Celle de penser, de lire, de dire les mots.
Le cerveau, composé de milliards de neurones et synapses, fonctionne de la manière suivante :

les synapses ( qui entourent les neurones ) se déclenchent ( comme des lumières qui s’allument ou s’éteignent ), en fonction de signal ( qu’on appel « quanta » d’information ).
Ce sont des quantité binaires qui déclenchent le système neuronal. Et permettent la pensée.
En ce sens le cerveau est souvent comparé à l’ordinateur qui réagit de la même façon, avec des 0 et 1.
La communication digitale se nourrit des mots, qui ont une structure d’unités ( lettre formant des mots, des phrases … ) proche de la pensée.
Elle peut donc être très précise, et être très abstraite : formaliser des théorèmes mathématiques, des théories physiques, etc..
D’ailleurs, la logique est intimement présente dans notre cerveau :

Le texte de Mac Culloch et Pitts [ A logical calculus of the ideas immanent in nervous activity, 1943 ] ont montré que les 16 fonctions de vérité de calculs se représentent en combinant les opérations élémentaires « et », « ou », et « non ».
Et qu’elles étaient physiquement présentes dans notre cerveau.
Von Neumann, mathématicien hongrois, et fondateur des neurosciences montre ainsi que certaines synapses du cerveau sont clairement faites pour l’opération « et », d’autres « ou ». [ Von Neumann, l’ordinateur et le cerveau ]
L’intelligence et la mathématiques, croyez-le bien, sont ancrés dans notre cerveau !
( Même si on a toujours été nul en maths … ).
Avec tout ce bagage, nous pouvons ainsi exprimer clairement notre pensée.
Et voilà comment nous échangeons le plus souvent avec les autres.

Pour montrer son chagrin ou sa douleur, la communication digitale est limitée.
On a beau dire « je souffre, je suis malheureux », cela n’est pas suffisant. Et souvent, on se tait.
Voilà pourquoi devant une personne qui est en deuil, les mots ne servent à rien.
De là, la communication analogique est intéressante, et primordiale : c’est la communication de la « relation »

La communication analogique.

La communication analogique est la communication non verbale : ce n »est pas celle des mots.
Longtemps, cette forme de communication a été occultée au profit de la communication digitale.
C’est un groupe de chercheurs américains, au XXème siècle qui définissent « La nouvelle communication« , de l’école Palo Alto, aux Etats-Unis.
La communication analogique rassemble tout ce qui n’est pas proprement verbal : les gestes, les postures, les intonations de voix.
Cette forme de communication est pré-consciente pour celui qui s’exprime : il utilise des mains pour parler sans forcément sans rendre compte.
Par contre , pour les autres, cette communication est perceptible. L’Autre pose alors son attention tantôt sur le contenu ( la communication digitale des mots ), et tantôt sur les indices de la relation ( les gestes que je fais ).

La communication analogique n’est pas assez précise, et n’a pas la syntaxe de la communication digitale.
Le « non » par exemple n’existe pas vraiment dans la communication analogique.
Certains signes analogiques sont ambigus : la larme peut être interprétée comme de la joie, ou de la tristesse.
Cependant, la communication analogique est utile dans la relation : une caresse d’une mère pour son enfant n’a pas besoin de mot. Elle exprime son affection.
un sourire, un soupir expriment beaucoup plus profondément que la communication digitale ou verbale.
Ces signes analogiques ont une valeur plus forte que les mots, car ils s’expriment par le corps, sans rationnalisation de ce qu’on souhaite dire.
Ceux sont ces signes qui ont pré-existé avant la communication digitale, et ils sont utilisés par les animaux.

Comment conjuguer communication digitale et analogique ?

• Comme nous l’avons vu, la communication analogique est « pré-consciente ». Et c’est là où le sujet de la communication doit être vigilant.
  Il y a des signes qui ne trompent pas. On a beau avoir appris par coeur un discours, le prononcer avec la voix qui tremble ou les mains moites donne une fâcheuse impression à l’auditoire !
•  Utiliser au contraire la communication analogique pour souligner son propos. Et les techniques de formation à la communications relèvent de ce principe : utiliser le son de sa voix pour souligner son discours, par exemple.

La communication analogique sera donc utilisée comme une forme de méta-communication : elle explique et souligne ce qu’on dit avec les mots. « Cela suffit ! » en grondant, par exemple. Même l’enfant qui ne parle pas comprend.

Et dire « cela est ennuyeux » en faisant signe d’embarras, de gêne pourra bien expliciter à son locuteur que cela n’est pas un reproche ( « cela est ennuyeux » peut en effet être perçu comme tel ).

On lira ces axiomes de la communication, définis par les chercheurs américains dont j’ai parlé plus haut ; notamment dans la « logique de la communication » de Paul Watzlawick.