Lucrèce, au 1er siècle avant Jésus Christ expliquait notre monde fait d’objets, et d’atomes ; ces éléments élémentaires constitutifs de tout notre monde.
Aujourd’hui, l’octet, « l’atome numérique » s
e déploie de manière totalisante dans notre monde réel. Un nouveau paradigme est né.
Prospective d’un monde de data, d’atome, everywhere. Every Time !
Stratification de notre monde réel par l’octet.
Le bit, qui est une valeur élémentaire ( 0 ou 1 ) est devenu l’objet qui a permis de rassembler toute notre connaissance, toute notre matière intellectuelle.
Et il est en passe de se prolonger dans le monde vivant, partout.
Alors, petit rappel :
- L’octet : c’est l’élément à la base des premiers ordinateurs. Les premiers ordinateurs élémentaires manipulaient quelques valeurs binaires pour effectuer des opérations de calcul simple.
- Le kilo octet : à la base des micro ordinateurs , de la manipulation des données de traitement de texte.
- Le mega octet : c’est la strate des images, de la musique. Le format de toute image et de toute musique se réduit au méga octet, et peut être véhiculé sur tout support ( CD, ordinateur, disquette ).
- Le giga octet : le monde de la vidéo, jutaposition d’images numériques prend de la place, et la valeur du giga octet prend place dans notre monde numérique.
- Le téra octet : toute notre connaissance, notre sphère intime numérisée.
- Le Peta octet : c’est la mesure de toutes les données, data produites dans le monde et qui s’accumulent en temps réel.
Nom | Symbole | Valeur | Mésusage3 |
---|---|---|---|
kilooctet | ko | 103 | 210 |
mégaoctet | Mo | 106 | 220 |
gigaoctet | Go | 109 | 230 |
téraoctet | To | 1012 | 240 |
pétaoctet | Po | 1015 | 250 |
exaoctet | Eo | 1018 | 260 |
zettaoctet | Zo | 1021 | 270 |
yottaoctet | Yo | 1024 | 280 |
Wikipedia, référence des valeurs numériques [ valeurs octet ]
Le bit, « l’espéranto de la donnée »
Le bit définit de façon unitaire chaque élément. Les mots , les textes, les images ( via le pixel ) sont traduits en une suite de 0 et 1. Un alphabet universel permettant de coder les mots, la connaissance mais aussi les phénomènes visibles.
Eric Sadin, écrivain et philosophe, a cette formule à propos du bit, que je trouve intéressante : « L’espéranto de la donnée »
La formule d’Eric Sadin sur l’espéranto est intéressante : elle illustre le caractère universel de ce langage. Et il en illustre ‘Le caractère bienfaiteur de partage universel de ces données élémentaires ».
Car la numérisation ( opération consistant à convertir toute donnée vivante, intellectuelle en série de bits interprétables et manipulables par une machine ) a permis de rendre facile toute opération de manipulation sur notre monde, ses objets, réels, intellectuels..
Le bit est devenu l’extension de soi, également, au delà des objets que nous manipulons : le bit comme la sueur de ma vie numérique, ou l’extension de soi.
L’interopérabilité.
L’état d’un pneu ( encodé dans une série de bits ) et l’échographie d’un fœtus ( encodé dans une série de bit ) sont identiques . Pour le lecteur qui lirait les deux objets ( capteur du pneu et échographie du fœtus ) , il ne saurait distinguer l’un de l’autre : une longue série de 0 et 1 que seul l’analyse et la consolidation par un ordinateur peut redonner le sens originel.
Cette interopérabilité ( un texte, un son, l’image d’un arbre sont codés de la même manière ) des objets naturels ou abstraits a permis d’industrialiser des composants adaptés ( puces, mémoires vives, serveurs gigantesques, datacenter ) et concentrer les efforts dont on en voit aujourd’hui les effets : le stockage mutualisé et optimal de notre monde de manière digitale.
À grande vitesse et avec des puissances de calculs inimaginables. La capacité informatique embarquée dans la fusée qui a permis d’aller sur la lune en 1969 est équivalente à celle d’un smartphone aujourd’hui.
Tout est interchangeable, dans ce monde numérique. Les cloisons traditionnellement ancrées par des usages physiques différents ont explosé.
L’ouverture des mondes connectés
Les données brutes sont utiles à un process donné. Celui de suivre l’évolution de la température par un capture par exemple. Ou de cartographier les routes de manière numérique pour alimenter les GPS.
L’évolution récente est de mettre en corrélation ces données brutes.
L’exemple le plus simple est celui des GPS qui utilisent la position de tous leurs usagers connectés pour suivre l’état des bouchons dans une ville. La donnée brute n’est qu’une accumulation de positions GPS de leurs usagers.
Ces données sont agrégées et utilisées en analysant leur évolution pour en définir des mesures de durée d’un bouchon.
On peut également utiliser les données brutes de ces positions d’usagers pour en définir les lieux où il faut construire ou élargir des routes.
De manière même presque illogique, la mesure des consommations d’alcool dans un endroit permet d’anticiper des événements de débordement. Les américains travaillent à corréler les données pour anticiper des meurtres en fonctions de plusieurs critères assez fins.
En agriculture, la mesure des données de santé de l’animal permet de déterminer les moments propices à la fécondation.
Cela n’est pas du rêve, les agriculteurs utilisent déjà ces techniques au quotidien.
Les freins actuels aux objets connectés
L’inter relation des mesures permet de démultiplier une multitude de nouveau usages. Nous en sommes qu’au début.
- D’une part parce que la toile de d’objets n’existe pas encore réellement.
- D’un point de vue économique et mécanique : les composants d’objets connectés sont encore trop chers pour un usage encore incertain.
- D’autre part l’alimentation électrique pour faire fonctionner ces capteurs est une autre problématique . Ce n’est évidemment qu’une question de temps et de recherche.
- Enfin, les protocoles définissant les relations numériques entre les objets sont limités essentiellement à des protocoles propriétaires, c’est à dire qu’ils sont créés généralement par les constructeurs des produits, avec leur propre protocole. Ces protocoles sont ainsi peu interopérables, à la différence des protocoles informatiques usuels ( réseau avec tcp/ip, par exemple ). Un espéranto des objets connectés est à construire.
Le futur proche est bien une totalisation Data de notre monde réel.
Les peintures sur les murs, les objets couvriront tous nos espaces. Et de manière atomique notre monde réel ( faits d’atomes ) comprendra des atomes supplémentaires numériques.
Ce qu’Eric Sadin appelle la datafication de notre monde.
Et c’est pour bientôt. Et c’est l’objet de prochains billets. A suivre !
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