Conjuguer Ethos, Logos et Pathos dans sa communication

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Dans votre vie quotidienne, ou en entreprise, savoir communiquer, partager ses idées, convaincre est primordial.

La bonne technique n’est pas que de trouver les bons mots, mais surtout avoir une attitude.

Explication !

Le fameux Mehrabian explique dans nos messages, dans la communication, seul 7 % des mots ont un impact. Le reste ( la communication non verbale ) a plus d’importance.

Aristote, dans l’art de la rhétorique formalisait déjà les composantes de la communication réussie, sous 3 formes !

  • L’éthos, c’est le caractère. C’est l’attribut du locuteur qui s’exprime : ses qualités, sa façon et sa manière d’être.

Dans la rhétorique, Ethos correspond à ce que renvoit le locuteur à ceux qui l’écoutent. Il s’agit de la crédibilité.

  • Le logos est la logique de ce que je dis. Ce sont les arguments, les idées qu’on propose aux autres. Le contenu du message qu’on veut faire passer.
  • Le pathos est la sensibilité de ceux à qui on s’adresse. Persuader à s’attachant à l’auditoire plutôt qu’à soi ou à son discours.

Ces trois composantes correspondent dans les fonctions du langage de Jakobson :

  • La fonction émotive : l’Ethos. ( ce qui vient de moi )
  • La fonction référentielle : le Logos. ( ce qu’on dit )
  • La fonction conative ( ceux à qui je parle ).

Ou, pour faire le parallèle avec le schéma de la communication largement répandue : l »ethos est l’émetteur du message, le logos le message, et le pathos le récepteur du message.

Ainsi, quand vous vous exprimez, on s’attache autant au contenu de message qu’à l’autre, en étant soi-même : Logos, Pathos, Ethos.

L’efficacité d’un message, lorsque vous communiquez avec l’autre est de s’attacher à ces trois composantes.

L’ethos ( son caractère, « ses tripes », ce qu’on renvoie ) est souvent oublié au profit du message et de l’auditoire pour le convaincre.

Rester soi même et utiliser ses forces, ses talents ( ce que j’ai de mieux en moi ) est un élément capital dans la bonne communication !

En savoir plus  : Ethos et les 3 « airs ».

Pour Aristote, il y a trois airs qui constituent dans l’ensemble la crédibilité, l’autorité :

  • phronesis : celui qui délibère bien en pesant correctement et objectivement le pour et le contre. C’est une « sagesse objectif, un bon sens affiché » [ Roland Barthes, l’aventure sémiologique ]
  • arétè : c’est une franchise assumée, n’hésitant pas à insister sur sa conviction. Le jeu d’emphase et théâtrale peuvent être utilisés.
  • eunoia : il s’agit de ne pas provoquer, d’être sympathique ( faire le « sympa » ), et avoir une complicité complaisante avec le public.

L’orateur lorsqu’il parle doit ainsi jongler sans cesse entre : « Suivez-moi » (phronsesis ) , « estimez-moi » ( arétè) et « aimez-moi » ( eunioa ).

5 réflexions au sujet de « Conjuguer Ethos, Logos et Pathos dans sa communication »

    1. zeboute Auteur de l’article

      Votre remarque est intéressante ! Convaincre c’est aussi se faire désirer. Et la voix, la posture véhiculent quelque chose de séduction, de « sexuel ». Eros se noie dans l’éthos et Pathos, Dans la pratique professionnelle, en entreprise l’eros est un peu édulcoré, même si bien présent au final…

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