Comment le monde virtuel imprègne notre monde réel

Le monde virtuel, ou la Toile, est un espace qui aujourd’hui est en pleine expansion.

Bouleverse nos façons de communiquer, d’acheter, de vivre.

Le monde réel, lui, l’englobe.

D’abord, c’est ce monde qui le produit ( par des machines, des technologies qu’on oublie, mais bien présentes ! ), et qui le finance, largement, par la publicité.

Comment ces mondes co-existent, et surtout, comment le monde virtuel peut il donner au monde réel ses clefs de succès ? Focus !

La communication « analogique » des réseaux sociaux.

Paradoxalement, internet, et les réseaux sociaux sont du domaine du « digital ». C’est à dire que la communication, l’échange d’information se fait par des mots, des images. Et en aucun cas par l’émotion, la parole. Il n’y a aucune interaction physique entre « connectés ». Pas de fusion des corps, de la transe, de l’émotion comme dans le monde réel.

Les exemples suivants montrent pourtant que le monde réel se nourrit aujourd’hui du monde virtuel, pour s’alimenter sur la force des réseaux sociaux : la proximité, l’identité communautaire, l’instantanéité.

Le monde virtuel : l’avatar, la photo de moi, partout sur la toile.

Dans le monde réel, il semble inconcevable d’envoyer sa photographie dans l’enveloppe qu’on envoie au courrier des lecteurs d’un journal. Sur internet, si. On poste sur un forum un message, y compris son avatar, sa photo.

Les réseaux sociaux comme Facebook réunissent une communauté d’amis, et on pense pouvoir partager intimement son profil, sa photographie. De là, de plus en plus, il devient courant de la laisser n’importe où, en avatar, sur internet.

Evidemment, cette proximité avec les autres internautes donne une chaleur humaine, on n’est pas un mail ou un « post » anonyme, mais « moi ». Quitte à y metter la photographie de son chat. C’est mon intimité. Les réseaux sociaux donnent donc une proximité que le monde réel a cloisonné.  ( sphère privée / sphère publique ).

Le monde réel :  le producteur agricole télécharge son avatar sur ses barquettes de tomates.

Donner un visage de soi, voilà comment dans le monde réel, on peut redonner une proximité. Dans un espace mondialisé, anonyme, et froid, le consommateur ne sait plus où il achète. Que ce soient des légumes provenant du Brésil, d’Afrique du Sud, ou de la France, le consommateur ne voit plus, ou ne cherche plus à faire la différence.

Voilà pourquoi des agriculteurs français ont décidé d’apposer sur leurs barquettes de légumes leurs photographies. Pour montrer une proximité, et un visage « humain ». L’avatar sur la barquette de légumes !

La communion et la fusion des sens.

Le monde virtuel : connectons-nous, et buzzons.

Les réseaux sociaux ne permettent pas la transpiration, la transe, comme dans le monde réel dans des concerts, des embrassades, des explosions de joie. La force de ces réseaux c’est qu’elle peut aggréger rapidement des milliers d’internautes autour d’un même évènement . Pas besoin d’annonce, de publicité, de prospectus pour annoncer un évènement.

Le monde réel, la concrétisation du monde virtuel.

Le monde réel est toujours celui qui englobe. Et dans la relation de communication, il est premier, puisqu’il porte à la fois la raison, l’idée et la communication du corps par la voix, l’émotion, les gestes.

Les évènements portés par les réseaux sociaux trouvent ainsi une concrétisation réelle.

On trouvera ainsi :

  • les apéritifs Facebook, et les retrouvailles physiques ,via des forums.
  • les flashmobs, lipdub ou tout « happening » :

Véritables évènements, ils existent aujourd’hui, car ils ont une portée virtuelle, lorsqu’ils sont postés ensuite sur You Tube. Ils ont une dimension planétaire, et la moindre chorégraphie devient spectacle virtuel et globalisé.

Ils rassemblent également une communauté de personnes autour d’un projet à portée instantanée :

l’évènement est immédiat, comme une communication « on line » sur les réseaux sociaux.

Vrai happening.

La réalité augmentée du monde virtuelle, ou le sens démultiplié

Le fantasme de l’être humain, dans l’intelligence artificielle est de fusionner l’humain et la machine. Sujet vieux, et les prouesses technologiques sont encore balbutiantes dans certains domaines. Autant le joueur d’échec peut être battu par la machine IBM, autant il n’existe pas encore le robot aussi « intelligent » de la femme de ménage qui sait comment rapidement et efficacement dépoussiérer une pièce.

L’avènement du monde virtuel a permis à l’être humain d’intégrer ses sens avec la technologie, et le virtuel :

  • par l’ouie :  c’est le premier sens  qui a pu être capté  par le média technique : balladeur, radio.
  • par le toucher : les appareils tactiles ( tablettes, smart phone ) permettent par le doigt de donner du sens : « j’aime [ I like ! ] », je navigue par le doigt sur des pages web.
  • par la vision : c’est l’objet de la réalité augmentée, qui mélange fondamentalement le monde réel et virtuel.  Le monde réel est alors augmenté de signes purement virtuels : des  indications informationnelles de mon espace visuel.

Les signes sémiotiques des réseaux sociaux

  • L’iconographie.

L’icone est une signe qui ressemble un objet. Dans le monde virtuel, ces icones sont largement présents, car ils permettent d’indiquer un élément qui ne peut être retranscrit que difficilement par écrit : une émotion, un état.

On regroupe ainsi ici les smileys, et les états ( je suis « occupé », « on-line » , « au café ».. ).

Ces icones nourrissent le monde réel, et enrichissent notre sphère sémiotique de la communication en général.

On trouvera un exemple ci contre, par ces bracelets « facebook »  : j »indique à tous mon état : « Status : It’s complicated ».

  • Le vocabulaire :

Le monde virtuel a son langage, et il s’immiscie, et se love dans notre monde réel quotidien. Certains mots, comme « twitter », « se connecter », entrent dans le langage ordinaire, dans la vie « réelle » : « je suis connecté avec elle », pour dire que j’ai un feeling, une accroche avec une personne.  « je twitte », pour dire je « picore »,   » je suis on-line », pour dire que je suis réceptif.

Le monde réel et virtuel coexistent, mais ne se contredisent pas.

Ils ne fusionneront pas, comme pourrait tromper l’expression  « la réalité augmentée ».

Le vrai sens  : c’est un monde réel augmenté, nourri , en rétroaction. Dans un cercle vertueux.

A suivre..

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3 réflexions au sujet de « Comment le monde virtuel imprègne notre monde réel »

  1. Ping : Michelin, la carte et le territoire, ou la réalité augmentée, en 1910 | Zeboute' Blog

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