
Un petit fascicule ou Catalogue, le whole Earth est un catalogue qui a inspiré les années 1960 aux États Unis.
Au moment où naissaient nos grands géants numériques, les gafas. Dans le berceau de la silicon valley.
Dans une contre culture à la société de consommation américaine. Elle a nourrit les géants de la silicon valley. Et des gafas.
Elle est le prémisse des valeurs tant défendues par les géants de l’Internet : autonomie, Do It Yourself, partage de la connaissance.
Pourquoi en parler ? Vous comprendrez vite ..
Petite trouvaille à lire !

En 1972, Le catalogue, le Earth whole catalog , de plus de 68 pages était diffusé à plus d’un million s’exemplaire.
Il rassemblait des conseils de mise en œuvre concernant l’habillement, le bricolage, le jardinage, l’ameublement et d’autres usages.
Dans un mouvement de contre culture vis à vis de la société de consommation américaine de l’époque.
On indiquait les techniques pour faire soi même, de réutiliser les objets.
Un avant goût de l’écologie d’aujourd’hui sur le recyclage, et du making faire moderne. Voire des fablabs.
Ce catalogue était une consolidation de milliers d’informations pratiques. A l’heure où l’information partagée, exigeante n’existait pas.
On y catégorisait des articles à acheter en indiquant le prix, la qualité. Un premier moteur de recherche ou de proposition de ce qui se faisait dans tous les états Unis.
La volonté du créateur au moins dans sa première génération était de promouvoir l’autonomie, le partage de bonnes pratiques, le DIY.
L’intention de Stewart Brand était de fournir des « outils d’accès » et d’éducation pour que les lecteurs puissent « trouver leur propre inspiration, former leur propre environnement et partager leurs aventures avec quiconque était intéressé pour le faire ».
On y retrouve tous les ingrédients qui vont nourrir les créateurs de google, du blogging :
Outil d’accès, comme le moteur de recherche google
Partager avec quiconque intéresse. Comme la caractéristique du blog.
Ici tout en format papier.
Une consolidation d’informations librement partagées, comme le fait la « curation » sans notre monde numérique actuel.
Le premier numéro du Whole Earth Catalog en 1968 comptait 61 pages, le numéro de 1971, 448, et fut diffusé à plus d’un million d’exemplaires.
Steve jobs, le directeur d’Apple et l’inventeur se l’i phone en fera référence.
Comme une publication qui aggrège des connaissances sur l’autonomie à faire soi même. Que ce soit dans l’habillement, le bricolage.
Car les premières générations des géants du net avaient cette caractéristique de rendre les gens autonomes, libres, indépendants, formés, éduqués.
De là pourquoi, Steve jobs inventa l’informatique personnelle : relier les gens de manière simple, facile. En privilégiant le design de la technique. D’où l’invention du Macintosh, de l’icône graphique, de la souris. Pouvoir utiliser les grosses machines qu’étaient les ordinateurs de manière simple.
Rendre accessible et autonome les citoyens.
Aussi Steve jobs voyait dans la revue la version « papier « du moteur de recherche Google.
Agréger sur une même plateforme un ensemble de contenus facilement partagé.
Pourquoi parler de ce grand catalogue ?
Parce qu’il était un symbole d’une époque où les informaticiens, les bidouilleurs avaient un vrai idéal humain, une volonté de changer le monde.
Parce qu’il montre l’histoire d’une première génération technologique portée sur l’humain. Avant l’argent.
Parce qu’il nous montre que les slogans, les visions d’aujourd’hui du monde la technologie sont creux.
On nous promet le bonheur. On nous promets par des ballons gonflables de permettre la démocratisation de l’Internet dans des zones reculées.
Il s’agit pour nos milliardaires de se déculpabiliser.
Marc Zuckerberg ont encore cette nostalgie humaniste dans la tête. Mais rattrapé par l’argent, ils ont oublié leurs rêves d’enfants, d’adolescents.
Et que tout ce que nous promettent aujourd’hui les géants de la tech sont une publicité surannée.
Ne succombez pas.
A l’heure où google détient la moitié du marché publicitaire sur internet, on peut se poser la question.
Google avait lancé son moteur de recherche pour démocratiser l’information. La rendre accessible et disponible à tous.
Depuis, les dollars ont terni un peu cette ambition.
Tout est écrit pour vivre en dehors de la société de consommation. Et refuser les méthodes marchandes et consuméristes. On y présente un catalogue d’outils, d’objets, de vêtements, de semence. Des méthodes de jardinage, de bricolage. Faire soi même, réutiliser. Un concept déjà né qu’on retrouve aujourd’hui un peu dans l’économie collaborative et le making et DIY, les fablabs.
Ce catalogue marquera des décennies de Californiens. Steve Jobs ( inventeur d’Apple ) en fera référence bien plus tard, en souvenir. Il compara le Whole Earth Catalog au moteur de recherche Google, dans son discours de juin 2005 à l’université de Stanford.:
« Dans ma jeunesse, il y avait une publication incroyable intitulée Whole Earth Catalog, qui était une des bibles de ma génération… C’était un peu comme Google en format papier, 35 ans avant l’existence de Google. C’était une revue idéaliste débordant d’outils épatants et de notions géniales. » [ Source wikipedia ]
Au cours de ce discours d’ouverture, Steve Jobs a également cité le message d’adieu inscrit sur la couverture arrière de l’édition 1974 du catalogue:
« Stay hungry. Stay foolish» (Restez insatiables. Restez espiègles.)
Kevin Kelly fit une comparaison similaire en 2008 :
« Pour ce nouveau mouvement de la contre-culture, l’information est une denrée précieuse. Dans les années 60, il n’y avait pas d’Internet, pas 500 chaînes sur le câble. Le World Earth Catalog était un excellent exemple de contenu généré par les utilisateurs, sans publicité, avant Internet. Fondamentalement, Stewart Brand a inventé la blogosphère, bien avant les blog. […] Aucun sujet n’était trop ésotérique, aucun degré de l’enthousiasme trop ardent, aucune expertise d’amateur trop peu sûre pour y être inclus. […] Ce dont je suis sûr: ce n’est pas un hasard si le Whole Earth Catalog a disparu dès que le web et les blogs sont arrivés. Tout ce que le Whole Earth Catalog a fait, le web le surpasse. »
En 1972, dans la revue du Whole Earth catalog dont j’ai parlé plus haut, steward Brand écrit, à propos de l’ordinateur comme un :
« LSD d’un genre nouveau. Qu’ils le veuillent ou non, les ordinateurs arrivent chez les gens, c’est une bonne nouvelle, la meilleure peut être depuis les drogues psychédéliques.. ils sont fabriqués par et pour des révolutionnaires qui veulent désinstitutionnaliser la société et donner du pouvoir aux individus ».
On y voit la drogue ( le LSD ) comparé à l’ordinateur qui permettra de décupler ses propres visions, communications de son cerveau.
La machine permettrait à chacun de créer, de pouvoir échanger électroniquement de personne à personne, à l’échelle d’un village. Ce village cher à la silicon valley.
La fin d’un rêve.
L’histoire est un peu cynique.
L’esprit libertaire, de partage a disparu.
Les révolutionnaires de l’époque sont les plus grands milliardaires de la planète.
Quant au pouvoir aux individus, une grande partie est celle de liker et de propager les fake news.
Ou de partager la photo de son chat.
Loin du pouvoir créatif et libertaire , poétique qui auraient pu effectivement donner le sens de notre humanité.
Google a depuis monétisé son outil de recherche. En monopolisant la moitié des recettes publicitaires d’internet.
Monopolisant le monde numérique.
Rachetant les startups « bienveillantes « et innovantes pour éviter qu’elles concurrence.
Steve jobs, créateur d’Apple a fini de manière maniaque à vouloir maîtriser ses outils qu’il voulait tant utile. Des protocoles propriétaires, empêchant toute innovation.
De proposer un « Apple Store « , un catalogue comme the Earth Whole.
Mais dont chaque application reverse 30% de royalties…
Ce non partage de la technologie Apple est Loin de cet idéal du « faire soi même « . Démonter un iPhone ou le réparer est une gageure…
Que Steve jobs reprenne dans son discours à l’université de stanford la formule « Stay hungry. Stay foolish» (Restez insatiables. Restez espiègles.) de la couverture du catalogue whole earth catalogue est un peu cynique.
L’esprit de cette contre culture et du refus d’une société de consommation s’est eteinte.
N’oublions pas que Steve jobs était lui même un hacker , jeune ; en détournant les réseaux téléphoniques de manière illégale pour les utiliser gratuitement.
Puisque vous vivez à chaque seconde sous le jougs de nos applications numériques et gafas, je vous invite à relire la fabuleuse histoire de la silicon valley.
Elle est à la fois surprenante, cynique mais intéressante.
A lire ici : histoire de la silicon valley