En 1930, la montée du populisme et de l’extrémisme s’est faite doucement, sans que l’on n’y prenne garde. Jusqu’à comprendre finalement trop tard. La seconde guerre mondiale a éclaté.
En 2019, la montée du populisme et de l’extrémisme se fait doucement, sans qu’on n’y prenne garde. Et ce n’est pas une fiction.
La victoire de Trump aux États Unis, le Brexit en Angleterre, le mouvement 5 étoiles en Italie sont les exemples réels.
Petit regard sur notre monde numérique et démocratique ! Temps de lecture : 20′. Vous ne le regretterez pas !
Êtes-vous encore libres de vos choix ?
La démocratie se base sur l’expression du peuple sur le choix, dans les urnes.
Insidieusement, elle est toujours là, sous notre carte d’électeur. Seulement, le choix, sa conviction personnelle sont largement influencés.
Par des influences aujourd’hui efficaces. Grâce aux plateformes numériques qui sans que vous en ayez conscience influencent vos choix.
Le libre arbitre au fond n’existe plus vraiment.
Les usages numériques ont envahi nos façon d’agir.
Être coaché pour la course par son application de running, se faire recommander un bon restaurant, suivre la route avec son gps et Waze ou Google maps. On obéit à son smartphone en suivant ses notifications. Qu’on pense bienveillant.
Les recommandations politiques elles sont d’une autre nature, plus vicieuses quant à nos démocraties.
Elles procèdent de la même technologie.
Utilisée par exemple le sulfureux Steve Bannon.
Steve Bannon.
Aux États Unis, la défiance de chacun des états vis à vis de l’état fédéral est dans les gènes du pays.
La liberté, la conquête, qui ont construit le pays par l’arrivée des migrants venus d’Europe sont le socle dur d’un pays qui rassemble une cinquantaine d’états.
Le rêve de mettre à bas l’intelligentsia de l’état fédéral est celui de Steve Bannon. Il a réussi son ambition.
En 2016, il devient le directeur exécutif de la campagne de Donald Trump. Dans le gouvernement de Donald Trump, il sera rapidement limogé.
Conservateur et proche de l’extrême droite, il rêve d’une Internationale des nationalismes et du populisme.
En Europe avec l’Italie, la Grèce, en France avec Marine Lepen.
Et il a un sacré atout : il sait user de ces plateformes numériques qui vous recommandent de voter différemment…
Il a des relations avec tous les mouvements populistes. Et il est content : il a réussi à changer la donne aux Etats-Unis, au royaume-uni sur le Brexit, en Italie avec le mouvement 5 étoiles, et espère propulser Marie Lepen aux prochaines élections présidentielles.
L’exemple italien.
Aux élections de février 2013, le parti populiste le mouvement 5 étoiles obtient 25% des suffrages. Il devient le parti qui réunit le plus de suffrages avec 9 millions de voix.
En utilisant les merveilles de l’ingénierie numérique. Et en affichant le blog le plus influent de la vie politique italienne.
Voilà l’histoire que je vous propose !
Le mouvement populiste est propulsé par deux figures :
- Beppe grillo.
A la base humoriste, Beppe Grillo s’engage dans la politique sur des thèmes chers au populisme et à l’extrême droite : refus du droit du sol pour les étrangers, suppression des syndicats..
Il sera le chef de lance du mouvement 5 étoiles.
- Gianroberto Casaleggio.
Gianroberto est informaticien. Il commence sa carrière chez Olivetti, entreprise informatique bien connue en Italie. Manager de 50 ans, il est expert du marketing digital. Il s’engage dans le mouvement 5 étoiles et sera le gourou du mouvement.
Son métier, l’informatique, n’est pas anecdotique.
Populisme et informatique vont changer le paysage d’un pays démocratique, l’Italie.
La neutralité du numérique est mise à mal.
Casaleggio en tant qu’expert de marketing digital à compris qu’internet allait révolutionner la politique.
Mais lancer un produit technologique froid ne touchera pas toute l’Italie. S’allier à beppe Grillo qui est un humoriste chaud qui remplit salle de spectacles, et médiatiques, l’alchimie pourra prendre.
Voilà la stratégie vicieuse d’utiliser l’internaute consommateur, nourri de la chaleur d’idées qui parlent aux gens.
Beppeligro, Le blog italien le plus visité.
En 2005, Grillo, en tant qu’informaticien, ouvre un blog, beppeligro.it qui devient le plus visité.
Le succès du blog au départ est d’utiliser les dix commentaires du site pour en republier un post du jour, tous les jours. Un rituel quotidien qui paie.
Le blog italien sera aussi le plus suivi dans le monde entier sur la thématique populiste et politique, grâce à l’accompagnement de la société Casaleggio Assiociari.
La société utilise les algorithmes basés sur les feedbacks utilisateurs pour identifier les thèmes plèbescités par les lecteurs.
Ainsi on parlera de l’establishment financier, la corruption des hommes politiques, les abus des grandes entreprises.
Les meetup et un mouvement participatif ?
Le digital politique utilise les nouvelles formes d’usage numérique. Les met up qui mettent en relation les « supporters « du mouvement sont lancés. Chacun peut s’exprimer et l’encouragement participatif permettra en 2007, soit 2 ans après le lancement de la plateforme numérique d’atteindre un million de commentaires sur le site.
Un mouvement participatif ?
Peu importe l’outil technologique ou pas pour fédérer des communautés autour d’un projet politique commun.
Peu importe les idées exprimées, librement, et démocratiquement.
Comme toutes les plateformes numériques, facebook, Twitter, Amazon, LinkedIn, on a l’impression de maîtriser et de contrôler. Car nous sommes seuls devant l’interface et nous pensons maîtriser notre device, donc notre vie.
Alors la participation démocratique prônée par le mouvement 5 étoiles a laissé envisager ce beau rêve participatif.
Vous êtes des fourmis.
En fait, voilà la réalité du mouvement soi disant participatif et démocratique :
Casaleggio compare les réseaux sociaux aux fourmilières :
Les fourmis suivent une série de règles appliquées à chacune, à travers lesquelles se détermine une structure très organisée, mais pas centralisée. Chaque fourmi réagit au contexte, à l’espace dans lequel elle se déplace et aux autres fourmis.
Même s’il est auto-organisé, ce système n’exclut pas le rôle d’un gourou. Et c’est Casaleggio qui sera le gourou.
Il analyse la fourmilière et en décide l’évolution.
Il est nécessaire que les participants soient nombreux, qu’ils se rencontrent au hasard et si ils n’aient pas conscience des caractéristiques du système dans son ensemble. Une fourmi ne doit pas savoir comment fonctionne la fourmilière, sinon toutes les fourmis souhaiteraient occuper les meilleurs postes et les moins fatiguant, créant un problème de coordination.
Ainsi le mouvement 5 étoiles est un système en apparence décentralisée, mais au final largement manipulé par ses 2 gourous.
Le mouvement n’est pas un parti, mais bien un blog, une plateforme numérique.
Facebook, le mur des inscriptions populistes.
En 1930 en Allemagne, sur les vitrines des juifs on inscrivait en grandes lettres « juif ».
En 2012, Sur Facebook, sur le mur du mouvement 5 étoiles, on inscrit les messages populistes : « ça c’est l’Italie, vous allez être scandalisés, on en peut plus, ils sont tous pareils, renvoyez les chez eux, ils nous ont ruinés.
Fort d’un million de followers sur facebook, la viralite du mouvement sera celle-ci:
l’usage numérique puissant utilise : le blog, le marketing digital, la viralité des réseaux sociaux.
Parti d’une collaboration d’un informaticien et d’un populiste populaire, l’Italie votera pour ce parti, un quart des votants en 2013.
L’expérience « locale » de l’Italie intéresse Steeve Bannon.
La réussite en Italie est répétée dans toute l’Europe :
Il est allié au mouvement politique français Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan, mais aussi à Nigel Farage, dirigeant du parti eurosceptique britannique.
En France, Marine lepen a rencontré steeve bannon.
Les élections présidentielles ne sont pas loin…
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