Acab. Que veut dire Acab, ce nouveau slogan de ralliement ?

Que signifie « acab » ?

All cops are bastards.

Tous les policiers sont des batards ou connards.

La formule pleine de haine a une histoire.

Et sachez reconnaître ce mot un peu ésotérique quand on ne le connaît pas !

Temps de lecture : 3 minutes !

Origine du mot ACAB

Le slogan est né dans le mouvement des grévistes des mineurs en 1984, en Angleterre. Sous l’ère de Tatcher.

Le gouvernement britannique à l »époque de Tatcher a provoqué une fronde indiscible. La poigne de fer de Madame Tatcher n’avait qu’un but : détruire le mouvement des mineurs. Avec les terribles effets du chômage, du déni des travailleurs qui avaient tout donné de leur vie dans les mines. Les premiers pas d’un capitalisme froid, et soudain. Qui réveilla les consciences.

Aussi, l’acronyme ACAB : « les policiers sont des batards » était une formule, un combat de ces mineurs focalisés sur leur propre survie qu’une insulte au pays et des forces de l’ordre. Malheureusement, les policiers sont ces forces sur le terrain qui s’empoignent physiquement dans le chaos d’un désespoir.

ACAB. « All Cops Are Beautiful » aurait pu être une formule alternative, en intégrant le peuple tout entier. Mais Tatcher a réussi son objectif.

Le slogan a cependant une racine plus vieille, dans les milieux skinhead.

L’acronyme acab s’inscrit ainsi en slogan sur les murs.

Le mot ACAB est plus récemment repris dans les manifestations des gilets jaunes. Où des agitateurs anti-capitalistes te-impriment ce slogan haineux.

En décembre 2019, en France des centaines de policiers reçoivent un courrier anonyme de menace, signé ACAB.

Cet acronyme, ACAB, revient régulièrement, notamment sur Twitter en Hashtag.

En juin 2020, suite au décès de George Floyd, considéré comme un lynchage par la police, la défiance envers la police revient dans l’actualité. Dénonçant le racisme. A côté du hashtag #BlackLivesMatters, le #ACAB se même dans les débats. Pour dénoncer le racisme de certains policiers.

Les tripes et rien d’autre.

Pour les mâles en rut, ils se référent à un mot qui rassemble dans dans la bêtise, c’est le propre d’une (dés)-humanité. Comme au temps du cirque en Grèce antique.

Les repères sont là : ceux d’une communauté qui trouvent des victimes : les noirs, les femmes, les homos.

Tellement facile de se rassembler autour de la haine et de l’irrespect. L’intelligence et la découverte de l’autre nécessitent plus d’effort.

Et l’homme viril qui crie au stade ou dans la rue « sale flic » ou « sale PD » ou « salope » n’a juste pas compris le rapport aux autres.

C’est plus facile de taguer « acab ».

Ni vu ni connu.

Ces mêmes agitateurs qui utilisent la générosité de notre État pour le détruire.

L’acronyme acab est clairement une insulte à la police.

Pour rester discret ( et montrant la lâcheté de ceux qui utilisent ce slogan ), certains utilisent les chiffres : 1.3.1.2.

Qui sont l’ordre des lettres dans l’alphabet ( A:1, 3:C, À:1, B:2).

Le détournement de l’acronyme

L’acronyme ACAB a été détourné.

Par exemple, pour certains, on lui donne un autre sens, différent de sa version haineuse.

Mais anti capitaliste.

Acab comme All Capitalists Are Bastard.

Pour les mouvements anti-capitalisme, le changement de lettre et de bouc émissaire n’est cependant pas dénué d’un rapprochement avec la définition originelle :

être contre le capitalisme, c’est pour certains être contre la police qui représente les forces de l’ordre.

Le détournement de l’acronyme ACAB.

Le détournement qui ridiculise les extrémistes et haineux : tous contre le racisme.

L’acronyme acab a joyeusement été détourné pour signifier : All Color Are Beautiful.

Repris par des supporteurs de football contre les skineahds qu’ils jugeaient racistes.

Le mouvement ACAB est également utilisés pour All Clowns Are bastard, par le mouvement zadiste de notre dame des Landes.

L’acronyme ARAB un peu différent d’ACAB lui résume la formule anti racisme : All Racists Are Bastards.

On le voit ici, l’acronyme est repris par différents mouvements, quitte à se contredire.

Derrière la pauvreté d’un mot, ( ou d’un slogan ), on peut se méprendre. Parasiter le sens. Ou le détourner pour rendre ridicule eux qui l’arhborrent.

Killing an arab ?

C’est le cas par exemple d’une autre formule laconique ( killing an arab) qui sera mal comprise.

Le groupe the Cure dans un de ses premiers Singles chante « killing an arab ». Beaucoup virent dans la formule un message raciste; alors que le propos du groupe fut justement de se battre contre le racisme. Cette incompréhension suivit longtemps le chanteur qui fut se justifier en permanence.

On lira ici : Killing an arab, ou comment les mots nous dépassent

ACAB comme détournement humoristique.

Ll’acronyme est réapproprié. Et c’est tant mieux. Prendre le slogan insultant pour mieux le tordre en changeant la signification !

• ACAB comme All Cats Are Beautiful : tous les chats sont beaux.
• ACAB comme Always Cumshot After Blowjob.
• ACAB comme All Computer Are Broken.
• ACAB comme All Clirotis Are beautiful.

 

 

Acab on the wall.

C’est lors d’une journée de déambulation organisée par le frac de Dunkerque, autour de l’exposition gigantisme à Dunkerque, que J’ai découvert la signification de ces terribles quatre lettres.

Les deux intervenants nous font arrêter devant un mur. Récemment nettoyé d’un tag. Il n’apparaît plus clairement. Mais on y reconnaît encore les 4 lettres ACAB. La rue inscrit une histoire.

Ici le slogan peut s’effacer.

Acab as a tatoo.

Le mot ACAB est inscrit également de manière corporelle dans les tatouages. Une forme de provocation de deux qui souhaitent ce message haineux dans leur propre chair.

Le tatouage suit ainsi toute la vie. Quitte si regretté, de recouvrir le tatouage ( tatoo cover).

Le tatouage, comme empreinte indélébile, à lire aussi ici : le tatouage, comme empreinte du corps.

Vous voilà conscient maintenant de ces formules haineuses. Mieux informé, c’est mieux contrecarrer la haine !