la bibliothèque, première économie collaborative ?

cabine_telephonique_boite_à_livre_recyclageLe livre est devenu l’objet qu’on échange, qu’on achète pour pas cher sur Amazon ou la Fnac. Plus facile que de courir à la bibliothèque !

Pourtant la bibliothèque est certainement le premier modèle d’économie collaborative. Le lieu de vie sociale où l’on nous prête un livre.

Retour sur cet usage, très familier pour vous (?), mais à redécouvrir !

L’extension de sa vie culturelle, loin de chez moi.

La bibliothèque est un lieu très moderne qui contient dans son coffre-Fort tous les livres qu’on ne peut se permettre d’acheter et qu’on ne peut conserver chez soi.

Car les logements aujourd’hui sont devenus plus étroits et dans les maisons, on n’a plus de bibliothèque.

On préfère y installer l’écran plat qui lui au fil des décennies s’est agrandi ; pour vampiriser l’espace accordé aux livres.

La bibliothèque municipale est donc un peu l’extension de sa maison.

Le zapping d’un monde ou on se lasse de tout rend nécessaire la bibliothèque : on a besoin d’un livre, on le lit et on le jette. C’est à dire qu’on le rend à la bibliothèque une fois obsolète. Lorsque la lecture est finie.

La bibliothèque a été longtemps la première économie collaborative.

Les premières bibliothèques datent de l’époque grecque, égyptienne et chinoise. Au début, la rareté du livre, et son coût ( sur papyrus, fragile ) laissaient l’accès à ces lieux à quelques privilégiés, qui savaient lire.

C’est à la renaissance que les premiers lieux deviennent ouverts au public. La diffusion de l’imprimerie, grâce à l’invention notamment de la typogrpahie par Gutenberg a favorisé ces échanges.

L’économie collaborative de la bibliothèque.

curation_bibliothecaire_internet_information_mediologieOn associe souvent l’économie collaborative, trop souvent à des économies numériques telles Airbnb , blablaCar ou uber.

L’échange d’un service, d’un usage en échange d’une rétribution modeste.

A la bibliothèque, on échange depuis que les bibliothèques existent , à un moindre coût . Et avec la relation formidable avec la bibliothécaire .

Quoi de neuf dans notre monde ? Rien.

Si la bibliothèque n’a pas la même couleur que l’économie collaborative, c’est certainement parce qu’elle est restée considérée comme une institution. Avec les règles moins souples forcément que les nouveaux usages ? Des horaires , des règles : le silence dans la bibliothèque , un devoir de rendre sous 15 jours le livre , des amendes en cas de retard parfois.

Et un classement minutieux mais un peu trop académique des longs rayons bien classés ?

Revenons sur la règle de l’économie collaborative, qui doit passer le tapis de la règle Passa ( règle qui détermine si une économie est collaborative ou pas ):

D’abord, elle doit mettre en avant des produits qui ne sont pas forcément achetés, et partagés. La bibliothèque en ce sens offre des livres qui ne sont pas que des best-sellers, mais au contraire des livres de référence, souvent peu vendus. Good point !

Elle met en valeur des biens sous utilisés ; des romans, des essais qui sont des richesses peu connues.

La bibliothèque répond au A d’authenticité qu’est l’économie collaborative. Elle a une valeur sociétale, en proposant le livre en prêt , à moindre coût à toute la société.

Elle est un service, et promeut l’usage plutôt que la propriété. le cœur de notre monde d’aujourd’hui, où la valeur usage prend le pas sur la valeur de propriété.

Ensuite cette économie collaborative doit être acentrée, c’est à dire rester locale. C’est le cas, la bibliothèque est au cœur des villes, et parfois des bibliobus circulent dans les endroits où l’accès à la culture est limité.

google_bibliothécaire_sens_rechercheIl ne manque peut être que l’aspect numérique de l’économie collaborative, même si cela est secondaire.

Le numérique est essentiellement le déclic qui rend l’économie collaborative visible. La bibliothèque n’a en ce sens pas besoin du numérique.

Bien qu’elles se sont ouvertes peu à peu sur le web pour faciliter l’usage ( recherche de livres, réservations, etc ).

Ne manquerait que la curation sur le web, puisque la bibliothécaire est par excellence la curation qu’on voit se développer sur le web via les sites scoop il par exemple.

Une économie collaborative entre-deux.

La bibliothèque est l’endroit privilégié du silence, du recueillement , comme dans une égalise ou un musée . La bibliothèque reste une institution qu’on respecte encore , par le silence.

Cette visite qui nous fait sortir de son quotidien à une valeur de distanciation. Distance par l’espace qu’on quitte de sa chambre , de sa maison. Et distance donc par le recul nécessaire et salvateur par l’objet de la bibliothèque : la lecture, l’apprentissage , les idées , la concentration. On ne lit pas la théorie de la relativité d’Einstein dans la cuisine ou in épluche les pommes de terre..

La bibliothèque était donc le dernier lieu sacré de notre vie municipale et républicaine.

Un dernier lieu où l’on ne vient pas que pour lire, mais y étudier, discuter. Echanger.

Voilà de quoi transformer nos bibliothèques en lieux du café d’autrefois, où la start-up attitude ( agilité, dynamisme, création ) pourrait redonner un nouveau souffle salvateur à cette économie collaborative !

A lire également : Définition et histoire de la curation .. la bibliothécaire ou la curation 2.0 !

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