La vie est ainsi faite. On va au boulot. On a une super entreprise.
A midi, hors des horaires de boulot, mais dans mon entreprise ( Leroy Merlin Adeo ), j’ai la chance de voir un film décalant, initiatique.
Qui remet l’homme au coeur, de l’entreprise, mais surtout, au centre de notre monde.
En quête de sens, un documentaire. A voir absolument.
Pour changer les choses, notre vision, et par capillarité notre monde.
J’y étais, suivez-moi !
Le film « En Quête de sens » est un documentaire,
Il est décrit par Le Temps comme « un mélange désarmant de naïveté et de sagesse universelle » et « un film à la recherche de sens dans un monde clairement détraqué« . Voilà le résumé du film.
J’aimerais juste vous faire partager, une image, d’abord, celle de la boîte où nous sommes tous enfermés, illustrée dans le film.
Nous sommes tous dans des boîtes.
Le concept de « nous sommes tous des moutons« , c’est l’adage classique du Français qui suit le troupeau.
La magie du documentaire est de nouveau nous renvoyer dans ce qui gratte : Nous sommes tous en boite.
Dans le berceau, dans les entreprises ( « travailler dans une boîte » ). Même pour danser, on va en « boîte ».
D’extérieur, on pourrait objecter que c’est un n-ième rappel à l’ordre sur notre mode de vie, notre routine.
Marc de la Ménardière, dans son film « En quête de sens », nous fait ce rappel gentiement :
la pensée rationnelle a au fil du temps inculqué que le progrès technique, le progrès humain était la richesse matérielle.
Pourtant, on ne mange pas l’argent. L’argent n’est qu’une monnaie d’échange.
Le film va beaucoup plus loin. Il s’appuie sur les formules ancestrales retrouvées dans plusieurs cultures. En Amérique latine, en Inde, ..
Le film s’inscrit dans notre monde qui change, maintenant. A l’orée d’une nouvelle civilisation ?
Un changement de paradigme, aujourd’hui possible.
Le changement de paradigme.
Notre ancienne génération occidentale vivait pour le confort, l’accès à la modernité, avec ses bienfaits :
Souvenons nous : l’accès à des logements décents, avec plusieurs pièces , des chambres pour les enfants et les parents, une vraie salle de bain ne sont pas si vieux. Même les Américains qui ont débarqué pendant la seconde guerre mondiale trouvaient notre France dans un état sanitaire déplorable !
Les 30 glorieuses ont permis de changer les choses. Les HLM, qu’on considère comme moches, ont été pour les populations un signe de modernité. ( une vraie salle de bain, des chambres séparées ..).
La consommation, le plein essor, avec ses travers ( la pollution, l’individualisme ) ont changé le monde.
Aujourd’hui, il est à bout de souffle.
C’est le message du film « En quête de sens », qui à aucun moment ne dénonce, mais justifie qu’aujourd’hui, les choses ont changé :
Vivre un monde plus harmonieux. Pour soi, dans son intérieur.
Pour les autres, car nous vivons interdépendants. Et pour notre nature, qui est notre survie.
L’aube d’une nouvelle société.
Les 2 possibilités qui ne sont pas encore tranchées, et c’est là que nous pouvons agir : c’est faire basculer le monde dans le bon sens, car nous sommes beaucoup plus nombreux.
- l’oligarchie, c’est à dire l’emprise de la finance, des lobbys consuméristes. Leur omni-présence nous pousse aujourd’hui à un monde absurde d’un point de vue environnemental, social, humain. La tendance pourrait se poursuivre. Et se crisper ; avec des crises, la violence.
- le réveil communautaire qui permettrait de changer, aussi facilement les choses : Le plus petit pas possible est possible. Nos gouvernants sont pris en otage par leurs responsabilités. Le politique ne peut plus rien. Sauf si on les pousse. C’est la remarque d’Obama lorsqu’on lui demande pourquoi il n’arrête pas la guerre : je peux le faire, mais poussez moi !
Le raccourci de ma vie.
Le film « En quête de sens » a cette génialité : il résume, et la tâche n’est pas facile, de toute une histoire de l’humanité.
Mais surtout, ce qui me touche beaucoup, c’est que Marc de la Merandière prend le même parcours, que moi même j’ai effectué.
Ave naïveté, et curiosité ; au début.
Je n’ai pas eu son audace de parcourir le monde, de le filmer et de rencontrer des gens aussi intéressants.
J’ai 10 ans au moins de plus que lui ( au mieux ), de la génération X, plutôt que la génération Y.
Mais cela me touche de voir que la jeunesse d’aujourd’hui a toujours les mêmes réflexions, les même trips.
Et cela est jouissif dans un monde où on pense la jeunesse perdue, viciée par la modernité.
Ainsi, moi même je me suis nourri, plus jeune, au Lycée, avant même que le monde numérique n’apparaisse , des lectures du bouddhisme.
Des romans tels Lobsang Rampa. Puis la réflexion cartésienne de notre monde. De la littérature. D’Albert Camus, d’Edgar Morin.
Le seul reproche que je ferais au film, c’est peut être de nous avoir plongé dans notre monde occidental, Français, avec les réflexions d’humanité qui ne sont pas qu’un appel à la modernité froide du monde. Camus, Morin, Debray ont tous réfléchi à un monde meilleur, sans se soumettre à la loi de cette modernité…
Mes réflexions, je les ai faites toujours en tant qu’observateur, plutôt qu’acteur. Car dans les années 1980, la règle était en quelque sorte de suivre le monde. Qui promettait le meilleur.
En école d’ingénieur, en 1993, ce monde de la spiritualité était secondaire. Mon exposé et mon propos dans la matière de Français était le génocide au Tibet. Bien avant que le Dalai¨Lama ait son prix Nobel, et qu’on en parle dans les médias.
Un jour, je me suis retrouvé dans une cabine téléphonique, pour mon exposé, à appeler une communauté tibétaine autour de Lyon, pour les interviewer.
Voilà ces fragments de solidarité, de spiritualité qui nous concernent. Qui m’ont concerné.
Et qui à la vision du film « En quête de sens », remet du sens sur notre monde contemporain.
Car dans le film, Marc revient sur l’enfance, sur ses peurs ; ses rêves.
Et on les oublie.
Les contingences du quotidien prennent le dessus.
En 2000, on ne se permettait pas de se questionner sur son rapport à soi, dans la vie, dans l’entreprise.
Aujourd’hui, cela est possible. Et il faut l’encourager.
Aux commentateurs du film qui le jugent « un film de bobos en mal de repères », Et après ? La valeur du film est dans la diffusion de ces messages. Plutôt salvateur de diffuser des messages positifs et interrogateurs que des messages castrateurs, de morosité..
Ce qui me rend joyeux, c’est que les différents sujets , hormis le bouddhisme , que j’ai un peu négligé ici, dans ce blog sont ici travaillés:
* la notion de cycle, de rétroaction : concept d’information et d’énergie, la rétroaction.
* le changement. Théorie du changement.
* la fin du raisonnement tout puissant : l’homme a la pensée, et il a encensé un peu trop ce pouvoir de domination sur le corps. Le monde est de la complexité : Edgar Morin
Les formules jouissives du film !
L’homme s’est auto-décrété l’être qui devait dominer la nature. Jamais les éléphants et les girafes n’ont voté pour 🙂 .
Tu es, donc je suis. Du cogito cartésien qui ramène l’omni-présence de soi, on passe au « tu es, donc je suis » à l’interdépendance. La science a effectivement montré que nous étions en réseau, connectés aux autres. Et que c’est l’autre qui ramène ce que je suis, par effet miroir.
Le monde est fou, de vouloir toujours la technologie, et la consommation comme valeurs de fait. Même les Américains veulent pique niquer sur la lune.
La force du film est sa pédagogie compréhensible, par tout à chacun.
C’est le voeu pieux que je fais de ce blog, qui rend accessible, ludique notre propos sur les SIC, et la condition humaine.
C’est le retour de mes lecteurs.
Alors, yes, allez visionner ce beau documentaire !
Lien : En quête de sens, le film.