Les nouveaux usages nous font oublier qu’il n’y a si longtemps, on achetait son 45 tours vinyle qu’on posait délicatement sur le tourne-disque.
Qu’on lisait les annonces gratuites sur un journal papier, imprimé plutôt que sur LeBonCoin.com
Et qu’on utilisait au quotidien, avec son stylo-plume, le point virgule pour ponctuer ses phrases, et sa pensée.
On solde !
Retour sur nos usages réinventés aujourd’hui.
On pense par erreur que les nouveaux usages nous font oublier les anciens.
Les collectionneurs sont la vigie de notre monde, à l’échelle du temps millénaire. N’oublions pas nos objets qui ont marqué nos vies.
Même oubliés, pense-t-on, les anciens usages ont parfois une résistance que l’on n’imagine pas.
C’est ce qu’a formalisé Régis Debray par l’effet jogging :
Si aujourd’hui la voiture supplante tous les déplacements, le jogging, comme acte grégaire ( courir dans un parc ) résiste à la nouveauté.
Ne pas rester nostalgique des pratiques, c’est essentiel.
Mais se rappeler , et se souvenir a une vertu :
il nous rappelle les moments de bonheur : les instants jouissifs d’une vie d’antan avec ses moments inscrits dans notre mémoire.
il nous propose de revisiter les usages d’aujourd’hui avec les usages d’hier. Pas si lointain…
Je vous propose ainsi de revisiter les objets oubliés du XXeme siècle :
- le 45 tours : ou le rite du disque qu’on pose sur le tourne-disque, et du craquellement de l’aiguille.
- le journal d’annonces gratuites : ou le rite hebdomadaire du journal d’annonces qui nous proposait, enfant, les fantasmes et l’ouverture au monde.
- le timbre poste : la salive pour coller ce timbre sur un message ; ou la juxtaposition du corps et du message.
- l’ennui : cette activité oubliée dans un temps numérique où on est toujours « connecté ».
- le point virgule : cette respiration dans l’écriture.
- le dictionnaire : l’objet sémiologique qui ouvre au monde, et qui le clôture par son épaisseur finie.