Pouvoir se tromper : le bug salvateur

école_républicaineSouvenons-nous du stylo rouge sur les copies écolières.
La faute d’orthographe, de grammaire sont nos pires cauchemars..
Pourtant, l’erreur a ses vertus.
Se tromper, c’est une base de l’apprentissage.
Alors, let’s fail !

La sérendipité est la découverte par accident, par erreur.
C’est ainsi par exemple que les recherches sur les radars ont permis la découverte du micro-onde,
parce que son inventeur avait laissé ses popcorn à côté, et qu’ils ont chauffé…

Les méthodes pédagogiques à l’école sanctionnent largement l’erreur.

Et le résultat d’une copie se mesure au nombre de fautes ( ou pas ).
norbert_wiener_cybernétique_retroaction_communicationPourtant, même les ordinateurs, en intelligence artificielle, ont le droit de se tromper, et c’est de cette manière qu’ils apprennent :
par rétroaction, la machine prend en compte son erreur, pour définir une nouvelle stratégie de calcul plus correcte.
C’est ce qui est à la base de la cybernétique.
Ainsi, dans la pédagogie scolaire, l’erreur doit être une donnée en sortie de sa copie, qu’on reprend en entrée de la prochaine copie, cette fois sans erreur.

François Jourde, enseignant de Philosophie à Bruxelles, contrecarre les méthodes pédagogiques, et innove en la matière.
L’élève a le droit de se tromper et doit se tromper.
On s’arrêtera sur une pratique de l’erreur innovante, « la philo en slogans, vive l’erreur : »

serendipité_erreur_ecole
François Jourde prend un texte de philosophie, qu’il fait lire à ses élèves.
Un texte de philosophie n’est pas forcément simple et clair à comprendre, quand il a été écrit plusieurs siècles auparavant.
Le professeur demande alors à ses élèves de trouver des slogans, relatifs au texte.
Evidemment, la simplification en quelques mots d’un texte est propice à se tromper, et à mal interpréter le texte.
Mais c’est l’enjeu de l’exercice : devant les erreurs d’interprétation, pouvoir en discuter.
Et aux élèves de relire le texte, avec le fruit des erreurs que la classe a partagé.
Ce que résume bien François Jourde :

« Souvent en effet, c’est une proposition d’abord insuffisante (une « erreur ») qui ouvre la voie vers une bonne formule. Dans une telle activité, il est efficace et libérateur d’encourager les erreurs, — qui sont autant de points d’appuis pour élaborer des réponses pertinentes. »

Au delà de la dynamique moderne d’implication des élèves ( trouver le slogan en 140 caractères, comme un Tweet ),
la méthode remet le droit à l’erreur à l’honneur.

L’erreur, le bug, l’indiscible aléa ont cette petite force tranquille : s’immiscer là où on ne veut pas.
Mais qui transforme le pépin en pépite !

Texte relatif : on lira un article sur les bugs biologiques, les bugs du cerveau, les bugs technologiques, et dans le domaine de l’art :

le bug, l’erreur, ou le petit lexique heureux ou malheureux des anomalies

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3 réflexions au sujet de « Pouvoir se tromper : le bug salvateur »

  1. François Jourde

    Bonjour, merci beaucoup pour le relai que vous faites à cette idée importante pour nous, enseignants et élèves.
    Je posterai bientôt le résultat d’un autre petit travail créatif réalisé avec mes élèves, qui, pour ainsi dire, a eu la chance de se confronter à de nombreuses et fructueuses erreurs…

    PS : je suis François, non pas Jean-François 😉

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  2. Ping : Decryptage de l’information ! Octobre | Zeboute Infocom’

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