Histoire de la communication, vers une pensée atomique. 19 au 21eme siècle

Naissance de la communication et division du travail.

L’histoire des communications est née au XIXeme siècle, comme facteur d’intégration des sociétés humaines. La division du travail présente un premier pas dans la théorie des communications. Adam Smith ( 1723 – 1790 ) en est un des premiers précurseurs. Au sein des espaces éonomiques, dans la fabrique, la communication contribue à l’organisation du travail collectif : la division du travail en petites taches répétitives permettent d’accroitre l’efficacité de chacun. Se concentrer sur un même geste, dans une chaîne de montage automobile par exemple. Pouvoir organiser collectivement ces taches nécessite des processus de communication.

La mise en place  de ces processus entre hommes, entre l’homme et la machine, et aujourd’hui entre machines a ainsi été grandissante. Pouvoir définir la tache, expliciter ce qu’on attend en sortie de la tache ( l’affutage d’une pièce ) nécessite de définir ces ponts de communication entre différents acteurs. ( Processus de pilotage par exemple ).

L’activité de l’homme n’est ainsi qu’une suite d’actions prédéfinies, et formalisées, avec des entrées ( l’information par un feu tricolore par exemple indiquant qu’une pièce de l’atelier précédent est prête )  et des sorties (ce qui a été produit, le « livrable » ).

C’est l’image de la « boite noire », utilisée notamment en neuro-science. Ou dans la cybernétique, propre à Wiener. Wiener réfléchit à une meilleure organisation, du pilotage de nos échanges humaines, de « gouvernail » ( d’où le terme de cybernétique ). Contrôler l’information permet une meilleure régulation.

L’homme est ainsi réduit à une boite noire. La cybernétique et l’avénement de l’automatisation et de la machine ont contribué à accélérer cette définition de l’information comme processus de réponse / stimuli ; entrée / sortie.

La division du travail, si elle date du XIXeme siècle est toujours d’actualité. Elle dépasse d’ailleurs le travail physique, pour s’insérer maintenant dans la sphère intellectuelle.

Pour 3 raisons :

–         les délocalisations permettent de faire faire certaines tâches dans des pays où la main d’œuvre est moins chère. De ce fait, l’automatisation en taches indivisibles est nécessaire, pour en déporter certaines ailleurs.

–         Dans nos sociétés tertiaires, l’activité intellectuelle est aujourd’hui largement médiatisée, concrétisée sur des supports numériques. Le traitement de texte par exemple. Les moteurs de recherche et les systèmes experts permettent de maitriser l’information plus aisément. Certaines taches peuvent réalisées par des opérateurs / pupitreurs sur des plateformes disctinctes, sans formation particulière.

–         Certaines taches des activités tertiaires ( suivi de dossier, relance de fournisseur, facturation ) sont des activités « sécables » et atomiques : elles peuvent être soumises à une formalisation ( et donc d’entrer dans un flux d’information contrôlable et pilotable ).

La productivité est plus grande, le cout du travail plus faible. Cela a permis à tous les ouvriers Ford d’avoir leur propre voiture, et aujourd’hui, à chacun de posséder un i-phone, un ordinateur.

La division et l’atomisation de la pensée.

Le processus d’information, nous l’avons vu est bercé de cette division et de l’organisation du travail. Ils ont grandi ensemble. Evidemment l’individu n’a pas la vision globale du travail réalisé. Il est perdu dans une myriade d’activités dont il n’est qu’un engrenage. Cette vision du travail « aliénante » a longuement été commentée. L’objet ici est de s’intéresser plutôt à l’aspect informationnel.

Les activités intellectuelles nous l’avons vu, suivent cette même pente d’ « atomisation ». Par le travail et donc dans la pensée.

L’atomisation suit également le principe de la théorie de la communication de Shannon, née au Xxième siècle.

La plus petite unité d’information est le « bit » , binaire. Le « 0 » ou « 1 ». Le tout ou rien. Il n’y a pas de place dans la nuance. Il faut simplifier.

Cette théorie mathématique a permis de mesurer et transcrire l’information en toutes petites unités, le bit. Que la machine sait transcrire aujourd’hui. Toutes les activités intellectuelles sont numérisables, numériséess ( photographie, écriture, musique, …) et  sécables en longues suites de « 0 » ou « 1 ». L’information est ainsi binaire.

L’information doit être aussi improbable. Plus un fait est certain, moins il a de valeur informationnelle ( que la Seine soit un fleuve, ce n’est pas une information nouvelle ! ). L’information à la base doit donc être improbable.

La pensée humaine, et l’ensemble des activités humaines aujourd’hui sont soumises à ces lois : Atomisation, information en temps réelle ( la plus nouvelle et improbable ), mais sans mémoire. Toujours en mouvement. Plus aucune prise sur ce que l’homme voit ou fait n’est vraiment possible. L’ouvrier au début du Xxeme siècle ignorait ce que devenait l’écrou n°21332 lorsqu’il l’avait affuté. L’homme moderne est aussi perdu, dans cette même myriade d’activité et d’information.

Dans un monde hyper-communiquant, cela nous paraît paradoxal.

Seulement, l’atomisation de la pensée aujourd’hui suit l’atomisation de nos outils. La forme du blog, par exemple, se résume en quelques lignes. Rares sont les sites web aujourd’hui qui fournissent de longs textes d’information et de contenu. La forme du blog devient la référence. Même les journaux de référence, comme Le Monde, ont rétréci leurs textes. Et comble, mélangent les articles de leurs journalistes avec des pages de blog.

Twitter, où la pensée en 140 caractères. Atomisation de la pensée en une seule ligne. Qu’on nomme d’ailleurs « micro bloggage ».

L’homme est ainsi un tourbillon traversé par des informations binaires, qu’il tente de capter. Il est obligé de les manipuler, car l’homme est dans « l’orchestre », pas dehors.

Le sens de notre propos n’est pas de fustiger cette donne, qui n’est pas nouvelle. Il est plutôt nécessaire de réfléchir aux nouvelles appropriations par les prochaines générations ( Génération Y ), qui n’ont pas connu cette lente évolution, mais s’y plonge dès à présent.

Et de définir de nouveaux concepts, comme l’apport d’une signologie, permettant de redonner du sens à ces espaces de communication.

A noter que cette définition de la communication correspond à la communication représentative, expliquée ici.

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