Histoire de la communication : Une accélération au XIXeme siècle.
L’histoire des communications, s’il fallait y inscrire une date, remonte au XIXeme siècle. Fort des progrés techniques ( locomotive à vapeur, industrialisation ), le XIXeme siècle voit la construction des systèmes de communication physiques, la construction des grandes infrastructures en France. Le système métrique se met en place. Le territoire national français se dote des premières voies de chemin de fer, sous Louis-Philippe.
La diffusion du progrés humain, thème cher au siècle des Lumières, s’accélère. Les journaux se diffusent, élargissant le cercle du partage de la connaissance et de l’information, aux bourgeois et notables, et non plus à l’élite monarchique de l’Etat. En province et pas seulement à Paris. La lutte des classes apparaît, théorisée par Karl Marx. L’espace public commence à naître.
A peine née, la « communication », c’est-à-dire échanger avec son semblable s’est trouvée malmenée dès qu’elle s’est trouvée étudiée. D’autant que la théorie de la communication ne se construit pas sur une science, mais souvent sur des sables mouvants… Sujet mal maîtrisable.
Le discrédit des médias de masse.
Demander à n’importe qui de parler des médias. La télévision imbécile, la bande dessinée comme stupide pour nos enfants au XXieme siècle, la violence des jeux video et l’isolement des jeunes devant internet. Le défi envers les médias est toujours d’actualité. Quelles explications ?
- Socrate et la caverne.
Le média ( du latin medius, qui est au milieu ) renvoie à la mise en relation à distance. Un artefact intermédiaire entre ma pensée et celui qui la reçoit.
Les philosophes grecs se méfiaient de cet intermédiaire technique qui dénaturait le « logos », la raison. Les ombres, dans le mythe de l’homme de la caverne ne sont pas reflets de la raison, mais déformation de la pensée. Et illusion. Socrate refusait qu’on écrive ses pensées. Le lecteur d’un livre n’est pas en relation directe avec son auteur. Aussi les interprétations, les déformations sont possibles.
De même, le média le plus usé, la parole, permet d’influencer le public, par des ruses du langage et des joutes verbales : on se méfie des sophistes.
- L’impact des médias.
Les premières études sur les médias, notamment aux Etats Unis, ont porté sur l’impact sur le public. De nombreuses études statistiques ( permettant de donner une légitimité « scientifique » par des chiffres et des mesures ) ont mis en évidence le pouvoir des médias. La coexistence au début du XXieme siècle des guerres mondiales a été fatale. La « propagande » des médias pendant ces guerres était une arme de guerre. Contrôler les masses par les médias. Aujourd’hui, les études invalident ces effets ( y compris la propagande ). L’image encore présente de « big brother » permettant de tout contrôler est symptomatique de la défiance envers « le média ».
Aujourd’hui, deux mouvements d’idées : les apocalyptiques et les intégrés.
Les apocalyptiques et les intégrés
Toute réflexion et étude sur la communication et les médias doit être analysée, à la vue de ces 2 discours possibles.
Les apocalyptiques dénoncent les médias : le média est l’expression de la domination économique et politique. Elle est synonyme de vulgarité humaine. Elle émane surtout de philosophes, écrivains, chercheurs. Le média annonce l’asservissement de la culture de masse, de la fin de la « vraie » culture. Le monde devient froid, nihiliste, devant l’image et la technique, stériles.
Les intégrés, eux, font l’apologie du rôle libérateur des médias. Expression de la démocratie, en acte, ou comme culture populaire. Elle émane des professionnels de la communication, ingénieurs, technocrates, instituts de sondage et de prospective, de chercheurs. Elle promet l’avènement d’une culture pour tous, partagée, et transparente. Un « village global ». La technique est fascinante et visuelle.
La génération Y.
Ce nouveau concept, est rassembleur de ces 2 visions.
Les jeunes générations comme reliées au média qu’est le téléphone portable et le réseau social sur internet. Un cordon ombilical régressif tuant la « vraie » communication comme partage entre pairs.
Les jeunes générations comme totalement intégrées dans ce nouveau village « global » de la communication. Etre au goût du jour de ces nouveaux usages est un impératif. Et largement vendu, notamment dans le monde de l’entreprise, qui doit « intégrer » cette nouvelle donne.
Réfléchir à ce nouveau monde des signes communicationnels c’est les mettre à la lumière de l’histoire de la communication, et tracer la bonne ligne de décision.
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