J’ai 17 ans, je m’appelle Thibault

Dernière nouvelle , à lire ici : 5′ !

J’ai 17 ans, je m’appelle Thibault.

J ai 17 ans.

En ce moment je suis en réserve.

Suis confiné, et maintenant déconfiné.

Pour moi, c’est la même chose.

Ma copine, j’ai pu la revoir.

Mais elle est venue avec un masque.

Alors que je voulais l’embrasser sur la bouche.

Car je la trouve délicieuse.

Et je pense aussi qu’elle aussi me trouve délicieux.

J’ai belle gueule, beau sourire, les bras musclés qui peuvent la rassurer.

Elle aussi je pense qu’elle a envie de m’embrasser.

Je l’ai vu à ses yeux; pas à son sourire, masquée par son masque.

Je la vois dans ses yeux, même si je ne vois pas son sourire.

Ce si beau sourire, effacé par ce  masque. Qui laissera tant de marque à tous.

Cela m’a saoulé ce masque comme si j’avais la peste.

J’étais un peu intimidé ; la voir elle avec son masque.

Elle oblige le masque. C’est bien ? Ou pas ?

Elle sait trouver les choses importantes.

C’est ce qu’on peut chérir chez les femmes; les mamans.

Comme faire attention à ne pas faire n’importe quoi. Comme faire l’amour sans préservatif.

La voir avec ce masque cela me rappelle la dernière fois où je suis venu et l’enlacer. Et elle a sorti un préservatif.

Pour nous protéger.

Là, elle sort le masque. Histoire d’éviter ce satané truc de pandémie.

Elle a raison.

Et cela me fait encore plus kiffer.

Ou pas.

On débande vite.

Je la retrouverai au lycée.

Le lycée ouvrira ou n’ouvrira, ou peut être pas.

Ma prof m’a proposé un concours d’éloquence.

Elle a du voir mes trucs sur YouTube. Ou alors elle m’a capté quand je parle.

Je sais faire de la poésie. Peut être.

Elle a peut être kiffe une vidéo que j’avais fait sur le petit Sarkozy. Ça a fait marré mes potes.

Bref, Je suis dans le nuage.

Dans le cloud, comme on dit.

Les jeux vidéos prennent tout mon temps.

Les textos sur snapchat me prennent tout mon temps.

Rester dans le virtuel ça m’aide à ne pas penser. C’est peut être plus sain que les joints que me proposent mes potes.

Je préfère stresser, être mal, et me poser des tas de questions plutôt que de s’oublier.

S’inscrire dans le temps.

Et tout le temps s’étire lentement.

Mon temps s’étire lentement.

Je ne vois plus trop d’objectif.

Sauf revoir ma copine. Et l’embrasser.

Avant la crise sanitaire je stressais déjà quant au désastre écologique.

Que vais je devenir ?

Sur facebook je vois toutes ces images de l’apocalypse écologique.

En même temps, bizarrement, avec le covid19; j’en vois de moins en moins.

Devant la vitrine des réseaux sociaux, je choisis pas.

On me propose.

En ce moment, c’est la crise sanitaire qui prend la une.

Alors que… oui je pensais que vivre là maintenant dans le futur est plus important que maintenant.

Je like quand je peux.

Et je sais que liker ça remonte les trucs en haut du fil à les amis.

Et ça reboucle.

Juste pour faire plaisir à facebook pour mettre plus cher leurs publicités.

Je lis des trucs improbables.

Je suis pas dupe. J’ai un QI.

Et mention bien à l’examen.

Mais on me dit maintenant que c’est donné gratis, que cela n’a plus de valeur.

Ah bon. Alors je cherche ailleurs ce qui pourrait me dire que je suis quand même intelligent. 3 sur 5 par exemple.

Pourquoi me lancer le matin dans ma vie, quand je vois que tout s’écroule et s’écroulera.

Je zappe.

Je réfléchis.

Je pleure.

Je me relève.

Et d’un Seul coup, je frotte mon front et mon bras.

Me considérant vivant.

Ou peut être plus.

Juste de lever et à accomplir les tâches essentielles.

Ma mère me saoule en me demandant de ranger le lave vaisselle.

Après je la comprends, ma mère, elle fait tout pour moi.

Je la fais chier mais au fond je l’aime.

On a qu’une mère.

Mais dans le lave vaisselle, j’y mettrai peut être un jour ma tête. Me laver le cerveau.

Je me dis que cela me ferait du bien.

Et j’oublierai peut être ma copine, quand elle est pas gentille avec moi.

A la télévision, sur les écrans je vois des gens en jaune. Les gilets jaunes.

Des fantômes d’un autre temps.

Ils me font pitié.

Ils crachent leur venin. A quoi cela sert ?

Je suis seul, là; ici.

Je zappe.

C’est tellement cool de zapper; quand on a pas envie de truc.

La seule chose que je ne peux pas zapper c’est quand je me réveille la nuit.

Je pense à des trucs, et ça je ne peux zapper. Ça me rattrape.

Alors après, oui , la seule chose c’est de vous caresser et vous embrasser.

Donner de moi.

C’est peut être ça le truc.

Voilà.

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