Le monde numérique , les smartphones nous offrent cette liberté : cliquer. Se prendre en photo. S’inscrire soi même dans un monde qu’on sait volatile.
Dans un monde où tout s’évanouit , prendre cette photo de soi éphémère, le selfie… c’est une résistance malheureuse :
A peine prise, le selfie rejoindra les milliers de photos qu’on a pris de soi.Ce ne sont pas des photos qu’on partage. Ceux sont des photos de l’instant pour se rassurer d’être là. Et qu’après la photo disparaîtra dans l’infobesité des photos prises.
Je partagerai peut-être mon selfie. Pour un instant.
Prendre un selfie, c’est appuyer sur le bouton pour soi et se dire qu’on est là, à l’instant. Ou cliquer pour partager avec sa famille ou ses proches.
Le rapport à la photographie et de soi même n’est pas nouvelle.
Les autoportraits devant des champs, des villes sont ces selfies qui prenaient juste un peu plus de temps.
Les techniques modernes permettent ces usages, en toute circonstance.
A Los Angeles, au mois d’avril 2018, un musée réconciliera les adeptes de l’ego.
Comme vous et moi. On aime garder les moments.
Le musée de Los Angeles reprend ces usages en les sublimant. Et en reprenant une certaine histoire de l’auto-portrait.
Le selfie choque. On doit se justifier, car il faut justifier d’avoir un ego.
On peut se moquer des hordes de chinois, avec leur seule propension à se mettre en scène.
Le musée de Los Angeles fait une part aux méfaits du selfie, qui tue .. des centaines de photographes ont chuté… en voulant prendre la belle photo.
On retiendra seulement le cadre limité à la taille du bras, qui permet de se mettre dans un lieu limité, avec soi même.