Pourquoi voter ?
Voter c’est choisir, et si l’on ne sait pas quoi voter , on sait contre quelle valeur.
Alors au delà des statistiques, des votes et sondages , petit panorama de ce petit moment court , mais délicieux ! Soyez égoïste, le vote car il nous rappelle , hum…, quelque chose !
Je me sens important et seul au monde.
Lors des votes, sur les plateaux télé, on parle souvent de chiffres, de résultats par catégorie …
Comme si mon vote avait été noyé dans la masse.
Mais de manière plus solitaire, le vote c’est d’abord un geste intime.
Oui, c’est le geste le plus intime qui soit : on est toujours seul , c’est la loi, dans l’isoloir.
Même dans notre vie intime chez soi, on est plutôt souvent à deux 🙂
Mais d’un seul coup lorsque je rentre dans le bureau de vote, j’ai un poids, une âme, un nom. Une décision. La republique est avec moi.
Et sentir les représentants de l’Etat qu’on pense si souvent lointain sont bien là :
Celui qui surveille les bulletins qu’on prend, l’isoloir discret, fruit de plusieurs décennies de respect du vote anonyme.
Les représentants qui prennent votre carte d’identité, annoncent tout haut votre nom et prénom. Oui, c’est moi !
Peut Voter. A voté.
Et puis voilà ..
L’isoloir est secret mais les isoloirs sont un peu visibles. Les rideaux laissent entrevoir le reste de la salle . Je suis rassuré : il n’y a pas de police d’état. Pour surveiller mon vote comme dans d’autres pays. Ce rideau qui ne se ferme pas, c’est symbolique. Je sais que je suis tranquille pour placer mon choix dans l’urne .
Son nom.
Les techniques de communication tel Carnegie vous le rappelle :
Prononcer le nom de soi est une forme de respect. Vous considérer.
Eh oui depuis tout petit on vous appelle par votre nom et prénom. Et dans les bureaux de votes, on épèle mon nom.
Personne ne vous connaît. Mais dans le silence de la salle d’un coup on prononce solennellement votre nom et prénom. Comme si tout est tourné vers vous. Vous êtes la personne la plus importante. ( pour une fois 🙂 )
Et je suis si important, que oui, on me demande un autographe. Je signe de ma belle écriture cet acte républicain.
Le vote à l’école.
A son âge, retourner dans les bureaux de vote est une expérience du retour à l’enfance. On va dans un bureau ou l’on côtoie les dessins d’enfants , dans l’odeur de notre enfance. Ce passage dans ces lieux est symbolique : l’école est le lieu républicain de la démocratie qui nous apprend à écrire, lire , à être autonome et se construire . Et c’est ce même lieu où l’on revient 20 ans après pour approuver , que oui, c’est notre pays !
Celui qui nous a donné des ailes pour être ce que je suis.
L’enveloppe bleue et le rituel.
C’est toujours le moment du stress, dans l’isoloir. La petite enveloppe bleue est toute petite, et il faut y mettre son bulletin au format A4, qu’il faut plier, lentement. Ne pas se tromper. Pourquoi ces enveloppes sont elles si petites ? Parce qu’on a peur de les changer, surement.
Car oui, le vote est un rituel. Dans notre vie, cet épisode est rare ( il faut en profiter 🙂 ). Toutes les 4 ans en général.
C’est toujours un dimanche, là où le corps et l’esprit sont un peu au repos. Tant mieux. C’est avant ou après avoir salué ses parents, car c’est souvent un moment familial. Généralement, même si on a déménagé, on vote toujours dans la ville où on a grandi.
En 2015, ces élections ont un goût particulier. Parce que pour la première fois je n’irai pas pousser le fauteuil roulant de ma mère pour qu’elle puisse voter.
Profiter ce temps de vote, pour être avec ceux qu’on aime.
Le rituel familial, républicain, j’aime. C’est chaud tout ça !
Aller voter c’est retrouver la petite Madeleine de Proust.
Retrouver le vivre ensemble , de l’école avec ses camarades a aujourd’hui pour des sujets plus graves.
À voté.
J’aime cette formule prononcer avec gravité et neutralité.
Elle nous rend terriblement présent , avec cette sensation que quelque part, peu importe les résultats, nous retrouvons ces gestes que mes parents, grands parents ont fait ; dans des urnes.
Temps encore plus terrible .
Dimanche , je vote.