Drame à la braderie de Lille : 3 morts et 2 disparus dans l’avalanche d’un tas de moules.
Faits divers relayé sur lavoixdunord. Heu non, sur l’envoiDunord.
L’information est fausse. On pouvait y croire.
A première vue, c’est toujours désagréable de se faire piéger.
Une info croustillante, décalée. On y croit.
On clique, et puis, on se rend compte du « fake », de l’arnaque.
Pourtant, les sites parodiques ne sont pas des erzatz d’une vie journalistique de seconde zone. Bien au contraire !
Dans l’éco-système du journalisme, et de l’information, ces journaux ou sites détournés ont une vrai valeur.
Focus !
Le second degré.
Pour ceux qui écrivent les articles parodiques, c’est une grande partie de rigolade. Chacun aimerait participer à la rédaction de presse.
Car l’objet des sites parodiques, c’est de la franche rigolage. Plus c’est gros, plus c’est amusant, plus ça marche.
Certains sites ou journaux utilisent ainsi la naiveté.
Lorsqu’on cible des personnes qui n’ont pas le recul, et que celles-ci payent le journal pour des informations fausses ; c’est un peu border-line.
Mais pour celui qui sait décortiquer les choses, c’est plutôt rigolo.
Et les réseaux sociaux sont le média indispensable et idyllique pour propager ce genre de buzz…
A la télévision, le maître de la supercherie assumée, c’est Groland.
Quand Groland recrée un univers fantasmé, faux, on interpelle l’être intelligent : celui de savourer les travers de notre propre société.
Sur le fond ( « j’adopte un réfugié » pour nous faire réfléchir à notre quotidien et les débats de notre société ) ; ou sur la forme ( la normalisation des journaux d’information qui calquent tous le même procédé dans leur façon de présenter l’information ).
D’un point de vue sémiologique, l’exercice est passionnant et jouissif. Et toutes les écoles de communication et de journalisme doivent avoir dans le cursus l’analyse du Groland.
Le recul, l’auto-dérision sont également une caractéristique du Français. Chose qu’on oublie, en tant que Français. Mais dans beaucoup de cultures étrangères, ce « second degré » n’existe tout simplement pas.
La pédagogie du web.
- Les méfaits de la parodie.
Les mauvaises informations deviennent des techniques réutilisées par des groupes d’influence. Pour véhiculer des idées homophobes, sexistes, racistes.
C’est le cas par exemple des bad buzz, sur les migrants.
Les informations circulent par exemple sur les migrants et les municipalités, soupçonnées de demander aux habitants de quitter leur logement pour accueillir les migrants.
On lira ici : l’intox sur internet à propose migrants.
C’est le revers de la médaille de ces sites, plutôt enclins à faire de l’humour.
Leurs « fake » sont tellement criants de vérités qu’ils sont repris par des gens scrupuleux pour faire de la propagande. Et d’alimenter des rumeurs.
C’est le concept de l’astroturfing : utiliser de fausses informations sur le net, pour influencer.
- Les bienfaits de la parodie.
Croire tout ce qu’on voit sur internet, dans un média sans hiérarchie, c’est le problème de l’internaute qui n’a pas de compréhension et le recul sur ce qu’il voit.
Pourquoi ne pas croire tout ce qu’on voit, surtout sur des sites construits à l’identique des sites traditionnels ou institutionnels ?
La vertu des sites parodiques, pour celui qui finit par comprendre que c’était de l’humour, une information fausse permet de faire prendre conscience que oui, sur internet, il faut se méfier de ce qu’on lit.
Ne pas prendre pour vrai tout ce qui se dit ou s’écrit. Et procéder au « fact checking » : vérifier soi même, en allant chercher soi même l’information.
Et il est une technique simple, dans le doute : reprendre les mots d’un article, d’une information et refaire une recherche dans un moteur de recherche.
Les « fake » ou fausses informations sont alors expliquées ( comme le site Hoax, qui répertorie les fausses rumeurs sur le net ).
Voilà donc la vertu de ces sites. Ne pas forcément les condamner en publiant de fausses informations, mais plutôt les voir comme le poil à gratter de l’information. Prendre ce recul.
Les techniques de la parodie
Se rapprocher du réel au plus : lenvoidunord, est une parodie de la voix du nord.
On reprend les techniques du journalisme ordinaire.
Et c’est là que toute la dérision prend son sens : on se rend compte que le journalisme ( formé dans quelques écoles ) utilise les même techniques d’approche. Sans créativité.
On remarquera que c’est cela qui détruit petit à petit le journalisme, qui s’est formalisé, et normalisé.
Souvenez vous de Yves Mourousi qui changeait le formalisme du format télévisuel.
Avec frasque. Cette approche du journalisme n’existe plus.
Et souvenez vous de Claire Chazal, lisant son prompteur, avec la même formule en fin de JT : j’aurais le plaisir de vous retrouver…
Certes, la grand messe du journalisme permet de temporiser, d’inscrire dans le temps des moments forts pour l’ensemble du public.
Mais aujourd’hui le public ( qui a toujours été hétérogène ) a+ su trouver des formes hétérogènes de captation de l’information ( blog, internet, réseaux sociaux, twitter, … ).
Dans les techniques usuelles du journalisme, on notera notamment la diction dans les reportages :
Groland a su imiter et rendre visible cette forme de reportage : la conclusion en rictant en fin de reportage le sujet…
Comme le canard Enchaîné, Charlie Hebdo, et les journaux satiriques, c’est un poil à gratter important.
Les attentats du 7 janvier 2015 nous l’ont montré : la démocratie, c’est savoir se moquer. Des autres, mais surtout de soi.
#JeSuisCharlie
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