Ma vie, mon Cloud

langage_corps_cigarette_birdwhistell« Le Cloud est le « nuage ».
Dans notre monde numérique, il définit cette sphère virtuelle, « quelque part », qui contient toutes les données qui sont évaporées dans une boule mouvante, gigantesque..

C’est tout ce qui n’est pas stocké sur nos tablettes ou ordinateurs.

Le cloud est ainsi un peu comme notre cerveau, indiscible où l’on sait que l’on a mémorisé des informations.
Etrange phénomène. Focus !

Notre monde rationnel et de la pensée nous ont éduqué à classer, ranger.
Le cloud est tout l’inverse : une empreinte floue, qu’on sait qu’elle existe, qu’elle est bienveillante.
Les industriels du « cloud » s’occupent de ne pas perdre ces données précieuses.
En les redondant, en les stockant, les sauvegardant. Et ce, bien loin de notre monde proche.
Les mots que vous lisez, écrits à Dunkerque, sont stockés au Texas, aux Etats-unis.

Le concept du « Cloud » est ainsi : tout y mettre, on saura retrouver l’information.
Pour ce faire, les algorithmes sophistiqués et les suggestions des outils de recherche permettent aujourd’hui de rechercher n’importe quelle information, pertinente.
L’exemple anecdoctique est celui-ci :
Ma machine à laver m’indique sur l’écran « code C3 ».
Nos usages habituels surannés du XXème siècle nous pousseraient à aller rechercher la notice papier.

Et y retrouver un éventuel code d’erreur.
Taper « code C3 Brandt » ( il s’agit une machine à laver Brandt ici ), nous renvoie directement depuis un moteur de recherche sur l’information :

« Codes pannes lave-linge et lave-linge séchant Fagor innovation et Brandt, Vedette, grosse capacité. Descriptif … Code panne C03: Détection d’un balourd. ».
Voilà la sentence : j’ai mis trop de linge dans la machine à laver.

Il devient à la lecture de cet exemple inutile de rester dans nos usages qui nous prennent du temps, de l’énergie.

Information captée, information sauvegardée, information retrouvée.
On notera bien sûr une forte dépendance à l’objet numérique, et au Cloud, qui doit être toujours disponible.

Le concept du cloud.

sens_de_la_vie_pourquoi_vivreL’usage du « cloud » ou de nos usages numériques peuvent donc procéder de la même façon que celui que nous usons avec notre cerveau.
Lorsque je lis, je discute, mon cerveau mémorise l’information.

Et je la retrouverai. Il n’est pas forcément nécessaire de noter ce qu’on a lu.

La limite est bien évidemment la qualité du cerveau, qui a une tendance à effacer certaines données. Avec efficacité. Si nous retenions toutes les informations en temps réel, notre cerveau serait saturé.
Seules celles utiles et intéressantes nous sont restituées.

Le reste est effacé…

L’usage du tag.

nuage_tag_internet_etudeLa catégorisation permet de structurer a minima les informations.

C’est ce que fait naturellement notre cerveau en catégorisant l’information dans des zones spécifiques du cerveau.
Les outils de prise de note ( evernote, mind … ) permettent de catégoriser via des étiquettes, mots clés, ou tag le thème du contenu.
Un moyen facile de retrouver a posteriori dans le « cloud » ces notes, ces informations plus rapidement.
La catégorisation des documents et information n’est pas nouvelle :

le hashTag existait déjà au XIXème siècle.

C’était l’objet de l’institut national de la bibliographie, en 1895, par Otlet de catégoriser la somme des connaissances. Qui a l’époque étaient basées sur les documents papier. ( on lira le Tag, cet objet sémiotique succulent )

L’avènement du Cloud.

Comme toute technologie, et comme tout usage médiologique, le « cloud » s’est inscrit durablement dans notre monde économique par différents facteurs.
Toute innovation, techniquement géniale en soi ne peut devenir un succès et un usage humain consenti s’il ne répond pas à différents critères :

  • le facteur économique.

Le stockage des données ( téraoctets ) est devenu de plus en plus économique . La baisse constante des composants physiques permet de stocker des données à moindre coût.

  • le facteur technologique.

L’interconnection massive des réseaux internet et la standardisation des protocoles ( le format des données comme la vidéo en mp4, les photos en mp3, et plus largement la donnée numérique en suite de bit 0/1 ) permet de partager, homogénéiser les données à stocker.

  • la validation de ce concept, par l’usage.

Demander à n’importe qui s’il est d’accord qu’on stocke ses fiches de paie ou ses données bancaires ailleurs que dans sa banque, ou ses relevés bancaires ; la réponse est triviale : hors de question.

Pour que l’usage soit consenti, c’est bien l’accord de principe.

Les usagers du monde numérique ont bien compris qu’ils ne maîtrisaient rien :

Combien de personnes ont perdu leurs photographies stockées sur un ordinateur, parce qu’elles n’avaient pas fait de sauvegarde ?
Les industriels font ce travail ingrat à notre place ; aussi, l’acceptation de mettre ses données personnelles ailleurs est devenue de fait.
Cela remet bien sûr en cause la confidentialité des données, et leur usage. Sur ce point, tout est encore à construire.

  • le facteur commercial.

le succès du cloud est largement poussé par les grandes entreprises du net.

Car si elles acceptent de stocker nos données presque « gratuitement », c’est essentiellement pour pouvoir profiter de cette mine d’information :
La lecture de nos mails par Google pour déceler des intérêts et proposer des publicités contextualisées. Ou nous rendre dépendant d’un constructeur, comme Apple, où l’on y stocke nos musiques. Et de facto, là où on va les acheter.

Le cloud, mon cerveau ?

double contrainte entrepriseTout ce qui m’anime, me rend heureux, ce que j’ai lu, j’ai envie d’y garder trace. De me le remémorer.

C’est l’objet des journaux intimes, des cahiers d’écriture où l’on couche ses lectures intéressantes, ses réflexions, ses notes.

La modernité a apporté le « blog » qui est un outil qui permet exactement de faire ce travail introspectif.

A la différence du papier, il perdure ( lorsque je ne suis plus là ), il est indélébile ( au moins si je l’administre ).

L’importance de sauvegarder ce qu’on a de plus cher n’est pas anodine.

La fondation Abbé Pierre, par exemple, a initié le projet « base », qui permet à tout SDF de pouvoir stocker et sauvegarder ses données précieuses : document administratif, photos. Cet exemple montre l’importance du « cloud », pour tout humain, qu’il soit nomade par nécessité. On lira ici : la solidarité par les usages numériques : le bagage numérique des SDF.

A ma mort, l’épitaphe est là : j’existerai encore : Game over, ou la vie numérique doit s’arrêter.

Le cloud est en ce sens un outil médiologique : c’est à dire qu’il relie la technique et la raison.

Le Cloud est formellement une hyper-extension de soi sublime et jubilatoire.
Il a la vertu de pouvoir partager ce « nuage » de moi-même avec les autres, des inconnus ; avec des gens qui partagent les mêmes choses.

Et c’est pourquoi j’écris, dans le Cloud. Rendez-vous dans 60 ans.

 

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