Notre monde numérique et notre communication aujourd’hui se résument à ceci :
la transmission d’un message ( souvent binaire, numérique, grâce aux technologies modernes ) à un destinataire.
L’image du « ping-pong » : je t’envoie un message, j’y réponds, via la douceur numérique d’un portable.
Tout est doux ; l’usage est maîtrisé.
Pourtant, la communication est différente, bien au-delà !
Focus !
Le modèle d’une communication tranquille , « je t’envoie un message – il est véhiculé par le réseau – tu le reçois » est le modèle de communication dominant.
Il a sa vertu numérique : communiquer via l’usage numérique est un transport serein d’octets, de bits, vers son destinataire.
Sans se soucier de la perception de celui qui reçoit le message.
Et pourtant, chacun a bien la sensation que communiquer « vraiment » c’est autre chose.
Plus facile d’envoyer un texto à sa copine que discuter avec ses parents, par exemple.
Déployons nos neurones !
Le modèle de la communication usuelle a été formalisé par Shannon, via la théorie mathématique de l’information.
Il formalise la diffusion « ping-pong » du message, du locuteur vers le destinataire, via un canal de communication.
Jakobson, linguistique, en a décliné une approche du langage ; illustrée ci-dessous :
Les 6 fonctions du langage de Jakobson se lisent ainsi, et je vous en propose d’un exemple concret :
Soit la phrase :
« Help les gars ! je suis amoureuse d’un garçon, un vrai glaçon ; vous avez capté ce qu’est un glaçon ?
Froid, mais JE le kiffe ! Vous me comprenez ? »
Cette phrase, sur un site de forum est celle d’une adolescente. J’utilise volontairement une phrase anodine, du quotidien, pour mettre en évidence l’aspect universel, non théorique de l’approche de Jakobson.
Ainsi, on trouve les 6 fonctions suivantes :
- La fonction émotive :
Accès sur celui qui parle, et qui exprime d’abord soi. « JE le kiffe », avec un JE majuscule marque le sentiment de la jeune fille. le langage se meut à soi.
- La fonction conative :
Elle se concentre sur le destinataire, en l’occurence des potes sur le forum pour qu’ils lui répondent. « Help, les gars ! » utilise l’impératif. C’est bien à l’autre qu’on s’adresse. Le discours est porté sur le locuteur.
- La fonction phatique :
La fonction phatique permet de s’assurer que l’autre a bien saisi mon message. Ici, « vous me comprenez ? » est une formule balise pour être certain que l’autre suit ce que je dis, qu’il est en écoute.
- La fonction référentielle :
La fonction référentielle fait référence basiquement au sens du message. Ici, il s’agit de dire que le copain de l’adolescente est froid, ne lui prête pas attention.
- La fonction poétique :
La fonction poétique a un sens délicat. le terme poétique ne renvoie pas à la poésie…
Ici l’adolescente est plus préoccupée par son amour que par la poésie au sens strict.
Cependant, écrire « je suis amoureuse d’un garçon, un vrai glaçon » n’est pas neutre.
L’adolescente aurait pu écrire : « je suis amoureuse d’un garçon, il est froid« .
Le choix des mots est important, et relève de cette fonction poétique : garçon/glaçon : la rime est là ; même si elle n’a pas été choisie.
Elle sonne mieux à l’oreille.
- La fonction métalinguistique :
Cette fonction est un commentaire sur ce qu’on vient de dire : une auto-référence à son message. « Vous avez capté ce qu’est un glaçon » est une référence à son propre message. Je parle du glaçon que je viens d’évoquer.
Voilà ainsi décrites succintement les fonctions du langages.
Qu’on lira plus en détail dans le texte de référence de Jakobson.
Cette approche est largement reprise dans les études universitaires et scolaires.
La portée historique de ce courant a suscité beaucoup de critiques, à l’instar de sa popularité :
Georges Mounin a par exemple relevé que :
la fonction poétique chez Jakobson explique aussi bien ( ou mieux ) les slogans tels que ‘I like Ike’ que Spleen de Baudelaire, dont toutes les structures mnémothechniques sont explicitées, mais jamais la qualité poétique à laquelle Jakobson est totalement sourd »
[ Gorges Mounin, La linguistique du XXeme siècle, PUF, Paris ]
Comme le souligne Daniel Bougnoux :
« Jakobson fut l’homme des randonnées aux frontières et des stimulations. Son vif désir d’aboutir à des simplifications théoriques ou philosophiques enthousiasma souvent les spécialistes qui se sentaient sur l’aphasie, le poème ou l’histoire de l’art embarrassés par la complexité des phénomènes. Ses incursions dans leurs disciplines , à l’occasion d’un colloque furent un effet de Blietzkrieg. Ses schémas ont une grande vertu heuristique, de pause et de clarification, avant de se trouver inéluctablement débordés par la reprise de la recherche.
Cette approche de la communication, réduite à la transmission du message, loin de la communication expressive, structure la conception du langage, via ses multiples fonctions.
On lira ainsi :
Les fonctions de Jakobson : l’étude de texte de référence de l’auteur.
Les fonctions de Jakobson par l’exemple : un exemple décortiqué des fonctions.
Les fonctions de Jakobson, selon Norman : l’humoriste décortique notre monde quotidien, et sait capter ces fonctions. Exemple moderne et pédagogique à enseigner !
A reblogué ceci et commenté :
« Article très intéressant ! A lire ! »
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Merci pour votre attention, sur les sciences de l’information et de la communication.
Bonnes lectures. Keep contact !
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Ping : Fonctions du langage de Jakobson, par l’exemple | Zeboute' Blog
Je besoin d’un morceau ou uneexpression ecrite dans un sujet dans lequel j’emploie les 6 fonctions du langage aidez moi s’il vous plait
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Les exemples des fonctions du langage sont ici , je pense que vous trouverez les bonnes formules ici n’hésitez pas si vous avez besoin de complément. Sur les sciences de l’information et de l’information
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Vous trouverez des exemples dans Lm.article : les fonctions du langage par L’exemple.
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