Parler de communication, lancer des théories est parfois fastidieux.
C’est pourquoi, pour illustrer le domaine de la science de l’information et la communication, je vous propose désormais sur ce blog d' »expérimenter ».
Et de retrouver les expériences de nos grands chercheurs en communication, psychologie.
L’illustration est toujours plus compréhensible.
Première expérience, celle du poids des mots.
Solomon Asch est un psychologue, spécialiste de la psychologie sociale.
On s’intéressera ici à une expérience qu’il a faite, sur le poids des mots.
Il réalise une expérience intéressante, en 1946, pour illustrer le poids des mots.
Dans un message, les mots qu’on emploie n’ont pas toute la même hiérarchie.
Il suffit d’un mot pour rendre sa pensée rayonnante. Et balayer tous les autres mots, qui ne sont là que pour « remplir » son propos.
Il existe donc une hiérarchie des mots dans un message.
Asch propose une liste d’adjectif associés à un personnage : « intelligent, compétent, travailleur, chaleureux, décidé, pratique prudent ».
Et demande à une moitié de volontaires de décrire et de qualifier le personnage :
Le personnage est présenté comme « généreux, plein d’humour, sociable, populaire ».
La liste d’adjectif est légèrement modifiée à un second groupe. On change le mot « décidé » par « hésitant ».
Les volontaires ont la même perception, et décrivent le personnage comme toujours sympathique.
Dans le troisième groupe, on change le mot « chaleureux » par « froid ».
Le personnage devient alors « arriviste, calculateur, snob et antipathique ».
On voit donc ici qu’un seul terme, hiérarchiquement plus élevé que les autres, change fondamentalement la qualification du personnage. Le poids d’un mot.
De telles différences n’ont lieu que par le changement du couple chaleureux-froid.
La variation sur le terme « décidé »/ »hésitant » n’a aucun impact.
Le terme chaleureux est donc bien central, et c’est lui qui joue le rôle principal, dans la suite de mots, et de la forme de communication.
Asch montre que le poids d’un mot est souvent le plus fort, lorsqu’il présente un écart par rapport à une norme sociale. Par exemple : « injuste », ou « malhonnête ».
A contrario de mots plus « neutres », intégrés dans nos normes sociales : « compétent ».
Dans une discussion, la hiérarchie des mots nous montre qu' »il en suffit d’un » pour exprimer et faire passer un message.
Le discours peut être long ; il suffit de trouver le bon mot.
Le poids des mots !