Le son grésille, mais oui, c’est bien cette voix familière qui se fait loin.

Quelques conseils d’une mère .
Confiné ou pas. Elle et moi.
Confinement.
Être confiné, un concept, un mot qu’on entend à longueur de journée.
Restez chez vous.
On a cependant pas attendu la crise sanitaire pour voir nos proches confinés.
Parce que malade, cloisonnés.
Et le confinement me rappelle ce moment où en difficulté, malade, sortir est compliqué.
Voilà un témoignage poignant.
Écoutons une femme fabuleuse, ma maman.
Oui.
Fais attention à toi.
Ne reste pas sur ton ordinateur, tu ne sors plus. T’es trop sur ton ordinateur.
T’es confiné, un peu.
Trop sur l’ordinateur ?
L’internet permet l’ouverture sur le monde. Pas du genre à rester confiné devant des jeux vidéos toute la journée.
Et toute indication est une prise de température.
Pas de fièvre, pas de toux.
Juste concentré sur les bits de la toile internet.
Lire, découvrir, écrire. Bloguer.
La roue du fauteuil roulant.
On peut souffrir de toute sa chair et pouvoir se déplacer. Mon fauteuil roulant me fait mal, mal au dos.
Le trottoir a ses pavés mal posés et cela me fait souffrir. Attention.
Pas grave, enfin, je résiste.
Sortir. Profiter.
En utilisant les moyens de la municipalité.
On sonne, le fauteuil rentre dans la petite fourgonnette.
Et quelques minutes plus tard, voilà.
Me voilà en salle de spectacle.
Dans le noir. La magie du spectacle. Les artistes. Musiciens.
J’ai su joué au violon, au piano; avant que mes doigts me lâchent.
Les violons se mettent en route.
La baguette du chef d’orchestre lance le moment sublime où on oublie tout.
Son handicap.
Ses difficultés.
La seule dernière liberté, c’est dommage j’ai attrapé une sorte de mauvaise grippe.
Un essoufflement.
Toujours en résistance devant la maladie. Hier demain en 2020, mon fils m’a appelé pour me raconter un truc un peu hallucinant où on ne peut plus sortir de chez soi.
Tout le monde confiné.
Mais là on est en 2014.
Et moi aussi je suis un peu confinée.
Avec la toux, j’ai attrapé froid.
Mais dans un monde où je suis seule un peu confinée.
4 ans plus tôt, oui, je tousse aussi.
Personne ne s’en soucie.
Mais ce soir j’ai toujours apprécié la musique.
Mes douleurs au pied, mes douleurs dans les bras, mes douleurs ne sont pas trop importantes.
Je suis sorti pour apprécier cette douce musique.
J’ai écouté ce que j’ai toujours aimé. Musique classique. Mais pas si classique.
Aujourd’hui le classique ce sont des tempos un peu basiques. Copies et recopies.
La musique classique c’est une vibration de multi sons. Des sons inimaginables.
Qui résonnent dans mon cœur. Ad éternam.
Trois semaines plus tard, j’ai quand même dû appeler mon fils, car j’ai du mal à respirer.
Ma voisine est venue, elle a appelé le 18.
Et a bout de souffle j’ai composé le 11.
C’est le numéro fétiche pour avoir mon fils.
Un vendredi, 17h.
mon fils a décroché.
Mais déjà un peu trop tard.
Je l’ai senti deux heures plus tard, me faire un bisous sur mon front, à l’hôpital. J’avais encore le corps chaud.
Le lendemain, un samedi ou le soleil illuminait la chambre, mon fils est venu m’embrasser. Une dernière fois.
Et j’ai écouté la haut le bruit des violons.
J’aime le violon.
J’en jouais.
Et heureusement ce petit violon est là, dans la maison.
Dans sa boîte.
En attendant de se retrouver.
Bientôt j’espère avec toi mon fils.
Très beau ce message avec ta maman
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Merci beaucoup pour ta lecture. Sur le confinement et la vie avant avec sa famille, sa maman
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Très touchant …
merci d’avoir partagé …❤️
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Merci Sabine , oui partager ces moments en toute humilité est nécessaire. La vie est foisonnante, souvent triste. Mais comme dirait bloy : « tout ce qui arrive est adorable »
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