
Qu’est ce que le plaisir, la joie et le bonheur ?
Comment vivre , avec ces composantes ? le plaisir, immédiat.
La joie, subtile, et le bonheur plus long ?
Invitation !
Bien vivre?
D’abord, le plaisir !
C’est une satisfaction immédiate.
Manger un bon repas, regarder une bonne série à la télévision. Boire un verre avec ses amis.
Le plaisir est fugace. Il ne dure pas.
Le plaisir est la chose qui permet de survivre. Sans plaisir, point de volonté à poursuivre un chemin qui ne serait que tristesse, adversité, douleur, contrainte.
Le plaisir est quelque chose qu’on peut décider. Ouvrir un livre et prendre le plaisir de la lecture une heure.
Le plaisir est à mesurer. Le plaisir donne de la satisfaction immédiate mais peut nous faire du mal.
Parfois le plaisir s’évapore. Un met qui donne du plaisir mais qui refroidit ou n’a pas la saveur attendue.
Un film dont on se réjouit mais dont on se lasse.
Le plaisir du vin peut se transformer en gueule de bois..
La satisfaction durable ne peut se fonder que sur la recherche du plaisir.
Le bonheur ?
Les philosophes, les grands maîtres qui se sont concentrés sur la nature humaine ont préféré s’intéresser à une satisfaction plus durable. Le bonheur.
Et de surmonter les faiblesses du bonheur.
Il n’y a pas de bonheur sans plaisir.
Mais pour être heureux il faut savoir en accepter et mesurer les limites.
Nul plaisir n’est en lui même un mal. Mais les causes peuvent apporter plus de perturbations que de plaisirs.
C’est Epicure, il y a déjà bien longtemps qui le dit.
Il faut privilégier la qualité à la quantité.
C’est le principe du « less is more ».
C’est, selon les philosophes grecs, la prudence.
Pas dans l’acceptation usuelle du mot mais dans le sens de la raison, du discernement.
Savoir ce qui est bon pour soi. La mesure de soi.
Bouddha dans son expérience choisit aussi la voix du milieu. Siddharta était prince au luxe. Il décide de rejoindre les ascètes dans la forêt. Mais au bout de dix ans il s’aperçoit qu’il n’est pas plus heureux.
Il choisit donc de fuir ce groupe d’ascète est de choisir l’équilibre, « l’harmonie ».
Il n’y a pas de bonheur sans plaisirs. Choisis et modérés.
Ces moments de plaisir étant fugaces, temporaires, les philosophes de l’antiquité considèrent qu’il faut dissocier le bonheur de ses causes extérieures, et d’en trouver de nouvelles ; cette fois ci en soi.
Une vrai sagesse.
C’est à dire consentir à la vie et l’aimer comme elle est.
Ce n’est pas tenter de transformer le l’Inde selon ses propres désirs.
Saint Augustin :
« Le bonheur, c’est de continuer à désirer ce qu’on possède déjà ».
Les stoïciens poussent aussi à séparer ce qui dépend de nous et de ce qui ne dépend pas de nous.
Ce qui dépend de nous, nous pouvons le changer.
Pour ce qui ne dépend pas de nous, la sagesse est d’accepter ce qui ne dépend pas de nous.
Paraboles et histoires.
- La parabole du chien tiré par un chariot.
Un chien est tiré par un chariot. Si le chien résiste et refuse de suivre le chariot, il va perdre de l’énergie. Il sera épuisé à l’arrivée. Le résultat est le même que s’il ne se débat pas et suit le mouvement du chariot.
Il aura effectué le même trajet sans souffrir.
Accepter la nature des choses et le destin.
L’autonomie.
La sagesse des anciens tient ce mot : autarkeia. La liberté intérieure qui ne dépend pas de l’extérieur.
- La tradition soufie nous raconte l’histoire du vieil homme et des voyageurs.
Le vieil homme est assis à l’entrée de la ville.
Un étranger voyageur arrive dans la ville et demande au vieil homme :
Je ne connais pas cette ville. Comment sont les gens qui vivent ici ?
Le vieil homme répond par une question :
« de là d’où vous venez, comment sont les gens ? ».
Le voyageur étranger répond :
« ils sont froids et égoïstes. C’est la raison pour laquelle je suis parti. »
Le vieil homme répond alors :
« Ici ils sont aussi froids et égoïstes « .
Un peu plus tard un autre voyageur arrivé et posé la même question:
« Comment sont les gens ici ? »
A la question le vieil homme répond la même question : et chez vous comment sont les hommes ?
» souriants et bienveillants. Cela m’a peiné de les quitter ».
Le vieil homme répond alors :
« Eh bien ici les gens sont aussi gentils, souriants et bienveillants. »
Un témoin de la scène s’approche alors du vieil homme et lui demande :
« Pourquoi répondez vous ainsi de deux façons différentes aux voyageurs ? »
Le vieil homme répond :
« Parce que chacun porte son univers dans son cœur. Le regard que nous portons sur le monde n’est pas le monde lui-même, mais le monde tel que nous le percevons ».
La joie.
La joie, selon les psychiatres François Lelord et Christophe André, est une « expérience à la fois mentale et physique intense, en réaction à un événement e de durée limitée ».
Ses particularités sont celles-ci:
- Elle est intense. Le moment de joie peut donner des larmes , ces fameuses larmes de joie.
- Elle imprègne autant le corps, l’esprit, le cœur, l’imagination. Ces larmes de joie sont physiquement une expression de ce état. Le cœur qui gonfle est une aspiration du corps dans ce moment.
- La joie nous transporte. On a envie même de la communiquer en criant, souriant.
- Elle répond à un stimuli extérieur : je gagne une partie de tennis, je réussis un examen.
Et ce stimuli extérieur peut ou ne pas donner de la joie. La joie ne se commande pas. Ne se prépare pas. Ne se programme pas. A la différence du plaisir : aller dîner, regarder un bon film, rendre visite à un ami.
- Elle est fugace.
Comme le plaisir il s’agit d’instant temporaire. Quand on sent cette joie, on a aussi la sensation qu’on vit un moment unique. Qui va s’éteindre.
Les penseurs de la joie.
- Montaigne.
Au XVI eme siècle, Michel de Montaigne nous invite le premier à visiter la philosophie de la vie heureuse. Un bonheur fait de plaisirs simples qu’il faut discerner et apprécier avec mesure. Danser, manger, se promener.
Il insiste sur les moments de joie qu’on peut trouver en évitant les errements et en recherchant les bonnes expériences.
« Il faut étendre. La joie et retrancher autant qu’on peut la tristesse « .
De réfléchir sur soi, bien se connaître pour travailler ce qui est bon pour nous.
- Spinoza.
Spinoza est né en 1632.
Persécuté par son analyse critique de la religion, il construit une philosophie de la joie. Loin des concepts religieux du devoir.
« Chaque chose selon sa puissance d’être s’efforce de persévérer dans son être. ».
Cet élan, cet effort ( conatus en latin ) est un concept universel. Que la biologie confirmera quelques siècles après.
Tout organisme s’efforce de se protéger, mais aussi d’accroître sa puissance vitale.
Dans notre vie quotidienne, nous sommes en permanence soumis à des contraintes, des contrariétés.
A contrario, lorsque des rencontres, des éléments constructifs se produisent, nous atteignons une plus grande perfection. On augmente notre puissance d’exister.
Et nous sommes habités par un sentiment de joie.
Spinoza définit ainsi la joie comme le « passage de l’homme d’une moindre à une plus grande plus grande perfection » ( l’éthique ).
Que cela signifie-t-il ?
Chaque fois que nous grandissons, que nous remportons une petite victoire, nous sommes dans la joie.
La sensation d’avoir atteint un nouveau palier, tout événement qui nous fait grandir augmente notre puissance vitale , nous tire vers le haut.
C’est le cas de l’enfant lorsqu’il s’aperçoit que ses premiers mots lui permettent d’être compris. Le cas de l’adolescent qui trouve son premier amour. Ou de réussir un examen. D’avoir réussi une course à pied, un challenge.
L’intensité de la joie nous explique Spinoza n’est pas toujours égale.
Spinoza distingue les joies passives et actives. Fruit de passions passives ou actives.
Les passions passives sont celles qui ont une causalité qui ne dépend pas que de nous. A la différence des joies actives.
Les passions passives sont parfois liées à des idées que l’on se fait, de notre imagination.
Ces passions passives peuvent vite devenir contrariantes. C’est le cas par exemple de se projeter dans l’imaginaire sportif. C’est le cas de suivre le mondial de football. Tant que l’équipe gagne, nous sommes sublimés. Identifiés à l’équipe nationale. Et chaque victoire est une joie sans nom. Mais la défaite peut tout détruire de manière brutale.
A l’inverse la passion active, ces mouvements de soi qu’on décide donne un bonheur véritable, libère des servitudes des passions passives.
C’est la joie de la libération, selon Spinoza. Grâce à la raison, l’intuition de ce qui est bon pour soi qu’on réalise.
Cela nécessite un travail individuel. De devenir soi. Et considérer ce qui nous permet de d’augmenter, de se réaliser. D’incarner une puissance d’exister.
- Nietzsche.
Pour Nietzsche, la joie est ce qui permet de valider l’action humaine. Au delà de la morale ou de principe. Le joie comme un critère éthique fondamental.
Fils de pasteur, Nietzsche a rejeté tous les principes de la religions. Même s’il admet le principe de notre destin tragique, il refuse la souffrance nécessaire pour la rédemption. Et refuse cette répression des instincts. Que ce soit de la religion catholique ou bouddhiste.
Comme pour Spinoza, il intègre la joie comme l’expression de la force vitale. Tout ce qui nous augmente. Une affirmation de vie contre la mort, la création contre l’inertie.
Pour cela, le travail sur soi est nécessaire. Une sorte d’auto thérapie précédée, accompagnée par une introspection.
Reconnaître les moments de joie, ce qu’il faut faire augmenter car c’est le signe qu’on suit bien ce qui est en nous de bien, de bon.
Ainsi on atteint « la joie parfaite » ( lust ).
Un consentement total à la vie, où l’on accepte sans refuser. Même la souffrance, les difficultés de la vie.
Un oui inconditionnel.
L’image de l’éternel retour du même.
( paragraphe 341 Gai Savoir ).
Pour Nietzsche, la réalisation d’une vie acceptée et voulue est de répondre à la question suivante :
Accepteriez vous de refaire exactement la vie telle que vous l’avez voulue ?
Les mêmes joies, les même rencontres, les mêmes douleurs.
- Bergson.
La nature nous avertit par un signe précis que notre destination est atteinte. C’est la joie » ( l’énergie spirituelle ).
Pour Bergson, il y a une loi universelle de la vie, depuis des millions d’année.
C’est la loi de la création.
La vie existe pour être créatrice.
Tous les êtres vivants répondent à cette loi. Que ce soit les mammifères qui mettent en création une progéniture.
Dans le domaine de la vie humaine. Par la création de soi. Se réaliser, dit on.
Dans les domaines sociaux, professionnels. Pour Bergson, les joies passives comme l’imagination, la projection de soi ne sont pas vraiment des joies, à la différence de Spinoza.
Cela reste des plaisirs. Autant la joie est liée à la conquête de la vie, le plaisir n’est lié dans le processus d’évolution de la vie À la nécessite de survivre.
« Le plaisir n’est qu’un artifice imaginé par la nature pour obtenir de l’être vivant la conservation de la vie ; il n’indique pas la direction où la vie est lancée. Mais la joie annonce toujours que la vie a réussi , qu’elle a gagné du terrain, quenelle à remporté une victoire : toute grande joie à un accent triomphal ».
( l’énergie spirituelle ).
- Albert Camus.
Albert Camus est l’écrivain du XXème siècle qui a su nourrir sa philosophie et ses principes de vie dans une recherche de la joie, et du bonheur.
Il s’inscrit dans la joie de goûter à la vie. Né en Algérie, la nature, le soleil, les corps inondent et irradient la vie. Le contact charnel, les plaisirs comme le football sont les joies méritées.
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