Damien Boiteux est un soldat français, mort au Mali, en janvier 2013, pendant les opérations militaires dans le pays.
Hommage est fait à ce soldat.
Sur Facebook, pourtant, Damien Boiteux a toujours une activité.
En avril, la photo de son profil a même changé.
Alex Van Dooren est un autre soldat mort au Mali, en avril.
Sur les réseaux sociaux, une page d’hommage a été créée. Plus de 4000 personnes se sont manifestées.
Sur laquelle les hommages ont pu être faits par les connaissances, et les anonymes.
2 exemples d’un sujet délicat, la mort, mais qui pose question.
Alors, quid de notre destin dans le monde numérique, lorsqu’on n’est plus dans le monde réel ?
Le web comme empreinte indélébile d’une vie.
le web laisse les traces indélébiles. Chacun partage ses passions, son univers, son imaginaire.
Pour la famille, retrouver ces instants, parfois même ignorés, sur le web est une façon de se remémorer les moments, redécouvrir la vie du défunt.
Ces traces renvoient aux souvenirs, à des instants, forcément douloureux, quand on revisualise des photos, des vidéos.
On peut aller retrouver ces traces, à la demande. C’est un choix.
La question légère de la mort numérique, comme un buzz.
L’actualité a fait son buzz :
Google a inventé une nouvelle fonctionnalité, le testament, largement commentée sur le web.
qu’on retrouvera ici :
Google vous propose un testament [ le Parisien ]
Google ajoute une fonction testament à ses services en ligne [ l’express ]
Concernant cette nouvelle fonctionnalité de Google, il faut pouvoir la trouver, et d’un usage un peu compliqué pour les parents ( qui ne maîtrisent pas forcément les usages numériques ).
Facebook, propose de pouvoir accéder au compte d’une personne décédée. Et de faire un peu de ménage.
Clore la vie numérique est un sujet un peu compliqué.
Au delà de la publication de ces informations par les médias respectables, peu de réflexion sur la question de la visibilité de soi, après sa mort.
Les journalistes ont publié cette information quelque peu anecdotique.
Les 2 usages numériques d’un sujet délicat, la mort.
Les 2 usages « numériques » à considérer concernant cette fin de vie numérique sont les suivantes :
- le rite de la mort, et le devoir de mémoire.
La mort est largement institutionnalisée, par des actes ancestraux.
La célébration, dans un endroit clos, où le recueillement fait loi ( généralement religieux ).
La séparation se fait symbolique, par la messe religieuse, une crémation.
L’ « aurevoir » est symbolique.
Sur internet, cette rupture, cet acte de l’avant et de l’après est différent.
Il y a quelques années, le devoir de mémoire se traduisait par des informations relatives à la généalogie.
L’arrivée d’internet s’est accompagnée dans le domaine de la généalogie de formaliser les descendances, pointer sur l’échelle des siècles un nom, une vie.
Retrouver un nom d’un disparu, c’était retrouver son arbre généalogique, une inscription formelle sur internet. Un nom, des dates de naissance et de mort, et une filiation.
Aujourd’hui, le devoir de mémoire est présent, par des pages d’hommage, qui rendent le parcours de l’être disparu honnête, droit, factuel.
- la mémoire de l’être encore vivant.
Aujourd’hui, le devoir de mémoire s’accompagne ainsi d’une fusion, d’un recueillement d’hommages, de soutien, d’une présence dans la douleur.
Aussi, les pages de mémoire sur Facebook naissent à la mort, pour que chacun puisse écrire, comme sur le livre à l’église, son témoignage, son soutien.
La page remplace-t-elle ce livre de condoléances, visible de tous, partagé par tous ?
Rendre encore vivant l’être disparu est délicat :
L’exemple de Damien Boiteux est révélateur.
On apprend sur la page facebook que ce n’est pas Damien Boiteux qui s’exprime, mais un admirateur.
Et la vie sur Facebook de Damien se poursuit… La page ( vous le verrez en cliquant ) est depuis indisponible.
Hommage, et respect.
Sujet délicat, surtout quand tomber sur la photo d’un proche sur le web ne fait que remuer le couteau dans la plaie.
J’aimeJ’aime
Oui, la vision d’une photographie de l’être aimé est saisissante.
On remarquera cependant que les proches évitent et n’ont pas naturellement envie de chercher le « disparu » dans un moteur de recherche.
J’aimeJ’aime
Ping : Ma vie, mon Cloud | Zeboute' Blog
Ping : Droit à l’oubli, petit glossaire de la mort numérique | Zeboute' Blog