La fracture numérique renvoie souvent au désert numérique, aux villes ne disposant pas d’accès à internet.
Ou à la méconnaissance des pratiques numériques.
Alors que penser de la vie numérique d’un SDF ?
Innovation solidaire : le bagage électronique. Focus !
Cela pourrait paraître surprenant, mais la fondation Abbé Pierre met à disposition « la baggagerie électronique sécurisée« .
Il s’agit ni plus de moins d’un coffre-fort numérique, dans lequel un Sans Domicile Fixe peut stocker les pièces vitales dont il a besoin :
documents administratifs ( carte d’identité, certificats ) , fiches de paie, photos, ou tout autre document.
Le SDF peut retrouver ses informations depuis n’importe quel ordinateur, des bornes ( mises à disposition dans des centres d’accueil).
Il peut également disposer d’une clé USB.
Les SDF ont en effet besoin de ce documents dans leur vie quotidienne.
Habituellement, ces personnes entreposent ces affaires précieuses dans un sac.
Souvent, celles-ci sont perdues, volées, ou abimées par l’humidité.
Ce coffre-fort électronique et sécurisé leur permet donc de conserver ces données.
L’expérience est menée à Marseille, et commence à s’élargir ( Lyon, Valenciennes ).
Le cloud solidaire.
Disposer de ces informations numériques n’importe où renvoie de facto au concept même du Cloud :
Disposer n’importe où, n’importe quand à ses données personnelles.
De manière un peu cynique, et sans vouloir être maladroit, cette définition du cloud [ définition ici ] répond le mieux à la situation : il n’y a pas plus nomade qu’un sans abri.
L’usage du numérique peut donc s’accorder avec la solidarité, loin des offres commerciales habituelles.
Les « apocalyptiques » de la modernité rétorqueront qu’un sans abri désoeuvré cinquantenaire est loin de penser à ses données numériques…
N’oublions pas que la pauvreté touche malheureusement de plus en plus de jeunes. Rappelons qu’un appel sur 5 passé au 115, la ligne téléphonique du Samu social, provient d’un jeune entre 18 et 24 ans.
Ceux-ci, qualifiés [ cyniquement par ce parallèle ] de Génération Y.
Et connaissent donc ces nouveaux usages.
Le prolongement de soi.
L’homme n’est pas qu’un corps, et esprit. Il contient tout ce qui le lie à son histoire, sa vie.
Les photos conservées sont l’histoire.
Et ce coffre-fort numérique peut ainsi contenir cette conscience, son histoire, ses souvenirs.
Et ils sont indestructibles.
La valeur de ce bagage numérique est donc aussi de rendre une dignité au sans abri : quelque part, et pour toujours, il y a bien de soi, gravé.
De manière confidentielle, mais gravé sur les vombrissants datacenter qui stockent ces données.
Ce bagage de toute sa vie qui nous accompagne.
L’usage technique peut donc être salvateur, et c’est un exemple à souligner devant les opposants réguliers de la modernité numérique.
Au delà de ce billet, n’hésitez pas à diffuser largement cette information autour de vous.
Afin de faire profiter, peut être de cette action concrète et utile.
Site : Base – Abbé Pierre
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