Pas trop fatigué de la communication ?
Le mot, galvaudé, de la communication rassemble à la fois la communication des médias, communication de couple, communication d’entreprise, ou communication tout court.
Avec souvent l’esprit de performance : il faut communiquer !
Communiquer c’est le premier usage que l’enfant, né du ventre de sa mère, apprend.
Indiquer que l’on a faim, que l’on souffre. Car les mammifères, comme l’être humain, ont besoin de la mère ( mammifère ) pour survivre , au départ.
Et l’homme est né avec un handicap : il n’a pas la photosynthèse des plantes. Il n’a pas les crocs du lion, ou la vitesse de la gazelle.
Le mythe de Prométhée le rappelle :
Au moment de distribuer aux êtres vivants leurs qualités, le cheval a eu ses sabots, le tigre sa puissance. Et l’homme a été oublié. Dans un dernier geste, l’être humain a eu l’usage du feu. C’est à dire de la technique. L’outil comme excroissance de l’homme, pour se réaliser.
Aussi l’objet technique assure la survie de l’homme.
Après l’objet technique à « portée de main » ( le silex pour le feu, la flêche pour chasser ), la technique mécanique a permis à l’homme de construire des machines ( le moulin ) afin de soulager l’effort humain.
Puis d’accéder à l’énergie thermique ( l’énergie de la vapeur, du pétrole ).
Enfin, l’énergie de notre siècle, est celle de l’information, véritable moteur de connaissance, et de maitrise de notre monde.
La communication ne doit donc pas être considérée comme un usage , mais comme un acte de survie, et de maîtrise.
Entrer dans le monde, c’est bien d’entrer dans un monde où il faut conjuguer avec l’autre.
Communiquer c’est faire avec le monde : sa mère ( en fusion ), puis tous les acteurs progressifs : le père, les frères et soeur, la nourrisse, les camarades, les copains, les amis, les collègues, et tous ceux de sa vie sociale.
C’est ce que Watzlawick a résumé dans la formule : « Communiquer, c’est entrer dans l’orchestre« .
A savoir, une fois entré dans le monde, il faut conjuguer avec les autres, et surtout la société. Qui sont là depuis des millénaires.
Cela signifie :
– Apprendre les codes de la vie : les usages, la politesse.
– Etre consensuel : arriver dans le monde, ce n’est pas le refuser, mais le comprendre. Et trouver son harmonie, la même note de musique de l’orchestre.
Sauf que parfois la partition de musique de notre monde environnant n’est pas la même que l’orchestre.
Le consensus c’est accepter et intégrer en soi les usages, les codes.
L’orchestre de notre société n’a qu’une partition : celle de tout le monde, .
Lorsqu’on n’a pas la même note de musique, tout s’écroule.
Deux exemples flagrants, qui doivent nous pousser à nuancer la partition.
La différence d’origine.
La société où l’on vit, son pays, nous projette les images d’Epinal de notre histoire. Elle nous projette nos dénominateurs communs.
Avant même de parler de racisme, il faut nous plonger sur la perception de celui qui n’a pas la couleur de peau de ses congénères.
Dès son entrée dans le monde social, il voit une différence qui lui indique qu’il doit survivre ( selon le principe explicité plus haut ), entrer dans ce fameux orchestre. Mais que la partition n’est pas la même.
Avant même de subir de rejet ( comme le racisme ), l’individu intériorise, et culpalbise d’une situation : il ne peut pas entrer dans le même orchestre.
Face à cette situation, le ressort est de cultiver sa différence. A savoir : parler au chef d’orchestre, pour qu’il nuance sa technique. C’est l’objet des revendications. Le droit d’être différent.
L’alternative, c’est de se soumettre à la partition de l’orchestre : ce qu’on peut appeler l’assimilation.
Celle ci sera toujours artificielle, et source de renoncement.
La différence sexuelle.
La différence sexuelle est du même accabit que la différence de la couleur de peau.
Le monde de communication renvoie largement à l’image d’un modèle patriarcal, familial, composé d’une femme et d’un homme.
Pourtant le monde est nourri de la différence.
Le monde s’est construit d’hommes et femmes célèbres, qui ont apporté et nourissent notre monde actuel : que ce soit l’invention de l’ordinateur, par Alan Turing.
La littérature : Colette, Françoise Sagan, Marguerite Yourcenar.
Le cinéma : Marlène Dietrich, Greta Garbo, etc.
Mais pour un nouveau arrivé dans notre société ordinaire, le décalage avec la partition de l’orchestre est dure :
Au delà des principes familiaux, renvoyant à des schémas hétérosexuels, la société de communication renvoie en permanence des schémas différents qu’il faut bien accepter. Car ils sont le fondement d’une communication comme acte d’intégration et de consensus.
Le décalage est destructurant pour celui qui n’est pas en phase.
Les médias, et la société ont évolué.
Par exemple, MacDonald, la Maif, et Leroy Merlin replacent les différences dans une « normalité ». Et en visibilité dans les médias.
«Ce n’était pas une volonté au départ de montrer un couple homo», nous explique Marie-Reine Coudsy, responsable éditoriale du service communication chez Leroy Merlin. «Notre campagne, qui comprend sept spots différents, avait un brief de départ très simple: montrer des gens chez eux: des personnes âgées, des jeunes, des gays, des hétéros. La vraie vie. Nous voulions que la marque soit le reflet de l’époque.»
Focus qu’on lira dans l’article : Intrigue gay dans la nouvelle campagne de Leroy Merlin
Ainsi l’objet n’est pas seulement de soutenir par la dénonciation des formes visibles du refus de la différence, tels que le racisme ou l’homophobie.
Mais plutôt par une empathie légitime : communiquer, c’est naviguer sur le même navire. S’il y a différence, c’est au capitaine de nuancer le cap.
Et penser que chacun doit entrer dans l’orchestre. Tous.
Une enseigne qui a pour cible une clientèle blanche et qui a de l’argent. Ne demandez pas de conseils si vous êtes typés car les dirigeant sont populiste. Quant aux prix méfiez vous des fausses promos qui ne sont que des augmentations de prix.
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