Clin d’oeil !
70 Million de Hold Your Horses, de Francis l’ogre
Ce videoclip reprend les peintures « classiques » de l’art pictural. Beau clin d’œil !
D’abord il fait référence à un patrimoine culturel, mais il n’est pas besoin d’être historien de l’art pour reconnaître les peintures.
Même s’il est difficile de les nommer, « on s’en souvient ». Ces peintures font partie de l’imaginaire collectif.
Ces images sont des icônes [ en référence à la définition des signes de Pierce ] , elles ressemblent aux vraies œuvres.
Cette similarité à l’original nous permet de les percevoir, mais ce n’est pas notre capacité à réfléchir, par notre pensée qui permet de les appréhender.
Nous avons peu de temps à traiter l’information, vu que les images défilent trop rapidement. C’est donc notre « inconscient », ou notre imaginaire qui permet de capter ces œuvres.
Notre lecture de ce videoclip suit un processus primaire, défini par Freud. Le processus primaire permet à l’esprit de prendre des raccourcis, et de court-circuiter notre pensée.
C’est une captation du réel, sans traitement de l’information. Comme dans le rêve, ou la transe ( comme devant un match de télé ).
Elle réfère à l’immédiateté, au plaisir, celui qu’on prend à regarder ces images défiler. On ne verbalise pas ce qu’on voit, comme dans la communication digitale.
On prend ces images dans une seule bouffée. Elle procède ainsi à la communication analogique ( par la ressemblance à la peinture originelle ).
Ce videoclip est également intéressant, car il illustre dans toute sa splendeur notre société tertiaire, et notre société moderne, dans sa capacité ultime à produire des signes.
Des signes sur des signes. Elle ne produit pas de vraies œuvres picturales ( sur une toile avec de la peinture ), mais elle recycle et joue sur les signes pour en faire d’autres, ad libitum. Une société purement productrice de signes de second niveaux ( les premiers signes icôniques étaient déjà une représentation de la réalité ). Ce videoclip comme une représentation de la représentation picturale d’autres époques.
C’est une richesse foisonnante de construire encore et encore des cercles vertueux de significations, en transmettant un patrimoine.
C’est le sens de notre monde informationnel.