Un an après, pourquoi je crois encore au gdpr ?
Derrière la petite musique de la protection des données personnelles, une réalité est là. Ne pas respecter ce principe a déjà fait des dommages collatéraux partout dans le monde.
Aussi je crois plus que jamais à cette belle victoire d’un règlement européen, qu’on appelle le RGPD ou gdpr.
Temps de lecture : 10′ : vous ne regretterez pas !
Explication !
Qu’est-ce le Réglement Général sur la Protection des Données ? ( RGPD )
Le gdpr est une nouvelle loi en vigueur depuis mai 2018.
Entré en vigueur en 2016, les entreprises avaient la fameuse deadline de l’appliquer en mai 2018.
Un an après, quel résultat?
Le GDPR ( Ou en Français le RGPD ) vise à cadrer l’usage des données personnelles qu’on collecte sur tout citoyen européen. Pour les protéger, et pour rendre transparent et clair de leur usage.
Pourquoi le gdpr ?
Derrière un texte réglementaire européenne ( encore un texte à appliquer ?), il y a une philosophie.
Et les régulateurs comme la CNIL en France le précisent eux même : il s’agit d’un texte de bon sens.
Bon sens pourquoi ?
Pour protéger les données personnelles. Sans imposer des règles strictes. Mais justement de bon sens, comme tout citoyen qui s’interroge sur le respect de ses données qu’il confie à chacun.
Et ce qu’on appelle la protection des données personnelles des citoyens européens peut paraître théorique.
Et ok, je sécurise les données de nos citoyens et je leur indique ce que je fais de leur données.. et après ?
Les entreprises peu concernées par la data Compliance.
Ne pas appliquer le nouveau réglement européen du RGPD, c’est une amende. Et elle peut faire mal : pour les entreprises, c’est presque 4% du chiffre d’affaire d’une entreprise. Cela laisse songeur…
Après, la vraie difficulté est de savoir implémenter le sujet de la data Compliance dans les entreprises. En terme d’organisation , et en terme informatique.
A l’IAPP, l’organisation internationale sur la protection des citoyens, le message était clair et laconique :
Comment faire entrer le flou dans la technique ?
La technique ayant horreur du flou et elle est plutôt binaire…
Je travaille sur l’application d’un point de vue informatique, et c’est compliqué. Seul le bon sens pousse mes convictions. Au grand dam des développeurs qui veulent des bits. 0 ou 1.
Le GDPR est quantique : entre le 0 et le 1 🙂
C’est mon job de l’expliquer 🙂 !
Le bug du GDPR
Le couperet de mai 2018 est tombé.
Avec le même effet que le bug de l’an 2000.
Aucun chaos. Tout va bien.
Et ce climat du « tout va bien finalement « pourrait faire lâcher les efforts sur la mise en application du texte européen.
D’autant que les effets visibles ne poussent pas à réagir. Les scandales de facebook par exemple montrent qu’ils ne respectent pas du tout la réglementation européenne.
Sans grande sanction imposée par l’Europe. A part pour google qui est en passe de se prendre un amende de 50 millions d »euros.
Et cela ne facilite pas la tâche à toutes les entreprises qui veulent respecter ce règlement.
Si les effets ne sont pas visibles du règlement , c’est d’abord sur le mal qui a déjà été fait et il faudra des années à rétablir la protections des clients.
Ensuite , les effets sont peu médiatisés, mais pourtant ils sont réels comme nous le verrons
Car oui pour le directeur marketing qui s’exclame : « on fait pas du mal aux gens; au pire ils sont spammes « , je réponds :
Oui, les entreprises pensent utiliser de manière bienveillante les données de leurs clients. Mais souvent, elles n’ont pas capté le pourquoi on collecte les données.
Et dans un environnement de big data, de partage de données, ces données se retrouvent un jour dans les mains d’entreprise pseudo marketing.
Celles ci font du marketing, et pour certaines de la politique. Là on entre dans un sujet plus vaste que d’accepter des pubs pour un savon. On utilise ces données pour vous manipuler. Manipuler le cours de votre pays. Brexit. Trump. Populisme en Italie.
Alors vous pouvez crier à l’exagération.
Le GDPR ( ou RGPD ) stipule bien de collecter un consentement pour une finalité bien précise: ok pour des pubs sur le savon. Pas pour sinon utilise mon comportement, mes préférences pour influencer mon choix d’être humain et citoyen.
Et c’est de qui se passe aujourd’hui.
Alors le directeur marketing qui est peut être aussi un citoyen peut agir, en évitant que ces fameuses données qu’il collecte ne serviront pas à manipuler chaque citoyen.
Enfin, s’il a une âme.
Moi j’en ai une. Et :
Ma conviction.
En tant que product owner sur la data Compliance, Je suis convaincu que la protection des données de nos clients est primordiale pour la confiance.
On sent déjà aujourd’hui les effets plutôt néfastes quand le gdpr n’est pas appliqué.
Et l’effet le plus dévastateur d’un monde sans gdpr est cellle ci :
L’exemple d’un populisme mondialisé.
En quelques mots : la globalisation des réseaux sociaux.
Tous connectés avec n’importe qui, sans que l’on l’ait demandé, a permis ce terrible désastre:
Une place publique sur les réseaux sociaux qui permet tous les extrêmes, les contre vérités, les fake news, les théories du complot.
Et profondément, le texte européen GDPR qui donne le choix aux citoyens aurait pu et doit éviter la tour de Babel. Et le chaos qui nous menace déjà aujourd’hui.
Il n’est pas trop tard.
Au contraire !
Les plaintes au niveau de la CNIl ont fortement augmenté, illustrant le fait que les citoyens commencent à prendre conscience.
Comme le rappelle souvent la CNIl, son objet n’est pas avant tout de sanctionner.
Mais d’accompagner les entreprises à mieux gérer la protection des données personnelles.
Le gdpr est la petite épine qui heureusement rappelle à chacun le fondement d’une vie ensemble.
Et du respect.
Car gdpr ou pas, les effets du manque de respect des citoyens et internautes se font déjà sentir.
La donnée marketing vendue au populisme.
Provoquant incompréhension, tensions, populismes…
Et nous revenons subtilement en 1930 lorsque le parti nazi remportait tous les suffrages. A la veille d’une guerre mondiale réelle pour le coup, et non virtuelle.
Nous sommes revenus dans le même schéma; cette fois ci par d’autres populismes. Virtuels.
Mais qui gagnent en notoriété partout en Europe.
Et c’est la faute au fait qu’on ait pas eu le GDPR avant mai 2018 !
Alors le règlement européen est puissant. Il aurait pu éviter déjà aujourd’hui les effets néfastes. C’est une réalité.
Et je vais tenter de vous expliquer pourquoi.
Retracez la dernière année qui nous concerne:
- le climat : il y a urgence de déclarer l’état d’urgence pour sauver notre planète. Concrètement vos enfants vivront dans une nature irradiée, sans insecte, sans abeille. Les océans contiendront bientôt plus de plastique que de poissons. Le sujet est largement enterré, et monopolisé par les fake news qui continuent à le nier ( voir aussi les twits de Trump).
- Le mouvement des gilets jaunes. Né d’une révolte légitime sur les conditions de chacun, il a capté les réseaux sociaux. Viraux. Quitte à exprimer là encore des fake news.
- Le commerce mondial : la puissance écrasante d’Amazon a un effet bulldozer sur l’ensemble de notre vie humaine. Peu médiatisée, car les grands acteurs économiques et entreprises prennent le modèle d’amazon comme un exemple. L’efficacité de l’expérience client. En oubliant les méfaits…le local tend à disparaître, creusant encore nos territoires dans des zones sans commerce, sans vie. Sans brin d’herbe à humer.
Ces quelques exemples sont là pour illustrer que l’emprise des gafas ont laissé le monde de l’information diffuser des contre vérités. Largement partagées car ces startups américaines se sont faites en massifiant la collecte des données clients.
Et au grand dam, sans que les internautes n’en n’aient eu conscience.
La bonne santé récompensée à la bourse de ces entreprises tient à l’indicateur d’internautes actifs.
Le raz de marée pour les gafas était bien d’élargir l’effet de masse. Pour rester les premiers sur la marche. Quitte à faire n’importe quoi, en ne se souciant pas de ce que l’internaute souhaitait.
Aussi toutes les techniques contraires au respect de vous, citoyens ont été utilisées :
On vous propose en permanence d’être « amis » avec d’autres personnes. Même si vous n’aviez pas forcément envie.
Facebook a aspiré tous vos contacts dans votre téléphone.
Toutes les semaines facebook annoncent des bévues sur le vol de vos données personnelles . Mais dixit « ce n’était pas intentionnel ».
On apprend chaque semaine que vos données personnelles ( y compris vos préférences politiques, sexuelles, votre religion ) sont open-bar ! Et les amendes de plusieurs milliards, Facebook n’en a que faire.
Pire, annoncée, les boursiers ont approuvé Facebook ; l’amende de 5 milliards ne fait pas peur. Amende record de Facebook.
Cambridge Analytica a utilisé les données de facebook sans que vous le vouliez. Pour envoyer la propagande sur les décisions importantes de la vie politique, et du vivre ensemble dans son pays.
D’un petit click anodin, dont vous n’aviez pas conscience car les gafas sont toujours là pour rassurer, vous avez accepter le monde de fake news, de propager et partager .
Et en ce sens, le règlement européen change la donne.
Les populistes ont bien compris l’effet efficient de cette massification de masse planétaire.
Y compris les russes qui souhaitent déstabiliser l’ordre mondial. Et qui ont largement participé à la victoire d’un populiste, le président Trump.
Le GDPR, un rempart pas que marketing, mais politique et citoyen !
Votre vie. Souhaitez vous vous faire manipuler de la même manière ?
Le sujet est subtil… vous ne le verrez pas de manière claire… juste des petites informations personnalisées pour vous influencer !
Avec les rapports de force qui n’ont pas changé entre les États Unis, la chine et la Russie.
Ne soyons pas victime.
La communication « moyennisée » et globalisée retire l’intelligence pour saupoudrer des vérités et contre vérités.
Avec un effet inquiétant : que l’on soit expert ou non expert, toute vérité à la même saveur. Ce sinon appelle l’horizontalité. Les hiérarchies ont disparues.
Il est normal que les experts soient oubliés.
Ainsi deux siècles de progrès médical pour juguler certaines maladies mortelles par les vaccins, on met en doute ces vaccins. Provoquant au demeurant aux États Unis une propagation de la rougeole. Qu’on ne connaissait plus grâce aux vaccins. Mais on se méfie du chercheur, de l’expert, de la politique publique.
Les fake news ont permis d’influencer les élections américaines, et de mettre Trump en piédestal dans une Amérique qui se renferme.
En Europe, l’Italie devenue un pays de FakeNews, où le gouvernement clairement s’interroge sur les fumées des avions de ligne qui pourraient propager des gaz toxiques, par des services secrets. What’s next ?
Les GAFAS peuvent pleurer.
La première amende de l’Europe est tombée contre les gafas. A savoir Google.
50 millions d’euros.
Les gafas jouent depuis quelques mois au chat et à la souris sur le sujet de la protection des données.
Marc Zuckerberg s’est exprimé plusieurs fois, dont au sénat américain, en clamant la volonté de facebook de respecter les données citoyennes.
Le vent de défiance des états mais aussi des citoyens et ong se porte aussi plus largement sur le harcèlement et les propos racistes, homophobes, sexistes sur les réseaux sociaux.
D’abord se dédouanant de la publication du contenu ( liberté d’expression et échange entre « amis »), la boîte de Pandore s’est ouverte.
A force de connecter l’ensemble des internautes ( vous connaissez peut être… ), les réseaux sociaux ne sont plus un réseau. Qui par définition rassemble des personnes connectées autour d’une communauté d’intérêt. Facebook, Twitter sont de venus des médias puisque tout est visible, partagé, commente.
Aussi en tant que média, ces grands réseaux sociaux deviennent responsables du contenu.
Twitter d’ailleurs n’apparaît plus dans l’app store comme réseau social mais bien comme un média.
L’argument originel de « je ne m’occupe pas du contenu, confidentiel, libre « des internautes ne tient plus.
Un devoir de juguler le contenu média ( et ses commentaires ) est devenu primordial.
Les difficultés pour ces réseaux sociaux sont les suivantes:
- la volumétrie des contenus et commentes.
Toutes les minutes des millions de commentaires, de publications sont faites sur ces réseaux sociaux. Les maîtriser est une vraie difficulté. C’est un peu le retour de bâton de ces réseaux sociaux qui ont permis d’accélérer la production de contenu, leur partage. En forçant largement à les partager, en proposant de nouveaux « amis ».
- La spécificité locale.
Malgré la puissance de leurs algorithmes , maîtriser le contenu la réalité culturelle échappe. N’oublions pas que derrière les sacro saintes publications de l’intelligence artificielle, vitrine des GAFAS, une autre réalité existe : des milliers d’indiens, de pauvres qui tous les jours acceptent ou refusent les messages haineux, les images de nudité. Les images de viol, de torture, de meutre en direct propagées sur internet. Pour quelques centimes…
Par exemple, une photo nue qui est normalement interdite sur facebook peut être légitime s’il s’agit d’une oeuvre d’art.
De plus, la perception de ce que l’internaute voit est largement culturelle. Facebook ou Twitter ne connaissent pas et ne différencient pas la culture ; leur réseau est global.
Alors commencer à capter les propos déplacés, haineux, c’est un peu compliqué.
Dans le verbatim, l’ironie ou le second décret ( propre a une histoire d’un pays, du sujet spécifique ) échappent aux algorithmes. Le danger pour ces réseaux sociaux est de pratiquer une censure malgré leur bonne volonté.
Alors voilà, ici, les gafas sont dépassés par le succès.
Ne les plaignons pas : ils ont construit un monstre qui rapporte des milliards mais ils vont peut être comprendre que leur machine va pousser le monde à sa fin.
Après, ils réfléchiront sur le transhumanisme, les voitures connectées.
Qui n’auront plus d’utilité dans un monde stérile, lessivé par faire de ressources naturelles. Et encadré par des mouvements populismes qui ne demandent qu’à détruire la globalisation tant chérie par ces gafas.
Leur responsabilité est d’avoir collecter des données de masse des internautes sans réfléchir aux conséquences.
Si les grands géants américains avaient défini les règles d’une « privacy by design »; c’est à dire de réfléchir à la vie privée avant, ils ne subiraient pas les conséquences désastreuses d’aujourd’hui.
Dépassés. Le mot est un peu anecdotique. Sur la propension à continuer à tisser leurs usages sur la toile, tout va bien. Paradoxalement, vus leurs moyens, ils ne savent pas juguler le présent.
Heureusement les dieux ont inventé les langues pour diviser les hommes.
Aussi le brouhaha stupide qui nourrit la sphère du web se limite à des zones déterminées géographiquement ; déterminées par la langue.
Les géants du web ont eu beau construit la communication universelle sur la planète entière,
Vive le GDPR ou RGPD !
Tout commence par ce fameux click.
Avec le pouce.
Pour éviter le marasme de ce que nous vivons.
Le premier click qui vous oblige à accepter d’utiliser vos données.
Pour les partager , pour les vendre.
Et contrôler que nos données ne sont pas utilisées pour des messages populistes stratégiquement orientées pour vous influencer.
Aussi le gdpr précise ce qu’il faut demander à l’internaute pour qu’il sache ce que l’on va faire de vos données.
Transparence, information, et une acceptation claire.
Et surtout le contrôle permet les bavures ( non intentionnelle dixit facebook qui se fout du respect de ses utilisateurs ).
Ce que le GDPR doit être.
Il est là pour expliquer à tout citoyen que notre monde a ô Aube du XXIe le siècle est fragile.
Que les populismes, la haine, l’oubli de l’avenir écologique sont largement dus à ce partage universel de contre vérités, que les populistes utilisent de manière stratégique.
En analysant vos comportements, vos idées pour mieux vous influencer.
Le fruit positif de l’arrivée du gdpr est d’abord que le sujet a été largement médiatisé.
La protection des données personnelles est devenue visible.
Apple en a même fait un argument de vente.
70 % des français sont plus sensibles à la Data Pricavy, et c’est tant mieux !
En introduction des journées que proposent la CNIl, c’est bien ce message qui est porté :
Comment vivre dans un monde largement manipulé qui peut vous influencer. Changer vos décisions. Et vous proposer le pire ou le meilleur des mondes.
A la rigueur, recevoir des mails commerciaux sur une marque que vous n’avez pas demandé, c’est juste un spam dans votre boîte à lettres.
Le sujet est plutôt ce qui tient à votre propre liberté.
Le gdpr n’est pas qu’un sujet d’entreprise, de marketing, ou de ressources humaines en entreprise.
Pour toute entreprise qui respecte l’écosystème, le social, et l’humain, c’est tout simplement un pré-requis.
Le sujet n’est pas de savoir si l’entreprise respecte bien le texte de loi. Le sujet pour tout salarié, et donc humain citoyen du monde est de savoir s’il participe positivement à la communauté humaine.
C’est une philosophie de toute humanité.
et c’est pour cela, que chaque jour, j’y travaille dans mon boulot. Et j’en suis fier et heureux !
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