Les robots et les ordinateurs peuvent ils remplacer l’homme ?
L’intelligence artificielle largement fantasmée au XXeme siècle a retrouvé une nouvelle jeunesse avec la révolution numérique.
Et détruit les emplois. Auparavant, ceux des ouvriers avec les robots, et maintenant ceux des classes moyennes.
Faut-il en avoir peur ?
L’intelligence artificielle est presque aussi vieille que le monde.
Nos ingénieurs informaticiens geek lui ont même offert le nom à un langage informatique, Ada.
Mais on notait déjà à l’époque : « La machine analytique ne peut jamais rien faire de nouveau« .
Plus tard, Alan Turing, qui est considéré comme l’un des inventeurs de l’ordinateur nous éclaire sur l’intelligence artificielle :
- D’abord, il formalise un théorème essentiel, le théorème de Turing : toute machine a une faille intrasèque en elle, « pour résumer ».
- Ensuite, en 1950, dans la revue Mind, il pose cette question aujourd’hui très moderne : l’ordinateur peut il être l’égal de l’homme ?
Ce texte est encore moderne, car Alan Turing ne l’a pas écrit en fonction des avancées technologiques de l’époque. Mais sur des fondements philosophiques, humains.
Il a encore une grande résonnance. Et il définit un test, dit test de Turing que des milliers d’étudiants aujourd’hui essayent de vérifier.
on lira ici : le test de turing, ou la machine peut elle penser ?
On s’intéressera ici plutôt aux avancées de la « petite » intelligence artificielle, celle qui opérationnellement change notre monde d’aujourd’hui.
Le renouveau de l’intelligence artificielle.
2 phénomènes ont pu remettre l’intelligence au goût du jour :
- La capacité de calcul exponentiel et le stockage possible de données de plus en plus important rendent l’intelligence artificielle plus efficace.
Faire apprendre à reconnaître des visages par un ordinateur est possible par l’ apprentissage aux robots de comparer des millions d’images de visage , et cela très rapidement, par la capacité de calcul qui n’était pas possible au XXème siècle.
- La numérisation en suite d’octets de toute donnée, comme le son, l’image, les textes rend universelle la lecture de ces robots de tout élément du monde. Ce qu’on appelle l’interopérabilité. Faire des croisements entre données de typologie différentes.
Donc tout serait possible !
Le morcellement des technologies de l’intelligence artificielle.
La recherche en intelligence artificielle est aujourd’hui morcelée. Sur des fonctions particulières, les travaux permettent des réalisations extraordinaires, bluffantes même. On lira la lecture sur le net et les médias friands des progrès réalisés dans le domaine.
On apprend à faire marcher des robots, à nous comprendre sur certains points ( nos émotions, nos objectifs ). On apprend à Watson de gagner au jeu jeopardy americain, par la connaissance. Ou encore récemment, Google qui a gagné par l’intelligence artificielle contre le meilleur joueur de Go. Ici, on ne joue qu’au Go. Et le joueur de Go, lui, a une vie à côté. Toute aussi subtile et intelligence que la saveur froide des traitements de Google..
Cette hyper spécialisation permet des réalisations extraordinaires, mais sont morcelées.
Le robot tout en un n’est pas encore là.
Sur des fonctions spécifiques, l’humain est remplaçable. Les bots pour conseiller sur des prêts immobiliers, d’avocats ont la connaissance et la capacité de répondre de manière même très pointue. De là, la menace de tout un pan de professions, sur des fonctions de routine. Comme ce fut le cas avec les secrétaires ou standardistes téléphoniques a une époque.
Évidemment, l’homme ne se réduit pas à une ou deux fonctions, que cela soit dans son travail ou la vie humaine en général.
L’alternative à la disparition de certaines tâches auparavant humaines, est de former le salarié à de nouvelles fonctions.
En un sens, retrouver la polyvalence c’est redonner le sens du travail ancestral, celui de l’artisan qui travaille son produit dans toute sa globalité.
À l’encontre des théories du lean, de l’atomisation des tâches largement pratiquées depuis le xxeme siecle.
L’homme peut retrouver la valeur de son travail, avec du sens plutot que son objectif de la petite tâche.
La course au « lock-in ».
Si de nombreuses start up , et surtout les gafam ( Google, Apple, facebook, amazon, Microsoft et ajoutons IBM ) se lancent dans l’intelligence artificielle, c’est qu’être le premier sur les nouveaux modèles est souvent l’assurance d’emporter le monopole.
Airbnb par exemple s’est lancé le premier dans le partage de son habitation reste le leader.
Au delà du monopole commercial, c’est aussi de maîtriser la technologie, les protocoles, et l’imposer ensuite comme la norme internationale à suivre. Le concept du « vendor lock-in« .
Aujourd’hui, les recherches créent de nouveaux protocoles, de nouveaux langages de l’ia. Mais qui ne communiquent pas ensemble, car chacun crée son langage.
Et pour pouvoir faire communiquer des agents intelligents robotisés, un langage commun est nécessaire.
Un robot ou ordinateur peut remplacer l’homme dans toute ses fonctions, et le dépasser s’il conjugue toutes les capacités de l’être humain. Et elles sont énormes, nos capacités lol.
L’ordinateur ou robot fantasmé nécessite donc de superposer toutes les réalisations robotiques, expertes dans leur domaine.
Alors oui, les robots savent tout faire dans chacune des fonctions, mais le challenge pour l’intelligence artificielle est donc :
- construire des standards, un langage commun.
- assembler de manière globale l’ensemble des activités humaines.