Les géants du web ont beau trouvé des nouveaux usages, pour nous , internautes.
L’humain se réapproprie en permanence ces usages, les détournent.
Devant la peur des grandes entreprises numériques ( Facebook, Twitter, Instagram …) omni-présentes, surveillant notre vie personnelle, soyons rassurés.
( mais vigilants 🙂 :
L’usage de l’outil numérique répond à l’usage de l’homme de ses objets techniques qui lui permettent de mieux vivre.

L’exemple ici, avec une étude sérieuse réalisée sur les profils types d’utilisateur de Facebook.
L’étude ( le projet Algopol ) a porté sur 12 700 pages facebook, montrant son sérieux. ( loin des études avec un panel réduit d’utilisateurs ).
Réalisée par une équipe du CNRS, de l’entreprise Orange.
Elle montre une typologie de 3 catégories d’usages sur les réseaux sociaux, en l’occurence Facebook.

Quel profil facebook êtes-vous ?

• l’égocentré du web.

Ce profil est l’utilisateur qui montre et « exhibe » sa vie en postant en permanence les événements relatifs à sa vie personnelle.

Généralement très actif sur sa propre page de profil.

Cette catégorie ne représente que 15 % des utilisateurs de Facebook.

• Le contributeur de ses amis.

Cette catégorie d’internaute est plus jeune, et souvent elle écrit plutôt sur la page des autres, que sur sa propre page.

 » facebook est pour eux une forme de tchat« , résume Dominique Cardon, sociologue à Orange Labs.
Plutôt pour communiquer avec l’autre que de parler de soi.

•  le spectateur et partageur.

C’est la catégorie la plus large.

Ces internautes publient peu sur leurs propres pages facebook. Mais ils sont présents sur Facebook en spectateur, pour conserver un lien avec les autres amis ( amis, famille éloignée ). En commentant l’activité numérique des autres.
Cela procède à la relation phatique du langage : conserver un lien, une communication avec les autres, en postant régulièrement des commentaires, pour signifier « je suis là, je te lis, je te suis ». A lire ici : la relation phatique

Le résumé de cette étude montre ainsi :

• l’usage varie selon les internautes, et le réseau social, castrateur dans ses fonctionnalités ( publier, ou liker « J’aime » ) est diversement utilisé. L’image du « petit mouton » qui fait comme son voisin, et comme Facebook nous le demande n’est pas l’image.
  Il n’ y a pas d’unique usage. Et ce n’est pas finalement l’initiateur du réseau social qui détermine l’usage. C’est l’internaute.
• la proportion production / consommateur est invariable :
  Une minorité de personnes produisent du contenu ( au delà du contenu personnel ). Ce sont aussi ceux qu’on peut qualifier de « curateurs », ou influenceurs. La majorité passive se contente de commenter, de « liker » J’aime. En ce sens, il y a bien un appauvrissement des fonctionnalités des réseaux sociaux en proposant un bouton unique ( J’aime ) . La communication minimale, par le pouce.
• les discours apocalyptiques de la vie personnelle exhibée et dangereuse sur les réseaux sociaux sont sur-médiatisés et exagérés : les médias véhiculent souvent les « bad buzz » des utilisateurs facebook postant leur vie publique. C’est une réalité. Mais l’intelligence ( notamment chez les plus jeunes ) permet le recul à l’usage de facebook. Et finalement, la mise en avant de soi n’est pas l’objectif attendu.
•  le réseau social est plutôt dans la lignée directe de l’usage traditionnel de la communication, celle de la relation phatique.
  C’est à dire que le contenu partagé sur Facebook est souvent pauvre en terme informationnel ( on parlera du dernier barbecue qu’on a fait, ou partagé une vidéo rigolote mais sans intérêt ). L’utilisation du réseau social est plutôt là pour simplement rester en contact ( virtuel ) avec des personnes dont on a peu de contact réel ( amis ou famille éloignée ou que l’on voit peu ).

Vous pouvez maintenant vous reconnaître !
On lira l’article sur le Monde : Les 3 grands profils d’utilisateurs sur Facebook.