Lire Camus.

Lire Albert camus.

Comment découvrir Albert camus ?
Il y a des grands hommes dans le monde. Qu’on respecte. Que l’on suit . Qui nourrissent notre spiritualité, notre vie.
Des gens, des hommes qui nous aident à vivre tout simplement.
Albert camus fait partie des gens que j’ai beaucoup fréquenté . Qui a changé et m’a aidé à me construire spirituellement.

Que je n’ai jamais croisé sauf au détour des livres. Et c’est terriblement vivant.
Bizarre de voir que des êtres humains ont marqué votre vie sans les connaître. C’est la magie de la littérature.

Mes conseils, pour bien lire et comprendre Albert Camus !

Albert Camus, un auteur à suivre ?

Les milliers de livres sont faits pour cela : inspirer.
Un être vivant donc m’a guidé depuis l’adolescence .
Il s’agit d’Albert camus.
Au point d’aller me recueillir sur sa tombe , à Lourmarin. Sur les traces et Lourmarin et Camus.
Devant cette tombe, au fin fond de la France.
Et dans ce petit cimetière, j’ai réalisé la force de cet homme qui rayonne encore aujourd’hui.
Des étudiants espagnols étaient présents aussi cet après midi où je venais me recueillir.
La grandeur de l’humanité.

Camus a vécu ces moments troubles d’aujourd’hui : le terrorisme. À l’époque c’était en Algérie.
Né de rien , sa mère savait à peine s’exprimer , il a usé de son talent d’écrivain, à l’école. On appellerait cela aujourd’hui l’ascension républicaine par l’éducation.
C’est son professeur de Français qui a soutenu Albert camus.
Lors de la remise de son prix Nobel de Littérature , Albert camus fait un vibrant hommage à son professeur.

Alors, il faut lire Albert camus car ce n’était pas un écrivain inscrit dans le parisiannisme littéraire de l’époque.
C’était un être vivant : il aimait le soleil , cher de l’Algérie.
Il aimait les gens simples : il venait de ce milieu.
Il aimait le football : malade il restait cantonné au rôle de gardien.
Et clin d’œil, lorsqu’il fut enterré, ce sont ses camarades de
Football qui portaient le cercueil.

Son histoire de vie donne déjà envie de lire ce qu’il a dans la tête.
Albert camus a su construire une philosophie de vie ; au fil de ses doutes et conviction.

Alors comment lire Albert camus ?

Lire camus, pour bien faire, c’est lire de manière chronologique ses romans et essais.

Pourquoi ?
Non, rassurez vous il n’y a pas de trilogie qui vous oblige à lire tous les romans et à la suite les uns des autres.

Albert Camus écrivait parce qu’il aimait écrire. Ce n’est pas du marketing, comme aujourd’hui, où le succès d’un livre appelle la suite pour tirer au maximum le bénéfice du premier roman…

S’il faut lire camus dans l’ordre de ses romans et essais, c’est que ses romans suivent le cheminement de la vie de l’auteur. Notamment dans sa recherche philosophique.

C’est comme dans les époques de Picasso qui avaient plusieurs inspirations et périodes bleues, roses dans le domaine pictural.

Pour Albert Camus, voici en résumé ( un résumé est toujours approximatif), les quelques grandes histoires de vie que vous partagerez à la lecture.

Aux puristes de camus, excusez moi, je considérerai ici le premier roman de camus comme l’essentiel de son œuvre.

L’histoire de l’absurde.

  • Le roman : l’Etranger.

Le roman, l’étranger, secoue le monde de l’écriture de l’époque, par la nouveauté du style et du contenu .
Une histoire simple d’un homme simple qui commet un meurtre sans penser faire mal. C’est l’absurde.
Albert Camus en obtiendra le prix Nobel de littérature.
2 choses à retenir de ce prix Nobel :
D’abord, c’est l’occasion pour Albert Camus de faire un vibrant hommage dans son discours à son professeur de français, qui l’a sorti de la misère sociale pour en faire un écrivain.
Ensuite, parce que le prix Nobel n’a pas été donné à un écrivain pour l’ensemble de son œuvre.

Mais pour un premier roman. Pour Albert Camus, comme tout autre écrivain qui aurait ce prix dans les même conditions, c’est une considération forte. Mais elle oblige aussi…

  • L’essai : le mythe de sisyphe.

Le corollaire du roman sur l’absurde, raconté dans l’Etranger à travers du personnage de Meursault, l’essai « le mythe de sisyphe» est abordable pour le commun des mortels » l’essai est court. Il raconte l’histoire de la mythologie de sysiphe qui passe son temps à faire monter une pierre en haut de la montagne ; pierre qui retombe en bas de la montagne. L’effort est à recommencer. Absurdité de la vie qui pousse à des choses à recommencer ad eternam.

  • Les pièces de théâtre : « Caligula » et « Le malentendu ».

Dans le cycle de l’absurde, 2 pièces sont à lire. « Caligula « et le « malentendu ».
Albert Camus aimait le théâtre et animait une compagnie, car le théâtre réunit des hommes de chair.
J’ai pu moi même jouer la pièce du « malentendu ».
Et le rôle était difficile, lorsqu’on comprend que par malheur et absurde, le poison de ses proches vous ont détruit. Absurdité du monde,
Heureusement, Albert Camus va nous aider : la révolte.
Une histoire absurde où la mort a été provoquée par erreur sur un être fraternel qu’on n’a pu connaître.

L’histoire de la révolte.

  • Le roman : la peste.

Le roman de la peste se lit comme une vraie histoire romanesque :
La peste envahit une communauté d’homme. Et les réactions sont multiples ; subir, résister.
L’image de la peste renvoie à toutes les histoires de totalitarisme, à l’occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale , à l’envahisseur.
L’histoire est sensible car elle se place dans un contexte de danger, de misère à laquelle personnellement Albert Camus était confronté.
À la différence de l’etranger, roman court, la peste s’attache aux personnages, à l’intrigue d’un monde perdu d’une menace.
Roman plus profond sur la forme.

  • L’essai : l’homme révolté.

Devant l’absurde, nous pourrions tous mourir devant le néant.
L’intelligence d’Albert camus s’est concentrée sur la réponse : la révolte.
Avec la belle formule qui a du sens : « je me révolte, donc je suis ».

« Qu’est ce qu’un homme révolté ? un homme qui dit non.
Mais s’il refuse, il ne renonce pas : c’est aussi un homme qui dit oui, dès son premier mouvement. »

Vivre c’est résister.

« A cette heure où chacun d’entre nous doit tendre l’arc pour refaire ses preuves, conquérir, dans, et contre l’histoire, ce qu’il possède déjà, la maigre moisson de ses champs, le bref amour de cette terre, à l’heure où enfin un homme, il faut laisser l’époque et ses fureurs d’adolescentes. L’arc se tord, le bois crie. Au somment de la plus haute tension va jaillir l’élan d’une droite flèche, du trait le plus dur et le plus libre ».

J’ai découvert ce texte dans une épreuve aux classes préparatoires des écoles d’ingénieurs.
J’avais 19 ans ; cela a changé ma vie.
Non pas que j’étais révolté contre la société.
Le sujet d’Albert camus est la révolte contre soi, et l’appel à vivre et respirer dans notre monde.

Et de résister à toute forme qui pourrait détruire le dénominateur commun que nous sommes : l’être humain. Sans jugement de valeur, sans histoire.
Car à l’époque où Albert camus écrit cet essai universel , c’est l’époque de la décolonisation de tous les empires anglais, français, belges, néerlandais.
La révolte contre l’oppresseur a tout son sens.
Albert camus a le génie d’inscrire cette histoire de manière romanesque, philosophique.
Et de prendre la hauteur en revenant sur le principe de toi, lecteur , toi être humain. Au delà de ton histoire , de la politique. Tout être humain désire amour et respect.
L’essai « l’homme révolté  » est passionnant. De beaux passages à parcourir. La lecture est cependant complexe , car l’essai reprend l’histoire de la révolte en détail et peut perdre un peu le lecteur. Il reprend notamment toutes les histoires épiques des révolutions . De la révolution française en passant par les révolutions communistes, fascistes.
Un texte de référence.

  • La chute :

À Amsterdam, un personnage en monologue parle de sa vie.
Interpelle.
Le roman est largement lisible.
Il interpelle sur le sens de la vie.
Ce roman, on peut le rapprocher du premier roman L’Etranger. Car quelque part, il est un monologue. La lecture est limpide, rapide. Efficacité épistolaire. Et un résumé de la vie d’un homme lucide sur la vie.

  • Le Premier Homme.

Le roman d’Albert. Point final.
Albert camus nous parlait d’absurde.
Dans le sens humain en tentant de le dépasser.
Et ironie de l’histoire, Albert Camus est mort prématurément dans un accident absurde de la route. Bêtement. Tout simplement.
Dans la voiture, un sac.
Et dans le sac, une ébauche personnelle de sa vie.
Et dans l’ébauche du roman, un sparadrap qu’Albert voulait retirer.
Albert Camus n’a pas connu son père, mort au combat pendant la guerre mondiale.
Sa mère, qu’il adorait était fragile. Albert Camus l’a toujours protégé. Même devant les journalistes et la popularité qu’il avait gagné.
L’amour, toujours, et le respect.
C’est Albert Camus.
Son dernier roman, le premier homme est assez achevé, et heureusement a été publié. Comme un roman autobiographique publié par sa fille en 1994.
Il touche, car il résume pour Albert Camus cette recherche spirituelle et physique de toucher le doigt de l’autre.
Et pour lui, son père.
J’ai pleuré en lisant ce dernier roman.
Car il est le roman qui assemble sa maman et la recherche d’un papa
Qui aurait pu être là : lire un conte , aller se balader sur la plage.
Bref , ces moments de connexion avec l’autre.
Albert camus n’a pu avoir la chance de partager avec son père . Et fruit de son intelligence , ce sujet m’a hanté.
En ce sens son roman « le premier homme  » est un délice . Il y a quelque peu de l’auto biographie et la plume légère qu’on aime
Lire chez Albert camus.

Pour Albert Camus, devant les livres que vous lirez, vous comprendrez l’humanité simple.

A lire également : sur les traces de Camus à Lourmarin

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8 réflexions au sujet de « Lire Camus. »

  1. De gandt

    Bravo pour ta persévérance de blogueur intéressant, sur tant de sujets et avec passion. Je lis pas tous tes articles, je lis pas tout dans tes articles 🙂 Mais j’adore ton style et tes thèmes. Merci Guillaume. Jean-Baptiste (de Lille)

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  2. profnofuture

    Lire Albert Camus, c’est découvrir un auteur au regard lucide et profondément humaniste. J’ai particulièrement aimé la Peste. J’ai lu trop vite l’Etranger, je pense que je suis passée à côté, idem pour Caligula que j’ai lu jeune. Mais la Peste, putain, qu’est-ce que c’est poignant. Lorsque le petit garçon meurt, on pleure toutes les larmes de son corps en le voyant lutter contre la maladie et quant Tarrou, THE figure héroïque du roman qui symbolise le résistant, meurt, c’est terrible. Camus nous apprend à aimer les hommes malgré leurs défauts, même les égoïstes comme Cottard. C’est le genre de lecture qui ne laisse pas indemne. Je partage ta passion pour cet auteur fantastique qui n’a pas volé son Prix Nobel parce qu’il faut dire aussi que c’est sacrément bien écrit.

    Aimé par 1 personne

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    1. zeboute Auteur de l’article

      Merci pour votre retour généreux sur Albert camus. Camus ne laisse pas indifférent . Et il est encore d’actualité. Ce côté universel de l’homme. Merci pour votre témoignage et votre mise à nue : pleurer et aimer l’homme !

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