Au moment où vous lirez ce billet, je suis à plus de 8000 kilomètres, au Sri Lanka. Terre de bouddhisme. Alors suivez moi !
Les religions ont structuré nos sociétés humaines. Le bouddhisme, qui n’est pas considéré comme religion en tant que telle, est une source d’inspiration intéressante. Car elle n’impose pas de suivre un Dieu, ni un dogme, mais plutôt de pratiquer et d’expérimenter des principes.
A chacun de les intégrer, ou pas. C’est une ouverture sur soi-même, et de grande spiritualité.
Le « must » est d’avoir l’enseignement d’une personne de grande stature. c’est le cas du Dalai Lama, qui a eu le prix nobel de la paix.
L’enseignement du Dalai Lama, expliqué et résumé, c’est ici !
Introduction : le bouddhisme pour les nuls.
« Celui qui enseigne ne devrait parler que de ce qu’il a expérimenté ; une simple énumération de données théoriques ne procurera que peu d’encouragement et ne sera pas une base suffisante pour l’étude du Dharma. Si ce que je vous dis s’accorde avec une expérience vécue, cela vous donnera, j’en suis sûr, force et inspiration ».
Le thème principal de l’enseignement du Dalai Lama ( enseignement donné à Bodh Gaya en 1974 ) est Bodhichitta. Bodhichitta signifie littéralement « L’esprit d’Eveil« , soit l’esprit éveillé au désir de devenir Bouddha.
Le chemin du Bodhisattva.
Que nous soyons de race blanche, jaune, ou noire, quelle que soit notre classe sociale et quel que soit notre âge, nous avons tous, êtres humains et même les animaux, le sentiment que nous sommes un « moi ». Si nous ne comprenons pas la nature de ce moi, nous savons tous pourtant ce qu’il désire : éviter la souffrance et obtenir le bonheur ; nous nous en sentons le droit, et nous l’avons. Les manifestations de l’état de souffrance sont innombrables et extrêmement variées et de toutes nous cherchons à nous protéger ».
Notre concept du « moi » s’élargit. Nous souhaitons aussi le bonheur pour notre famille, nos amis, notre patrie.
La vie entière du monde est impliquée dans cette quête.
Le Dalai Lama explique que les souffrances du corps viennent souvent de l’esprit, ou que, « à souffrance corporelle égale, un esprit paisible et heureux souffre beaucoup moins qu’un esprit agité et inquiet ».
« Si l’état de notre esprit nous permet de supporter et même de ressentir nos souffrances physiques, cela montre que nous devons attacher une plus grande importance à notre manière de penser ».
« La préparation de notre esprit est donc extrêmement importante et la pratique du Dharma est une excellente préparation.
Qu’est ce le Dharma ?
« Ce n’est pas porter un costume spécial, construire des monastères et s’adonner à des rites compliqués ».
La vraie pratique du Dharma est intérieure : c’est un esprit paisible, ouvert et généreux, un esprit que l’on a su dompter, qui est complètement dompté.
La pratique du Dharma est celle qui permet d’être vrai, fidèle, honnête, humble, d’aider et respecter les autres. Chercher à accumuler des possessions ou à obtenir un meilleur niveau social n’amènera ni confiance, ni paix. Lorsque nous mourrons, nous devrons laisser tout derrière nous, même les plus solides placements bancaires qui nous auront donné tant de soucis.
Discipliner notre esprit, renoncer au superflu vivre en harmonie avec les autres et avec soi-même nous assurera le bonheur, même si notre vie quotidienne est médiocre, même si nous tombons dans la misère.
Nous devons pas oublier que dans l’être humain le plus perverti et le plus cruel, tant qu’il est un être humain, existe une petite graine d’amour et de compassion qui fera de lui, un jour, un Bouddha.
Première pratique :
La possession de cette base humaine, ce précieux vase si difficile à obtenir afin de libérer les autres et nous même de l’océan du Samsara ( souffrances ), permet l’écoute et la méditation, jour et nuit sans distraction.
Le vrai bonheur n’arrive que grâce à un vertueux karma, l’accumulation des actes vertueux produisant dans l’esprit des « graines » qui fertilisent d’heureuses possibilités. Le moyen d’éliminer les erreurs est de faire naître en nous l’esprit de Bouddha. Il faut apprendre à pratiquer le Dharma, à connaître « ce » qu’il faut abandonner et « ce » que nous devons faire. Et pour cela un « précieux » corps humain est nécessaire.
La vie humaine est d’une grande valeur, car bien qu’il y en ait plusieurs millions sur cette terre, les possibilités de l’obtenir sont rares.
C’est maintenant et non demain que nous devons accumuler une grande quantité de mérites. Nos mérites sont rapidement détruits par la moindre petite faute d’orgueil, d’animosité, d’égoisme. Renouvelons nos mérites, augmentons-les sans penser au « capital » que nous pensons avoir acquis.
Il est possible pour chacun de pratiquer le Dharma, car cela n’implique pas l’obligation de tout sacrifier et d’aller méditer dans une caverne. Nous pouvons pratiquer dans notre vie quotidienne en gardant dans le monde certaines activités non mondaines. Il faut avoir l’esprit noble, bienveillant, ouvert, pas agité, ni combatif.
La religion, les rites, et les monastères ne sont rien si l’esprit ne suit pas ce principe de mérites, de bienveillance.
Le Dalai Lama interpelle ainsi les moines qui suivent son enseignement :
« Rester dans un monastère, revétu de la robe de moine semble une pratique du Dharma, mais si l’esprit est distrait par les petites choses extérieures du monde, il n’en est rien ».
Le Bouddhisme s’attache bien au sens, et peu de la forme d’une institution religieuse.
Deuxième pratique.
La deuxième pratique de l’enseignement du Dalai Lama est d’abandonner son pays et sa maison.
« Du côté de nos amis et de ceux que l’on aime, coule l’eau de l’attachement, du côté de nos ennemis brûle le feu de l’aversion ; dans l’obscurité de l’ignorance on perd la notion de ce qui doit être abandonné et de ce qui doit être abandonné. »
Cette pratique peut être dure à appliquer pour le Bouddhiste.
Le Dalai-Lama en explique le sens :
« Pour appliquer la première pratique, il peut être utile et même parfois absolument nécessaire de quitter sa maison et son pays. Cela aide à couper l’attachement naturel avec sa famille, ses amis. Cela éloigne des troubles, des soucis et embarras quotidiens relatifs à une vie impliquée dans un environnement mondain, d’objets, de conditions et de circonstances qui provoquent nos illusions ».
Le Dalai Lama explique ainsi les 3 poisons qui empêchent le bonheur : le désir, l’aversion et l’ignorance.
Le désir et l’attachement ( à sa famille, sa maison ). L’attachement est un allié (lorsqu’on rencontre quelqu’un de bienveillant, de gentil ), mais sa vraie nature est de nous décevoir. L’aversion nous lie à une défaite : de l’irritation, de mauvaises pensées. L’ignorance a ses 2 assistants ( l’aversion et le désir ). Elle empêche de se réaliser pleinement.
En tant que Bouddhiste, sans aller jusqu’à quitter les siens, c’est bien d’avoir conscience des dangers du désir, de l’attachement qui nous fait réaliser des choses non souhaitables, et bien sûr de l’aversion.
Troisième pratique : la solitude.
Se séparer des gens néfastes permet de diminuer les illusions. Les distractions disparaissent. La solitude est une pratique qui permet de se réaliser.
Quatrième pratique.
« Un jour les chers amis devront se séparer et les richesses obtenues avec tant d’effort devront être laissés en arrière. Dès lors, renoncer à tout attachement à cette vie est une pratique des Bodhisttva ».
La vie humaine ne comporte aucune certitude ; ceux qui sont jeunes se disent naïvement « je suis jeune et sain, donc je dois vivre et je vivrai ». tous nous mourrons et nous ne savons pas quand. Donc si vous vous détachez des liens de cette vie, c’est valable et utile, le contraire est nuisible. Ce qui est le plus important, c’est le moment où séparés de ce monde, nous voyageront seuls dans un monde inconnu.
Le Dalai Lama projette donc au delà de ce monde. Au delà de cette vie, nous ne posséderont plus rien. La réincarnation permet, au delà du corps qui ne sera plus d’avoir cet esprit de bon karma qui perdurera.
Cinquième pratique.
Ne pas suivre de mauvais gourus.
Sixième pratique.
Suivre l’ami spirituel qui a éliminé toutes ses illusions.
Septième pratique.
Prendre refuge dans ce à quoi nous pouvons nous fier : Prendre refuge dans les Trois Joyaux.
Le triple Joyau.
Le mot « bouddha » signifie le pleinement développé, l’Eveillé, pur de toute erreur, sans défauts ; ce dernier terme signifiant ‘ensemble des illusions et imperfections de l’être aussi bien que celles du monde extérieur.
« Qu’est ce qu’une illusion ? c’est une qualité émotionnelle de l’esprit qui le trouble, détruisant sa paix et son bonheur.
Quand un individu dompte totalement son esprit, toutes les imperfections intérieures et extérieures et leurs résultats sont éliminés.
Quand il s’agit d’un Bouddha, cela signifie que toutes les erreurs de base telles que le désir, l’aversion ont été déracinées.
Cela demande un développement volontaire de l’esprit. Il n’est pas une existence permanente et intrasèque. Le Dharma enseigne que les êtres ne restent pas dans un état statique.
Gautama Bouddha était né prince. Il a fait ce parcours spirituel.
« Il faut regarder Bouddha comme un maître ou un médecin et suivre avec confiance ses prescriptions ».
Abandonner les actions nocives du corps, de la parole et de l’esprit.
- Celles du corps : tuer, même les animaux et insectes ( tuer cause une souffrance immédiate ). Voler, les erreurs de la conduite sexuelle ( tromper ), mentir. Papoter, sans utilité..
- Celles de l’esprit : l’avidité, les jalousies, les querelles inutiles.
Le sangha est un exemple à suivre. Le Dharma la méthode.
Les trois joyaux sont ainsi le Bouddha, le Dharma et le sangha permettant au laïc de devenir bouddhiste.
Le but ultime est de sortir du cycle de naissances et de morts. « La nécessité de naître étant produite par le karma ne cessera qu’avec l’élimination de tout karma, et lui-même ne s’arrêtera que par l’éveil hors de toute illusion. Alors l’état de bonheur permanent provenant de l’abandon total de l’Ignorance sera atteint ».
[ Référence : L’enseignement du Dalaï-Lama, Albin Michel, traduit du tibétain par G. Tulku, G. Dreyfus et A. Ansermet ]
Bonjour,
Suivant les bouddhistes, c’est le désir qui est source de la souffrance. Faut-il en déduire qu’un enfant de 3 ans battu par ses parents est submergé de désirs?
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Le désir est quelque chose qui au final attire de la souffrance, selon cette conception bouddhiste. Mais un enfant qui est battu, ou leurs parents qui battent leur enfant ne sont pas au stade de désir, ils sont de facto dans la souffrance. Pour eux mêmes pour les parents, et pour l’enfant qui n’a rien demandé et souffre de la cruauté de leurs parents. La notion de désir n’a ici pas lieu.
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