Quoi de neuf sur Twitter ?
Depuis 4 ans, je partage ce réseau social. Et j’ai la chance aujourd’hui d’avoir plus de 3150 followers.
C’est l’occasion de revenir sur la radioscopie de Twitter, la suite des 2 précédents épisodes.
Twitter est-il toujours Twitter ?
Voici les 4 tendances du phénomène Twitter :
- La sacralisation de Twitter comme l’organe d’information instantanée de référence.
- La démocratie Twitter outrancière.
- Le modèle économique de Twitter : faut il promulguer Twitter comme une ONG.
- La fin du 140 caractères, la fin de « notre » Twitter ?
Il est intéressant de relire les précédentes radioscopie de Twitter, qui montrent sa lente évolution.
Radioscopie de Twitter, 1 ans après.
Ma vie avec Twitter, radioscopie 2 ans après
Maintenant, voilà les tendances de fond de Twitter, au delà des buzz ! Sémiotique oblige…
La sacralisation de Twitter comme le vecteur informationnel.
Aujourd’hui ( août 2015 , chiffres ici ) , Twitter fédère 200 millions d’utilisateurs.
Il y a 2 ans, j’annonçais déjà cette tendance : Twitter est la référence presque « institutionnelle » de l’information en temps réel, et des médias.
Toutes les émissions relaient le HashTag pour suivre le média sur Twitter.
Twitter est un réseau social pauvre émotionnellement, c’est à dire qu’il accumule les tweets dans votre timeline les uns à la suite, sans lien.
Sans l’osmose que permet Facebook par les publications « likées ». Où l’atmosphère chaude de partager avec ses amis est présente sur Facebook.
Et pourtant, c’est le réseau social « to-be-in ».
Car la « neutralité » apparente du tweet, qui n’est pas partagée qu’avec « ses amis » mais avec tout le monde, rend le tweet mondialisé.
Les grands politiques l’ont bien compris.
Ils « squeezent » les médias traditionnels ( télévision, journaux ), lorsqu’ils veulent lancer une formule choc.
Et le Tweet en 140 caractères le permet.
Les journalistes en sont friands, et relaient ces messages.
Le monde publicitaire s’est emparé de Twitter et surtout de ce mot clé magique # pour décliner avec modernité les produits.
Le hashtag, en plus d’être minimaliste, renvoie par le seul caractère # un moment de modernité : connecté avec vous, via les réseaux sociaux.
Facebook l’a bien compris, en intégrant cette « fonctionnalité ».
Twitter peut se mordre les doigts de n’avoir pas déposé de brevets ; ou pas. Parce que pour les inventeurs de cette trouvaille, cela appartient au net, et pas à la société Twitter.
[ idée à revisiter en relisant la tendance : faut il promulguer Twitter comme une ONG ].
Le web a bien compris l’importance de Twitter : 1 million de sites intègrent les tweets ( dont mon blog ). [ Référence : blog modérateur ].
Google réintègre même les tweets dans son moteur de recherche après un différent avec la firme Twitter.
La démocratie outrancière.
Twitter est le lieu, aussi, de tous les défoulements.
Propos racistes ( à propos des migrants par exemple ), sexistes, homophobes, terroristes.
Ces tweets, bien que punis pénalement par la loi française, restent bien souvent largement diffusés. La fermeture des comptes incriminés n’est pas immédiate, voire nulle.
Et les réseaux sociaux ( Facebook également ) traînent des pieds pour régler les choses.
Les réseaux sociaux, alors qu’ils sont les premiers à gérer et monétiser le contenu, se cachent derrière la sacro-sainte neutralité d’internet.
Petit rappel : ici : internet ou la neutralité.
Internet et le réseau web est un réseau à la base purement technique qui met en relation techniquement les plateformes informatiques pour accéder facilement aux différents serveurs ( sites internet ).
Et les opérateurs n’ont pas à s’immiscer dans le contenu de ce qui est échangé.
C’est comme le postier de la poste : jamais il n’ouvrira le courrier pour vérifier si la lettre qu’il transporte est un message à l’atteinte des personnes.
Les réseaux sociaux utilisent cet argumentaire de neutralité. C’est un peu « border-line » comme position, quand on sait que ces mêmes réseaux sociaux scrutent toutes nos données personnelles pour les monétiser.
Face aux propos discriminatoires, injurieux, il est possible de saisir la justice. C’est l’objet du procès qu’intente Jean-Luc Romero, auprès d’un twitto sur des propos homophobes.
L’analyse de Jean-Luc Romero est pertinente :
« La liberté d’expression, ce n’est pas des propos homophobes ».
Car les propos sur Twitter libèrent une parole qui est hors la loi, et qui permet de lentement immiscer dans la perception de l’usage de la démocratie de dire n’importe quoi.
Les propositions de Jean-Luc Romero sont intéressantes :
- les grandes entreprises comme Facebook ou Twitter, en France, doivent avoir une structure à la hauteur de leur ambition, et de l’empreinte qu’ils ont en France. A savoir a minima un service juridique qui peut traiter les problèmes de lois françaises.
- la communication d’un grand réseau social ( qui par définition est un média de communication ) est pauvre, mais pourrait être salvateur : Twitter a la capacité de communiquer sur la « belle » valeur de la communication. Et de rappeler que cette entreprise prône les valeurs de justice, de respect.
Nationaliser l’entreprise Twitter. Une ONG ?
L’oeuvre de Twitter, née d’une petite entreprise, a fécondé l’idée de faire avancer internet.
Le hashtag est l’exemple le plus criant, car son concepteur a refusé de le considérer comme propriété de Twitter, mais au contraire, un usage d’internet.
Sans bénéfice, sans royalty. Chris Messina rappelle :
« They are born of the Internet, and should be owned by no one. »
Les difficultés de Twitter sont là : acculé devant un modèle économique à construire, et victime du succès de LA référence du média instantané d’aujourd’hui.
Imaginez un monde sans Twitter. Aujourd’hui, cela nous semblerait surréaliste. Pour une entreprise qui ne gagne pas encore d’argent, ce fait est probable.
Un usage qui prime sur le net, dans tous les médias, peut-il mourir, et rester l’apanage d’une entreprise privée qui cherche encore son modèle économique ?
Twitter a propulsé les usages salvateurs du net :
- l’immédiateté. Et dans les catastrophes naturelles ( tsunami par exemple ), ou politiques ( les révolutions arabes ), cette diffusion virale a eu des effets positifs.
- le Fact-checking : vérifier l’information et la diffuser pour faire taire les désinformations est bien l’arme originelle de Twitter, largement utilisée par les journalistes. Aujourd’hui [ revenir sur le passage sur la démocratie outrancière ] , on peut nuancer le propos.
Et voilà pourquoi, Twitter pourrait naturellement devenir le média neutre, universel de la diffusion immédiate, et propre de notre vie démocratique.
Avec la condition de se positionner comme une entreprise sans but lucratif ( puisque l’entreprise n’est pas encore rentable ), et à grande valeur ajoutée.
Oui, le réseau social « social » n’existe pas encore. Twitter peut l’inventer, en propageant les valeurs universelles de respect, et de positif !
La fin des 140 caractères, la fin de « notre » twitter.
Pour les premiers utilisateurs de twitter, l’évolution du réseau social a pu heurter. Ou pas.
Car Twitter a lentement évolué d’un système de tweet en 140 caractères à un réseau qui permet l’image, la vidéo.
Twitter, qui recherche l’efficacité l’a bien compris : un tweet avec une image est 2 fois plus tweeté qu’un autre tweet.
La marque de fabrique de Twitter est pourtant ces sacrosaint 140 caractères qui nécessitaient concision.
D’un modèle SMS classique, Twitter lorgne son rival Facebook.
Dans les dernières modifications de Twitter, en novembre 2015, l’étoile des favoris est remplacée par un cœur. De façon à copier le concurrent Facebook qui a lancé le Like. Pour les premiers initiés de Twitter, à savoir les journalistes et influencées du web, l’icône a une drôle de résonance . D’un statut formel du favori, classique et neutre, ils ont maintenant à aimer et donner leur cœur sur les tweets qu’ils avaient mis en réserve , comme un bon tweet…
Revenons aux grands changements vis à vis du réseau social en 140 caractères.
Les messages en privés sont désormais libres de dépasser les 140 caractères.
L’étape en cours, et qui fait débat chez Twitter, c’est de permettre maintenant de twitter en 3200 caractères.
La question est cruciale, car c’est tuer l’âme de Twitter, de son origine.
C’est aussi regarder l’évolution du temps, les tendances.
Grandes questions sur un réseau social qui cherche une maturité économique, et un potentiel plus croissant de Twittos.
A suivre.
Rendez-vous l’année prochaine.
En attendant, suivez-moi : @semio59.
A reblogué ceci sur Curation exclusivement en françaiset a ajouté:
En ce qui me concerne ça date d’un peu plus, mais même constat.
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